Replacer le citoyen au cœur et acteur de son territoire

jpmAN

Les derniers résultats des élections départementales sont le signe d’une perte de confiance dans la politique gouvernementale et plus globalement une forme de discrédit de la classe politique dans son ensemble. Près de 50 % d’abstention, un FN au plus haut, des votes contestataires davantage que constructifs… Pire, près de 71 % des français récemment interrogés déclarent ne plus avoir confiance en leur démocratie

Autant d’alertes qu’il nous faut prendre en considération, autant de solutions qu’il nous faut trouver au plus vite pour nos  concitoyens, avec nos concitoyens.

C’est tout le sens de la table ronde organisée le 30 mars dernier à l’Assemblée Nationale à l’initiative de l’association Démocratie Ouverte. Au cœur des questionnements : quels sont « les enjeux de la participation citoyenne dans la fabrique des territoires, de l’échelon local au niveau européen ? »

Pour poser les bases d’une réponse, plusieurs personnalités politiques étaient invitées. Eric Piolle, maire écologiste de Grenoble qui prône la co-création d’un « outillage de la mobilisation citoyenne », Pauline Véron, adjointe  à la mairie de Paris en charge de la démocratie locale , Yannig Robin et David Nicolas-Méry respectivement maires de petites communes de Bretagne et Basse-Normandie et, Jean-Philippe Magnen Vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire, longtemps élu local à Nantes en charge de l’économie sociale et solidaire et rapporteur d’une étude sur les monnaies locales et leurs impacts positifs pour les territoires et les habitants.

Pour l’élu régional, devant la crise économique, environnementale et politique que nous traversons, seules les solutions impliquant durablement les citoyens nous permettront de sortir de cette triple crise. Et l’accent doit être mis sur la capacité des hommes et femmes des territoires à réunir les forces pour valoriser une forme d’intelligence collective, au service d’une meilleure gouvernance des territoires. Ce renouveau démocratique a fait ses preuves localement, et la priorité désormais réside en notre capacité à le rendre pérenne pour qu’il devienne source d’inspiration. Pour que, par capillarité, d’autres territoires se réapproprient ces formes de gouvernance.
Cela passe aussi par la promotion d’une nouvelle démocratie économique qui s’appuierait sur le soutien à de nouvelles économies de circuit court plus ancrées sur les territoires et basées sur le partage des richesses (économie circulaire, économie collaborative, Ess…).

A l’échelle locale, le programme Territoires Hautement Citoyens propose aux collectivités une méthode ouverte et un accompagnement pour engager la transition démocratique.

A l’échelle nationale, les nouvelles formes de démocratie impulsées par les ZAD ont démontré la nécessité de repenser et simplifier les procédures et l’accessibilité des débats publics.

A l’échelle européenne, l’instrument de démocratie participative « Initiative Citoyenne Européenne » (ICE) est en train d’être repensé pour donner davantage de poids aux citoyen-nes dans les institutions européennes.

Pour Jean-Philippe Magnen, « La transition démocratique est en marche ! Et elle est complémentaire de la transition écologique de l’économie et énergétique, nécessaire à l’évolution d’un modèle à bout de souffle. Cela peut prendre du temps, certes, mais nous ne ferons pas l’économie du débat contradictoire. Le consensus n’est pas une voie, il faut mettre en place des systèmes de confrontations, libérer la parole et les idées en créant de nouveaux espaces démocratiques.

C’est ce préalable qui devrait animer l’action des politiques : donner aux gens le pouvoir d’agir dans le sens de l’intérêt général»

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Compte-rendu  de la conférence du 30 mars 2015   :

Quelques photos : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.867286946671909.1073741827.257050931028850&type=1

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