PESTICIDES : quelques batailles de gagnées, mais la guerre risque d’être encore longue !
Le 29 avril dernier, les écologistes se réjouissaient de la décision de Bruxelles de suspendre durant 2 ans l’utilisation de 3 néonicotinoïdes, regrettant cependant la faiblesse des processus d’homologation. Le lendemain, Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, en appelait dans un communiqué à ce que toute la transparence soit faite sur les autorisations de mise sur le marché (AMM) de pesticides. Il demandait également un audit d’évaluation des procédures d’AMM… Tout cela va dans le bon sens mais reste malheureusement bien insuffisant au regard des conséquences environnementales des pesticides : ils sont parmi les premières causes d’érosion de la biodiversité, via notamment la disparition des pollinisateurs ou l’empoisonnement des prédateurs de parasites.
Sans oublier la dimension sanitaire : l’Institut de veille sanitaire (InVS) vient de publier le second volet d’un rapport* sur l’exposition de la population française aux substances chimiques. Cette étude démontre que les français sont bien plus exposés aux pesticides que les autres européens. Or tous ces produits constituent un réel danger pour notre santé : maladies dégénératives et atteintes neurologiques, perturbations endocriniennes, cancers… Les conseillers régionaux Europe Écologie Les Verts ont ainsi fait inscrire dès 2012, dans le cadre de la Cellule de veille et d’alerte régionale, la nécessité d’une étude sur l’impact des pesticides dont les résultats seront connus en 2014.
La décision européenne, les demandes du ministre en charge de l’Agriculture, tout comme la mise en lumière de la situation sanitaire des Français face aux pesticides sont des pas en avant. On commence à sortir du tabou qui a régné bien trop longtemps sur la dangerosité de ces produits. Néanmoins, les mesures et études prévues** restent nettement insuffisantes face aux ravages auxquels nous assistons : les néonicotinoïdes contaminent sur le long terme non seulement les terres traitées mais aussi les terres voisines par migration dans le sol – et ce ne sont pas les seuls pesticides dangereux et persistants… Après l’audit sur les AMM, Stéphane le Foll a du pain sur la planche !
**Rappelons que la suspension durant 2 ans de l’utilisation de ces 3 néonicotinoïdes ne s’applique que pour les cultures de maïs et de colza et seulement à partir de la fin de l’année.
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