Agriculture : les MAEC et le soutien à la bio
Intervention de Michelle Rivet
Monsieur le président, chers collègues, Charles Fournier a indiqué que nous voterions ce rapport en précisant les réserves des écologistes sur la question de l’enveloppe du FEADER relative aux investissements.
Je souhaitais revenir à mon tour sur les éléments du FEADER qui nous inquiètent même si, aujourd’hui, nous pouvons collectivement nous réjouir de la validation du Programme de Développement Rural pour le Centre-Val de Loire par la Commission européenne. Il faut en remercier l’ensemble de ceux qui ont contribué au travail d’écriture et de correction qui a été effectué au cours des derniers mois.
Je souhaite cependant évoquer un certain nombre de mesures dont le financement ne semble pas complètement assuré, comme les Mesures Agro-Environementales et Climatiques (MAEC).
En premier lieu, nous pensons que la priorité de la programmation de ces mesures doit aller à l’Agriculture Biologique. Il semble que de nombreuses exploitations envisagent de se convertir : c’est une bonne nouvelle, bien entendu. Mais il faut que les pouvoirs publics, l’Etat en l’occurrence qui apporte les contreparties au FEADER, répondent à cette demande et que l’enveloppe disponible puisse couvrir la conversion de ces surfaces sans oublier d’aider au maintien des fermes déjà en bio. Si ce n'était pas le cas, alors les distorsions entre les producteurs risquent de mettre à mal les filières biologiques construites ou en phase de construction.
Pour ce qui concerne les MAEC, il semble qu’il y ait aussi des tensions sur la maquette. Je voudrais à ce propos m’arrêter sur les mesures qui financent le maintien de la polyculture élevage dans les zones intermédiaires. Cette mesure a fait l’objet d’âpres discussions au plan national car elle est considérée comme trop contraignante par la FNSEA. Or quand on découvre son montant maximum, à savoir 233 euros l’hectare, on ne peut que s’interroger. Pour mémoire, la conversion d’une prairie en bio, c’est 160 euros et son maintien c'est 90 euros.
La Chambre d’agriculture du Cher en a fait une des principale mesures de son Projet Agro-Environnemental et Climatique (PAEC) qui couvre une bonne partie du département. Résultat : des demandes d’agriculteurs 40 fois plus importantes que les prévisions de la Chambre ! Je voudrais savoir comment sera géré ce fiasco dont la responsabilité n’est pas du fait de la Région. Dans le contexte de tension sur les enveloppes financières, les priorités doivent être l’agriculture biologique et les territoires à écosystèmes fragiles.
Cependant cette tension financière traduit un mouvement réel. Alors que certains responsables agricoles se sont spécialisés dans les attaques ignobles contre l’environnement et les insultes contre les écologistes, Il semble bien cependant que beaucoup d’agriculteurs s’interrogent et sont prêts à sauter le pas. La collectivité doit trouver les moyens adéquats pour soutenir leurs démarches car c’est une bonne nouvelle pour l’environnement comme pour l’avenir de l’agriculture.