Un droit au logement digne pour les étudiants et les jeunes !

Vincent DULONG, conseiller régional. 1er vice-président de la Commission de la solidarité, de la santé et de l’égalité des droits.

Le 14 septembre dernier, je représentais le président de Région à la pose de la « première pierre » d’une résidence pour jeunes et étudiants située à Orvault, avec mes collègues (et amis écolos) Gilbert GALLIO, Vice Président en charge de l’Habitat de Nantes Métropole et François De Rugy, Député.

 

Le 28 septembre dernier, nous inaugurions la résidence étudiante Einstein à Angers qui a été mise en œuvre par l’entreprise Bénéteau dans le cadre de la reconversion écologique de leurs activités. Lors de la Décision Modificative n°2 de ce jour (22 octobre), j’ai présenté une délibération concernant la dotation complémentaire de 3 000 000 € pour répondre à l’accélération des programmes de réhabilitation du CROUS.

 

A l’occasion de cette actualité foisonnante autour du logement des jeunes, permettez-moi de vous soumettre quelques éléments de réflexions sur cet enjeu.

Depuis une décennie, les effets de la politique gouvernementale sont manifestes : les prix du logement ont doublé, l’offre de logements est très en deçà de la demande et le nombre de mal logés a explosé… Aujourd’hui la politique menée par la majorité présidentielle alimente la spéculation au lieu de l’enrayer.

 

La crise du logement est une réalité et le risque est grand de voir s’aggraver les disparités sociales.

Les premiers touchés sont les plus précaires et les étudiants ou jeunes en formation.

 

Dans la grande majorité des cas, la décohabitation est une condition incontournable pour suivre les études choisies. Elle résulte de la nécessité d’aller vivre près du lieu d’études lorsque celui-ci est trop éloigné du domicile familial. Pour la population étudiante, la recherche d’un logement n’est pas aisée. Sur certains territoires de notre région ou pour certaines catégories sociales, les difficultés sont nombreuses.

 

Trois contraintes émaillent le difficile parcours des étudiants et des jeunes :

La forte mobilité qui leur est imposée, qu’elle soit scolaire, universitaire (semestrialisation du système LMD) ou professionnel ce qui induit un besoin de logement sur des courtes durées

– Le manque de logements accessibles, défaillance liée à la mise en place d’une défiscalisation immobilière voulue par le gouvernement où les produits locatifs s’inscrivant dans le cadre de la Loi Scellier bénéficient d’avantages supérieurs au logement social public avec, en plus, aucun encadrement des loyers

– La cherté des loyers et des charges induites par des logements très énergivores et parfois insalubres que certains marchands de sommeil ont peu de scrupules à proposer sur le marché

 

Avoir un toit est vital, mais deux constats caractérisent les territoires.

 

Les principales aides pour les étudiants sont d’une part les possibilités d’hébergement en cités universitaires gérées par le CROUS, et les aides personnalisées au logement (APL). Les résidences du CROUS sont les seules à assurer une fonction spécifique d’accueil des étudiants dont les ressources sont les faibles. Cependant l’offre est quantitativement et qualitativement insuffisante…

 

Le logement est le principal poste de dépenses des étudiants. En Pays de la Loire 35% des étudiants sont boursiers (taux supérieur à la moyenne nationale qui est de 29,6%), et 7% sont logés par le CROUS (inférieur à la moyenne nationale de 10%), ce qui démontre une certaine précarité d’une partie de ce public et de réels besoins d’investissements dans ce secteur.

 

Face à ces constats, la région des Pays de la Loire a engagé un accompagnement financier pour la réhabilitation des résidences du CROUS. Pour la période 2007 – 2013, la convention cadre prévoit la réhabilitation de 1945 chambres universitaires pour une participation régionale de 17 millions d’€. Vivre dans un habitat de qualité est un droit, et nous pouvons nous satisfaire que la Région permette aux étudiants des Pays de la Loire l’accès à un logement financièrement abordable, en luttant aussi contre la précarité énergétique.

 

La question du logement des étudiants et des jeunes revêt un enjeu vital pour les élus d’Europe Ecologie. Bien évidemment nous soutiendrons la politique régionale initiée sous la précédente mandature en proposant de l’amplifier sur la base de nos objectifs politiques :

• Conditionner les aides régionales à des critères de performance énergétique qui tendent vers les ambitions affichées par le Grenelle, en abaissant le seuil d’éligibilité des bonus à 60, voire 50 kwh/an/m2 (aujourd’hui, le seuil est de 77 kwh/an/m2)

• Permettre l’accès à un logement à tous et partout sur le territoire car de nombreux jeunes en formation parcourent chaque jour de nombreux kilomètres pour rejoindre des lieux de formation en zone rurale où l’offre d’hébergement locatif est quasiment inexistante

• Lutter contre les discriminations par le renforcement de la caution régionale pour permettre à des jeunes de moins de 30 ans de présenter une caution solidaire à un bailleur

• Soutenir la mutualisation des structures d’hébergement publiques ou associatives, notamment par la réhabilitation des FJT

• Favoriser le développement des innovations dans la construction de logements écologiquement plus responsables, qui permettront d’initier la conversion écologique de l’industrie régionale

 

S’engager pour un déploiement du logement pour les étudiants constitue une réponse essentielle aux besoins d’égalité sociale, territoriale et environnementale de notre Région et permet de créer les conditions favorables d’un processus d’apprentissage et d’autonomie.

 

Face à l’urgence sociale, la lutte contre le mal logement et une priorité pour les élus d’Europe Ecologie !

 

Vincent DULONG

1er vice-président de la commission de la solidarité, de la santé et de l’égalité des droits.

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