« Circulez, il n’y a rien à voir » ! Cela résume l’attitude des promoteurs du projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, lundi dernier, lors de la réunion du Syndicat Mixte Aéroportuaire.

Celui-ci ne s’était pas réuni depuis le rendu des rapports de la commission du dialogue, de la mission agricole et du comité des experts scientifiques qui -pour rappel- ont formulé un certain nombre de recommandations remettant largement en cause le projet dans sa configuration actuelle et ont, de fait, retardé le calendrier d’au moins deux ans, comme l’a récemment affirmé le Conseil National de Protection de la Nature.

Le syndicat mixte ne semble pas en avoir pris la mesure. L’analyse des conséquences des rapports n’a pas été véritablement abordée et le budget supplémentaire du syndicat a été adopté de manière plus qu’expéditive. « Les collectivités continuent de procéder aux versements à l’Etat et à Vinci, comme si de rien n’était, alors que les travaux ont pris, au minimum, deux ans de retard. A quoi peut bien servir cet argent aujourd’hui, qui s’élève à plusieurs dizaines de millions d’euros ? » s’interrogent Geneviève Lebouteux, Christophe Dougé et Gaëlle Rougier,  conseillers régionaux écologistes siégeant au syndicat mixte.

«Une campagne de publicité renforcée ! » En 2013, il est prévu de dépenser 240 000 euros pour – selon les dires du document de séance – « déployer une politique d’information «  constructive » pour permettre l’accès à tous les citoyens d’informations justes et étayées sur le projet d’aéroport du grand ouest ». Soit : continuer la campagne de propagande honteuse lancée en février dernier. Plus d’argent public donc, pour faire avaler des arguments pourtant mis à mal par les conclusions des rapports de la commission du dialogue et le comité des experts.

Même cas de figure hier,  lors du séminaire entre les régions des Pays de la Loire et Bretagne, Les Présidents de Région ont continué à nier l’évidence. Ils attendent un arrêté préfectoral le 14 juillet avec le calendrier des travaux qui devraient démarrer en automne et s’arc-boutent sur le projet tel qu’il était pensé hier.

«C’est surréaliste ! Ils font comme si les rapports de la commission du dialogue et celui du comité d’experts n’avaient pas existé et été remis au gouvernement il y a quelques semaines. Faut-il leur rappeler qu’outre les recommandations de fonds émis par la commission du dialogue, le comité d’experts a souligné à l’unanimité la non-conformité du projet de nouvel aéroport au droit, et notamment à la loi sur l’eau ? Faut-il leur rappeler qu’une procédure est engagée au niveau européen et une réponse est attendue courant juin de la Commission européenne dans le cadre de la démarche précontentieuse suite à la réponse formulée par les autorités françaises sur le dossier ? Veulent-ils passer outre le droit de la République et Européen ?» souligne Jean-Philippe Magnen.

Les élu-e-s EELV du Conseil régional des Pays de la Loire et de Bretagne