Plan de lutte contre la crise et d’accompagnement des mutations
Après avoir validé en octobre dernier les 3 nouveaux schémas régionaux le Conseil régional a souhaité les décliner de manière concrète en lançant, à la suite du premier « plan de lutte contre la crise » voté en mai 2009, le « plan de lutte contre la crise ET d’accompagnement des mutations ». 3 ans après le début de la crise financière, force est de constater que celle-ci a fini par toucher l’ensemble des champs sociétaux. Nous sommes confrontés à la fin d’un certain modèle de développement. Face à ce constat, le conseil régional a souhaité d’une part maintenir et renforcer les mesures défensives de soutien qui ont fait leurs preuves depuis 2009 et d’autre part, mettre en place des mesures plus offensives. L’objectif est ainsi de participer à l’émergence d’un nouveau modèle de société. La transformation écologique et sociale de l’économie en est un des leviers principaux. Le plan d’accompagnement des mutations constitue les premiers pas vers cette conversion.
Le groupe Europe Écologie-Les Verts du Conseil régional des Pays de la Loire a beaucoup œuvré pour que ce document prenne compte de cette nécessité. Et parce que la formation et les politiques de l’emploi ont un rôle majeur, Jean-Philippe Magnen, vice-président à la formation continue, politiques de l’emploi et métiers de demain, a co-présenté ce document-cadre avec son partenaire du parti socialiste, Christophe Clergeau, vice-président à l’action économique.
Alors quelles sont les mesures principales qui pour nous écolos, ont un sens ?
Sur le volet du développement économique, on retiendra entre autres le soutien appuyé aux finances solidaires et à l’économie sociale et solidaire (ESS), avec notamment une mesure spécifique aux créateurs et repreneurs sous statut SCOP, l’accent mis sur les éco-filières et plus particulièrement les énergies renouvelables et l’éco-construction. On remarquera également le travail engagé pour la création d’une banque régionale, qui permettra de mieux connecter les financements régionaux à l’économie réelle.
Le volet formation et métiers de demain, piloté par Jean-Philippe Magnen, représente également une part importante des mesures adoptées. En ce sens, il constitue un outil majeur pour aller vers une économie durable, un territoire solidaire, une région innovante et dynamique. Que ce soit la reconversion des activités industrielles, l’augmentation des besoins liés au lien social, l’exclusion de certaines catégories de la population (jeunes, non diplômés, personnes en situation de handicap…), la formation et l’accès à un diplôme et/ou une qualification sont essentiels pour répondre à ces enjeux. Les mesures principales sont les suivantes :
• le plan Compétences 2020. Il a pour objet d’appuyer le développement des filières stratégiques régionales et notamment les EMR, en formant aux métiers ad-hoc.
• un nouvel appel à projet « métiers de demain ». Après le premier appel sur les formations de l’économie verte, cette nouvelle phase se concentre sur les métiers du lien social. Le renforcement de la politique de sécurisation des parcours des actifs et le déploiement du service de conseil en évolution professionnelle
• l’extension de la démarche de gestion territorialisée des emplois et des compétences. Testée positivement sur le bassin d’Ancenis, elle sera également appliquée au Sud Vendée, territoire particulièrement impacté par la crise.
• la facilitation de l’accès à la formation et à la qualification via la VAE (validation des acquis de l’expérience), avec de nouveaux parcours de réussite pour les jeunes sortis du système scolaire sans diplôme, ou encore l’accompagnement des congés de formation pour les salariés précaires et notamment les travailleurs agricoles.
• l’accent sera également mis sur la qualification des salariés en insertion et la mise en place des emplois de solidarité : la région vient ainsi financer la création d’emplois dont les postes sont réservés aux personnes les plus fragilisées.
Si la priorité régionale est d’accompagner un nouveau modèle de société plus durable, plus solidaire et respectueux de ressources naturelles, il est alors incontournable que la collectivité devienne exemplaire et qu’elle mette en place une gouvernance ouverte, transparente et collective. 2012 verra ainsi l’organisation de la première conférence régionale de l’économie et de l’emploi durables. Portée depuis le début du mandat par Jean-Philippe Magnen, elle réunira l’ensemble des acteurs économiques et sociaux du territoire. Ce sera aussi l’aboutissement d’un travail collectif autour de l’application d’une nouvelle charte de conditionnalité des aides, la mise en place d’un guide référentiel des bonnes pratiques ainsi qu’un contrat de progrès pour les entreprises percevant plus de 100 000 € d’aides.
Les écologistes ont tout de même exprimé un certain nombre de réserves. En effet, l’obstination de la majorité des conseillers régionaux de notre assemblée (hormis les écologistes bien sûr) à vouloir faire aboutir le projet d’aéroport fait ressortir une certaine incohérence par rapport aux priorités affichées. Le volet agricole nous semble également bien loin de nos objectifs. Enfin, la conditionnalité des aides doit encore prendre de l’ampleur. Malgré cela, ce plan d’accompagnement des mutations est un véritable premier pas. Nous continuerons donc notre travail d’écologistes, pas à pas, pour que chaque année, les politiques publiques aillent toujours un peu plus loin dans l’accompagnement de la transformation écologique et sociale de l’économie.