Relations internationales : intervention d’hédia Manaï-Bauchet

Hédia MANAÏ-BAUCHET, conseillère régionale. Membre de la Commission Europe, Internationale, InterrégionaleIntervention prononcée lors de la session du 21 octobre 2011, par Hédia Manaï-Bauchet, conseillère régionale, membre de la Commission Solidarité – Santé – Égalité des droits.

 

Monsieur le Président, cher-e-s collègues,

 

 

Les deux rapports ici présentés sont très intéressants et, bien que totalement opposés dans leur objet, ils sont pourtant si interdépendants :

– l’un marque la présence économique d’une Région du Nord (la nôtre) à l’international,

– et l’autre marque la solidarité d’une Région du Nord (toujours la nôtre) aux déséquilibres économiques mondiaux…

Interdépendants car ne l’oublions pas : 20% de la population mondiale consomment 90% des ressources de la planète et génèrent 70 % des pollutions mondiales, le tout au détriment des populations du Sud.

 

 

Je voudrais aborder plus particulièrement l’organisation du carrefour de la solidarité internationale.

Cette journée, en lien avec le thème annuel de la semaine de la solidarité internationale (SSI), sera dédiée aux « droitS à l’essentiel ».

Ainsi, la 14e SSI montrera comment ces droits sont traduits en actes par les citoyens du monde qui s’indignent, résistent, s’organisent, construisent leurs propres modèles pour vivre ensemble.

« DroitS à l’essentiel » : un slogan pour faire écho à ces millions d’hommes et de femmes qui chaque jour partout dans le monde, parfois au péril de leur vie, s’engagent pour faire vivre ces droits…

 

Bien évidemment, je pense à l’incroyable mouvement social né cet hiver et qui perdure aujourd’hui.

Et qui est venu sortir de la dictature des peuples du sud comme ceux de Tunisie, d’Egypte, de Libye où la mort de Khadafi survenue hier, sonne définitivement le glas de son régime, sans oublier ceux qui sont encore en lutte comme le peuple syrien martyrisé par son dictateur.

Nous ne pouvons demeurer indifférents à ces révolutions arabes si proches de nous et qui cherchent à construire de vraies démocraties.

Je vous rappelle que dimanche la Tunisie vivra ses premières élections libres…

Les défis sont multiples : lutte contre la pauvreté, corruption, inégalités, déséquilibres des territoires, chômage des jeunes et bien sûr le long apprentissage de la démocratie qui s’engage !

Le chantier est immense mais l’espoir est toujours là.

Les pays du sud ont tout d’abord besoin de notre reconnaissance sur la force de leur mouvement : en Tunisie, j’ai mesuré combien notre soutien fraternel était précieux et encourageant.

Nous devons témoigner de notre expérience de la démocratie avec ses réussites et ses limites. Mais aussi être à l’écoute de leurs initiatives et leurs préoccupations quotidiennes : notre volonté de solidarité prendra alors tout son sens !

N’oublions pas que ces révolutions arabes étaient avant tout la révolution des pauvres pour le droit à la dignité mais le processus reste fragile, l’avenir est encore incertain.

Les tensions internationales et le développement des tendances islamistes sont inquiétants. Leurs thèses me font penser au discourt du front national : des idées courtes, simplistes et fausses mais qui peuvent trouver un écho dans les milieux populaires.

Sur la forme, nos projets solidaires de la Région doivent être durables et réciproques.

Ils doivent favoriser l’émergence de nouveaux acteurs et privilégier un mode de développement économique respectueux des ressources du pays et qui puissent répondre en priorité à la souffrance du peuple.

 

 

DroitS à l’essentiel, c’est aussi un jeu de mots volontaire de la part des organisateurs pour ne rappeler d’aller droit au but. Celui de notre majorité régionale est de prioriser sa coopération décentralisée vers les projets liés à l’adaptation des territoires au changement climatique.

Cette priorité, inscrite en tête des objectifs pour le millénaire, est loin d’être anecdotique.

Les modifications climatiques entrainent déjà un appauvrissement des ruraux, accélèrent la concentration urbaine, les problèmes sanitaires…

C’est pourquoi, il nous faut soutenir agriculture nourricière, emploi et énergies renouvelables, là où la crise importée par le capitalisme accentue le déséquilibre des échanges commerciaux, ponctionne les richesses et la terre agricole des pays, pour enfin aggraver la famine.

 

 

Alors, sans détour, je finirai cette intervention par un appel solennel : nous aussi, allons droitS à l’essentiel !

 

Hédia MANAI-BAUCHET

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