Retour sur les résultats des élections régionales en Mayenne

Michel PERRIER, conseiller régional. Membre de la commission Infrastructures, transports et déplacements

Michel Perrier, seul conseiller régional Europe Ecologie de Mayenne, revient sur les résultats des élections dans son département, où la liste commune PS-Europe Ecologie a rassemblé plus de 52% des voix.

  • Au 1er tour…

Il ne faudra pas l’oublier, ni la minimiser à l’avenir, l’abstention a atteint des sommets lors de ces élections : 53,88 % en Mayenne, et on peut y ajouter les votes blancs ou nuls (plus de 6 % des votants !). C’est l’expression d’une défiance envers l’action publique, et un appel pressant pour que les préoccupations quotidiennes soient prises en compte.

Malgré cette chute de la participation citoyenne (95 448 suffrages exprimés, il y en avait eu 122 971 en 2004…), l’ensemble de la gauche et des écologistes a progressé de plus de 10 000 voix par rapport au 1er tour de 2004 :

en 2004 : liste PS-Verts-PC-PRG 36 180 suffrages (29,42 %)

en 2010 : liste PS-PC-PRG 31 112 (32,60 %), liste Europe Ecologie 12 340 (12,93 %), liste Front de Gauche 3 708 (3,88 %), soit un total de 47 160 suffrages !

Chacun peut aujourd’hui se rendre à l’évidence : l’affirmation de l’identité écologiste et la liberté de choix offerte aux électeurs ont porté leurs fruits. Le souffle de l’écologie pousse la gauche et lui donne une dynamique nouvelle.

Avec
 12,93
 %
 des
 exprimés,
 le
 rassemblement
 Europe
 Ecologie
 s’affirme
 comme
 la troisième
 composante
 politique
 du
 département,
 et
 la
 deuxième de l’opposition,
 c’est à dire une composante 
pivot 
du 
rassemblement 
de 
la 
gauche 
et 
des 
écologistes.

Europe Ecologie retrouve à peu près le nombre de voix des européennes ( 12 622) et son résultat en % diminue faiblement de 2,38 % (par rapport aux 15,31 % des européennes). Même s’il est difficile de comparer strictement les deux élections, ce résultat mayennais est d’autant plus significatif qu’au niveau national, il est passé de 16,28 à 12,18 % (soit une baisse moyenne de 4,10%) , et au niveau régional Pays de la Loire de 16,46 à 13,28 %, soit moins 3,18 %.

Ce 
beau 
succès 
ponctue
 le
 long
 travail 
engagé 
par
 les 
écologistes 
depuis 
des années
. La carte des résultats montre bien le rôle des élus locaux (Commer, St Hilaire du Maine, Montflours, Blandouet, le Genest…) et des zones impactées par des projets dangereux (THT, carrières, ….). Cela renforce le bon score obtenu à Laval (14,02 %) et dans l’agglo lavalloise (15,98 % à Changé), conforme aux tendances nationales urbaines, et relativise l’importance des résultats plutôt moyens obtenus à Mayenne (12,04 %) et à Château Gontier (11,01 %).

Dans le détail, Europe Ecologie obtient ses meilleurs scores à Montflours (41,11%), puis à St Hilaire du Maine (30,13 %) et Commer (25,89 %) dont les maires Christian Quinton et Jean Claude Font étaient candidats sur notre liste. 14 autres communes dépassent les 20 % : Bourgon (24,18), Grazay (24,16 où réside Jean Claude Maignan), Lévaré (24,51), Longuefuye (23,40), Olivet (21,21), Origné (25,58), Ruillé Froids Fonds (20,93), Sacé (23,78), St Georges le Fléchard (22,68), St Germain le Fouilloux (20,35), St Loup du Gast (22,05), St Pierre sur Erve (22,45), St Sulpice (25,37), et Vieuvy (20).

Fait à souligner : ces bons résultats ne sont pas obtenus aux dépens du Parti Socialiste, qui atteint des chiffres très importants : 32,60 % dans le département, 38,17 % à Laval, et même 45,12 % à Mayenne !

C’est un
 tournant
 :
 l’écologie
 politique
 s’avère
 pour
 nombre
 de 
citoyen‐s 
un 
vrai 
projet 
de 
société. Les qualités individuelles, et complémentaires, de nos 11 candidats (que je ne remercierais jamais assez), le soutien affiché de nombreux mayennais, connus ou non, ont été des premiers signes. L’affluence à la réunion lavalloise avec Noël Mamère, pendant la pré-campagne pourtant, en avait été un deuxième.

Les 
élections 
régionales
,
 neuf 
mois 
après 
les 
élections
 européennes 
confirment
 la
 place 
de
 l’é́cologie 
politique
 dans
 le 
paysage 
politique mayennais.

  • … et au 2ème tour

La fusion entre la liste de Jacques Auxiette et celle d’Europe Ecologie s’est effectuée comme annoncé préalablement (le front de gauche obtenant moins de 5 % ne pouvant y participer). La liste « la gauche et l’écologie en action » s’engage sur une charte programmatique, négociée dès la nuit du 14/03 et dans la journée du 15/03, qui synthétise positivement les engagements des uns et des autres, et qui sans modifier les positions de chacun sur le fond entérine l’absence de financement pérenne au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Pour notre département, à notre demande, la réouverture de la ligne ferroviaire Laval/Mayenne et la prise en compte des risques liés à l’éventuelle ligne THT sont explicitement citées.

Pour l’ordre des candidats, pour éviter tout tripatouillage, c’est la règle de la proportionnelle en fonction des résultats départementaux du 1er tour qui s’est appliquée. A la grande surprise de la délégation régionale d’Europe Ecologie, le seul problème , en raison de l’obstination résolue des socialistes, concernait la Mayenne : la troisième place qui revenait aux écologistes (selon les urnes, 12,93 % pour EE et 32,60 % pour la liste Le Scornet) était refusée …! Mais après diverses arguties et quelques pressions bien inutiles, le bon sens a fini par l’emporter.

Les résultats sont spectaculaires : 52,31 % pour la liste de la gauche et des écologistes ! Pour la première fois, la majorité des mayennais n’a pas voté à droite ! Cela permet l’élection de 5 conseillers régionaux de gauche (3 PS : JP Le Scornet, A Gaudouin, L Bedouet, 1 PC : Julie Cochin, et moi) et deux seulement de droite (E Doineau et Y Favennec).

Le report des voix s’est opéré parfaitement : 53 791 voix au 2ème tour, c’est bien plus que le cumul des listes au 1er tour. Symboliquement, la très écologiste Montflours devient la commune la plus à gauche du département (76,47%) !

Comme presque partout en métropole, les résultats sont un désaveu pour Nicolas Sarkozy et une défaite sans appel pour la politique du gouvernement marquée par la casse sociale et environnementale, la protection des privilèges, et des choix sécuritaires.

Nos responsabilités sont ainsi évidentes : poursuivre, approfondir le rassemblement engagé par Europe Ecologie, et construire une alternative écologique, humaine et sociale à la droite au pouvoir. 
Cela passe évidemment par un bon boulot dans les régions !

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