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Bilan de l’année 2013

Portrait Jean Delavergne

Intervention de Jean Delavergne

 

Monsieur le Président, chers collègues, l’année 2013 a été marquée par la persistance de la stagnation économique accompagnée du maintien d’un haut niveau de chômage.

 

Malheureusement  pour faire face à cette situation le président de la République a choisi de nous enferrer dans une « politique de l’offre » consistant à tout subordonner à une politique de compétitivité des entreprises passant par des réductions massives de cotisations sociales, d’impôts sur les sociétés et de dépenses publiques.

 

Les écologistes n’ont jamais caché que la situation était difficile : nous avons dénoncé depuis longtemps les illusions du « retour à la croissance » comme au bon vieux temps des 30 glorieuses. Et nous avons insisté sur la concomitance crises économique, sociale et environnementale qui appelle un autre mode développement.

 

Mais en même temps nous avons indiqué depuis longtemps aussi une voie de sortie de crise qui soit en même temps l’amorce de ce nouveau mode de développement. Certains bien au-delà des écologistes ont appelé cela un « GreEn Deal », en référence à la politique menée par Roosevelt pour sortir de la crise des années 30, et il a été abondamment expliqué comment des investissements publics massifs dane la transition énergétique et plus généralement dans la transition écologique de l’économie et de nos modes de vie pouvaient contribuer réellement à réenclencher des dynamiques économiques et sociales positives.

 

Ce n’est pas ce qui a été fait en 2013 et encore moins au cours du premier semestre 2014. La suspension de la taxe poids lourds est le symbole de ces renoncements avec à la clef des plus grandes inquiétudes sur le financement du volet transport des CPER à venir.

 

Plus généralement l’année 2013 a été marquée par les premières réductions de crédits aux collectivités locales, réductions qui risquent cependant apparaître bien légères au vu des 11 milliards d'euros qui nous sont annoncées pour les années 2014 et suivantes.

 

On voit bien que si encore en 2013, la Région Centre a réussi à maintenir pour l’essentiel son ambition de répondre aux besoins de nos concitoyens et aux engagements pris en 2010 cela va devenir très très compliqué.

 

On risque donc de voir ainsi remis en cause le travail accompli depuis au moins le début de ce mandat mais qui avait été déjà amorcé dans les mandats précédents vers une région plus solidaire et plus écologique.

 

Nous ne sommes pas très loin de la fin du mandat et l’heure des bilans approche.

 

Nous voudrions dire ici notre satisfaction d’avoir vu progressivement écologiser, verdir de plus en plus des politiques régionales. Cela s’est fait sans drame majeur, par un travail sérieux sur le fond, dans un esprit constructif au sein de la majorité  et je crois pouvoir le dire avec en général « une neutralité positive » de l’opposition républicaine.

 

Il y a eu bien sûr l’élaboration de schémas stratégiques ambitieux dans les domaines du climat-énergie et de la biodiversité mais aussi en matière d’aménagement durable du territoire ou encore de tourisme durable.  Mais contrairement cela n’a pas été seulement de beaux exercices formels comme on aurait pu le craindre : les orientations prises dans les schémas stratégiques se sont concrétisées ensuite dans de nombreuses politiques, en particulier celle emblématique pour la région des contrats de solidarité territoriale.

 

Dans le domaine économique lui-même, qui ne paraissait pas pour être jusqu’ici le point fort des écologistes, de nombreuses avancées ont eu lieu ces dernières années vers une économie plus verte et nous avons accompagné parallèlement ce mouvement par nos investissements massifs dans les lycées en faveur de l’efficacité énergétique.

 

Nous nous apprêtons à franchir, demain,  une nouvelle étape en fixant une nouvelle ambition pour notre région celle de l’économie circulaire.

 

Les Vice-présidents écologistes interviendront  à la suite que ce soit dans le débat sur ce rapport d’activité ou dans le débat suivant sur le compte administratif pour montrer  de façon plus précise les avancées réalisées en 2013.

 

Mais je voudrais redire en conclusion ce que j’ai dit hier : tous ceux qui ont travaillé que ce soit au conseil régional ou dans la société civile, les associations, les organisations diverses avec qui nous avons co-construit ces nouvelles politiques, nous pouvons être fiers du travail accompli. 

 

Le cadre de la région Centre qui paraît tout à coup étroit à beaucoup de politiques, a pourtant permis de construire de belles politiques comme La Loire à Vélo, CAP Asso, les CRST, les conventions vertes, les politiques éducatives dans les lycées, ID en Campagne,…  Avec des compétences clarifiées et des moyens financiers renforcés et non affaiblis, il serait certainement possible de faire encore mieux au service de nos concitoyens. Par contre, avec une taille deux fois plus grande, il y a de sérieux risques d’une dilution, d’un éloignement des réalités de terrain et d’un changement des priorités presque qu’exclusivement recentrées alors sur le seul développement économique.

 

Je redemande donc ici que ne soit pas présentée comme une catastrophe l’option du maintien de la Région dans ses frontières actuelles pour prolonger et amplifier les politiques engagées, que cette option soit remise au débat que ce soit au Parlement, mais aussi dans les échanges avec les citoyens sur les territoires.

 

La Région Centre a permis et permet encore de réaliser de belles politiques. Sachons tous le faire savoir !