[PAYS DE LA LOIRE 2040] Intervention de Emmanuelle Bouchaud
+ 4,8°C en 2100,
+ 2°C d’ici 2035 : voilà le plus grand défi auquel nous sommes toutes et tous confrontés. Voilà l’urgence pour lequel il nous faut œuvrer aujourd’hui. Car ce n’est plus un mirage lointain mais une réalité proche, que nous, nos enfants ou petits-enfants vivront.
Alors, oui il est de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour d’une part se préparer et préparer notre territoire aux conséquences de ce réchauffement, comme il est de notre responsabilité de s’attaquer aux causes de la crise climatique.
Les causes, se retrouvent principalement dans la manière dont nous utilisons et gaspillons notre énergie. Le mythe de l’électricité à bas coût s’effondre, les prix s’envolent avec des conséquences sociales parfois dramatiques. Aussi, il est de notre responsabilité de prendre la mesure du défi énergétique qui nous attend, investir massivement dans les énergies renouvelables, tenir nos objectifs définis dans le scénario énergie Pays de la Loire 2050 avec notamment cet objectif fort qui est de produire avec les ENR l’équivalent de notre consommation électrique .
D’ailleurs je suis vraiment dépitée de constater que la pensée archaïque et conservatrice de l’UMP représentée par François Pinte * qui les empêche de concevoir, ne serait-ce qu’un instant que la transition énergétique doit se concrétiser et peut ouvrir les portes de l’innovation notamment dans le domaine des réseaux intelligents pour permettre le bouclage entre l’offre et la demande de l’électricité.
La transition énergétique n’est pas une utopie, elle est basé sur des réalisations déjà concrètes comme:
– l’isolation et la modification des modes de chauffages dans les logements (plus de 12000 emplois ( créés ou maintenu dans notre région à l’horizon 2020))
– la transition énergétique comme contribution à la reconstruction de notre industrie, à travers la filière EMR et solaire
Mais, en parallèle il faut malheureusement également s’adapter au réchauffement en cours et élaborer des stratégies pour y faire face. Nous connaissons déjà les conséquences dans notre région : les risques liés aux submersions marines avec des tempêtes comme Xynthia ou encore la sécheresse historique de 2011.
Oui il faut inculquer une culture du risque, il faut travailler comme nous le faisons déjà sur un plan de submersions marines qui ne fait pas qu’ériger des digues plus solides, même si cela est également nécessaire. Mais qui aide à comprendre les risques, les manières dont nous devons construire nos maisons, les zones où il ne faut pas les construire justement.
Oui il faut aider l’agriculture, particulièrement sensible aux modifications climatiques à s’adapter. S’adapter tout en se transformant vers un modèle plus respectueux de notre planète et moins émetteur. Cela ne veut pas dire uniquement des bâtiments HQE ou des grosses cuves de méthanisation mais bien une agriculture en harmonie avec notre terre. Nous avons la preuve qu’en Bretagne, ce sont justement celles et ceux qui pratiques une agriculture durable qui sont le moins impactés par la crise. Prenons-en de la graine !
Oui cela impliquera forcément des changements dans nos manières de produire et de consommer, de vivre et de se déplacer. Le climat plus qu’une contrainte peut être une réelle opportunité. Une opportunité de changer véritablement de modèle, d’inventer une industrie durable, respectueux de notre environnement et pourvoyeurs d’emplois locaux.
Là encore, il est de notre responsabilité en tant qu’homme et femme politique de reprendre le pouvoir. De ne pas baisser les bras, de tenir nos engagements et de préparer demain aujourd’hui, avec l’ensemble de la société, maintenant qu’il est encore temps !
*François Pinte avait vivement critiqué cet objectif en arguant de la production aléatoire des énergies renouvelables
Bravo Emmanuelle!