THT : le scandale continue, un mayennais condamné !
Simon Desmonts, militant mayennais contre la THT Cotentin Maine est accusé de « violence avec arme » (sa voiture) contre une gendarme en juillet 2012 ! Il a été jugé ce vendredi 22 mars devant le tribunal correctionnel de Laval, celui-ci l’a reconnu coupable le jour même, et condamné à 500 € avec sursis mais auxquels s’ajoutent, sans sursis cette fois, 300 € de dommages « moraux » et 830 € de remboursement de frais de procédure. Il a, bien entendu, décidé de faire appel. Cette affaire, une de plus (Michel Houssin, responsable de la Confédération Paysanne de la Manche, était lui devant le tribunal d’Appel de Caen ce 22 mars aussi, plusieurs jeunes étaient déférés à Laval la vieille et ont obtenu un report), démontre la volonté policière de criminaliser les opposants à cette nouvelle ligne THT, conséquence de la construction d’une centrale nucléaire EPR à Flamanville !
Michel Perrier, à la demande de Simon Desmonts, avait rédigé un « témoignage de moralité » joint aux conclusions de la défense; témoignage à lire ci-dessous:
« Conseiller régional depuis mars 2010, j’ai longtemps occupé auparavant des fonctions associatives contre le projet de ligne THT Cotentin-Maine. Au cours des nombreuses années de ce combat, qui n’est pas terminé, j’ai côtoyé Simon Desmonts. J’ai ainsi appris à le connaître et à l’estimer. C’est une personnalité attachante, et vraie, qui a accédé tout naturellement à des responsabilités pour « Mayenne surVOLTée » et la coordination inter-régionale « STOP THT ».
Ce qui lui est reproché aujourd’hui est forcément à remettre dans ce contexte. Simon n’est pas un délinquant de la route (ou de la berne), mais un militant qui revendique simplement que soit pris en compte les préoccupations des riverains d’une ligne THT et les conséquences de la construction d’un réacteur nucléaire coûteux (son prix a triplé depuis la décision de construction) et dangereux !
Je ne rappellerais ici qu’un seul problème, celui de la santé humaine. De nombreuses études internationales ont démontré les effets des champs électromagnétiques émis par les lignes THT notamment sur les populations les plus fragiles (enfants, personnes âgées). Lors du débat public, puis de l’enquête publique, Simon a exigé une étude épidémiologique sous une ligne existante en préalable à toute nouvelle construction. Il n’était pas seul. Les riverains, les habitants des communes proches, et les élus se sont fortement mobilisés. Le résultat chiffré était sans appel : 16 expressions « pour », 4 069 « contre ». Le thème le plus souvent évoqué était l’impact sur la santé humaine (3 733 fois)… Les commissaires enquêteurs ont conclu par une « réserve formelle » sur ce point, mais cela n’a été suivi d’aucun effet ! Simon Desmonts, déjà atteint dans son corps par l’amiante, ne pouvait qu’être sensible à ce scandale.
Une DUP (déclaration d’utilité publique) a été prise en juillet 2010. Position rarissime : le conseil régional des Pays de la Loire a demandé son annulation par un vœu que j’ai présenté et qui a été voté à la quasi-unanimité ! (1). Pas moins de six recours ont été déposés par des associations, des collectivités territoriales et par les Verts. Cette procédure juridique n’est pas terminée, aucune décision sur ces recours n’a encore été prise… mais les pylônes sont de toute façon déjà construits ! Drôle de justice.
Les propriétaires récalcitrants ont été menacés, parfois illégalement, et l’intervention des forces de l’ordre a été régulière sur le territoire concerné par l’implantation de la ligne THT. La situation de la famille Hameau est, malheureusement, typique de ce que doivent endurer les opposants.
Je considère que la criminalisation des opposants à un projet est une mauvaise politique, aussi absurde qu’inefficace. La démocratie ne doit pas accepter l’arbitraire.
Dans ce contexte déjà particulier, chacun peut constater que la plainte d’une gendarme contre Simon a été déposée plusieurs jours après les faits mais aussitôt après celle des opposants contre la Préfète de la Mayenne ! Même si j’étais absent le jour des faits, je suis persuadé que Simon Desmonts n’a pas cherché à écraser Madame L… (2). Quels intérêts aurait-il eu à le faire ? Et si tel avait été le cas, rien n’aurait pu empêcher une arrestation en flagrant délit…
Je ne demande pas à votre tribunal de prendre une position politique, pour ou contre ce projet de ligne THT, mais simplement de reconnaître le droit pour un citoyen de manifester, et d’exprimer sa solidarité à une famille persécutée. »
1 : THT : Europe Ecologie présente un voeu condamnant la ligne Cotentin-Maine
2 : la gendarme