SESSION PLENIERE DU 25 NOVEMBRE 2011 – PLAN DES MUTATIONS [AGRICULTURE] : INTERVENTION DE CHRISTOPHE DOUGE

 

« On ne fait pas une politique agricole en ménageant la chèvre et le chou »

Aujourd’hui en session le groupe Europe Ecologie Les Verts, par la voix de Christophe Dougé est intervenue sur la place de l’agriculture au sein du plan de lutte contre la crise et d’accompagnement des mutations. Si celui-ci globalement comporte de grandes avancées, il laisse totalement de côté l’agriculteur comme vecteur de la transformation écologique de l’économie. Il laisse la part belle aux industries agro-alimentaires, en promouvant les très en vogue circuits de proximité et minimise la part du bio dans l’agriculture durable.

 

Pour les écologistes, il est temps d’affirmer clairement la priorisation de notre concentrons nos pécules régionales sur la promotion de la seule agriculture d’avenir, l’agriculture biologique et paysanne ! C’est cette voix là que nous continuerons à porter.

 

« L’agriculture, pierre angulaire de notre économie régionale, lourdement touchée par les crises écologiques et économiques, devrait être une priorité forte de ce plan des mutations. Un plan qui a comme ambition de transformer notre économie et de préparer nos territoires à l’avenir.

 

Malheureusement, nous ne retrouvons pas aujourd’hui, ici, l’impulsion nécessaire pour faire de l’agriculture un véritable vecteur de la transformation écologique et sociale nécessaire pour préparer d’avenir de nos territoires. Entre circuits de proximité non clairement définis en termes de qualité, l’aide affichée aux mastodontes de l’agro-alimentaire et le soutien modeste à l’agriculture biologique, il y a parfois de quoi être quelque peu confus sur nos priorités régionales. Et ce d’autant plus à l’heure où débutent les débats et négociations sur la nouvelle PAC, dont un des enjeux majeurs sera la régionalisation de toutes ou partie des aides.

 

Certes, les aides régionales sont minimes comparées aux aides octroyées par l’Union Européenne. Nous devons donc être d’autant plus soucieux de l’efficacité des subventions versées au regard des objectifs qui sont les nôtres.

 

Pour nous écologistes, la priorité est bien d’accompagner progressivement notre modèle agricole vers un système plus économe en énergie et en intrants, plus respectueux de notre environnement et de la santé humaine, et qui rémunère de manière juste et équitable les paysans. C’est cette agriculture durable et biologique et elle seule qui doit être encouragée pour nourrir notre région à l’avenir.

 

Le développement des circuits alimentaires de proximité n’est pas une mauvaise chose en soit. Mais ceci ne doit pas se faire à l’aveugle, uniquement parce que cela est à la mode aujourd’hui. Et surtout cela ne doit pas aller à l’encontre de nos objectifs en termes de qualité des productions. Certes, il est mieux de consommer des produits locaux (si les transports sont rationnalisés). Cependant, si ceux-ci contiennent des pesticides et sont grands consommateurs d’eau et d’intrants, s’ils sont cultivés sur de grandes exploitations sans attention au volet social ou uniquement transformé en Pays de la Loire et produits ailleurs, nous ne pouvons pas appeler cela de l’agriculture « durable ». Car elle n’est ni durable pour notre territoire, ni pour nos emplois agricoles, ni pour notre santé, ni pour notre eau ou la biodiversité.

 

Pour nous écologistes, c’est bien vers un autre modèle agricole qu’il faut aller, pas simplement vers un nouvel habillage de l’ancien, sous couvert d’un pseudo verdissement.

 

Nous nous sommes engagés devant les électeurs à doubler nos surfaces en agriculture biologique d’ici la fin de notre mandat. Aussi, il aurait fallut dans ce plan afficher clairement notre priorité.

 

Il est de notre responsabilité de ne pas oublier ces engagements et de tout faire pour les mettre en œuvre rapidement.

 

Je vous remercie. »

 

Christophe DOUGE

Laissez un commentaire

Remonter