Nantes/Bordeaux – Pour un véritable axe ferroviaire Atlantique !

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Ce jeudi 7 mai, le comité de pilotage de la ligne ferroviaire Nantes-Bordeaux se réunissait à la Préfecture de La-Roche-sur-Yon. Face à la volonté du gestionnaire de SNCF Réseau de passer cette ligne de deux à une seule voie, synonyme de mort programmée, c’était donc l’avenir de cette desserte ferroviaire qui était en jeu.

Les usagers et cheminots l’avaient bien compris et ils étaient près de 200 mobilisés jeudi après-midi devant la Préfecture. Une manifestation qui comptait dans ses rangs plusieurs écologistes, dont les trois élu-e-s régionaux écologistes de Vendée : Claudie Boileau, Claudine Goichon et Daniel Ramponi.

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Les représentants de l’État, des collectivités locales concernées (dont le Conseil régional des Pays de la Loire) et de SNCF Réseau ont acté la remise en l’état complète des deux voies actuelles de la ligne en deux phases continues.

Une bonne nouvelle entachée par le peu de moyens provisionnés pour la rénovation de cet axe dans les Contrats Plan Etat Région (CPER) signés dernièrement : 80 M€ en Pays de la Loire, 40 M€ en Poitou Charentes, rien en Aquitaine ! Or, il faudra au moins 250 M€ pour l’ensemble des travaux et les 130 M€ de la seconde phase de travaux ne seraient débloqués qu’aux prochains CPER, en 2020 avec toutes les incertitudes que cela entraine.

Un financement insuffisant que nous dénoncions, seuls, en janvier dernier dans l’hémicycle régional lors de l’adoption du CPER 2015-2020. Comme le rappelait alors Michel Perrier, conseiller régional écologiste membre de la commission des transports : « si la Région avait une véritable ambition pour l’axe ferroviaire Atlantique entre Nantes et Bordeaux, il faudrait doubler l’enveloppe de 80 M€ actuellement inscrite. Ce que constate aussi le CESER. Si rien n’est fait dès aujourd’hui pour l’améliorer, d’ici trois ans, les usagers passeront par Tours pour aller à Bordeaux avec la LGV Sud Europe Atlantique et dès lors, les territoires sud vendéen et charentais seront progressivement abandonnés. L’avenir de cet axe est dans une mobilisation interrégionale mais il peut aussi permettre une amélioration de la desserte locale, et nous demandons que la réouverture d’une gare à Velluire (85) soit réellement étudiée. »

En effet, les travaux de rénovation de la ligne ne seront pas engagés avant 2019, même si des travaux de sécurisation commenceront sur le tronçon entre la Rochelle et La-Roche-sur-Yon dès 2016, prolongeant le temps de trajet de 50 min supplémentaires pendant plusieurs mois : il faudra 2h pour parcourir les 103 km séparant les deux villes et 5h pour relier Nantes à Bordeaux en train ! Or aujourd’hui, le covoiturage entre les deux capitales régionales est largement plus attractif, pour le coût (22€ en moyenne au lieu de 40 à 50€ en plein tarif) comme pour le temps de trajet (3h au lieu de 4 actuellement). Et dès 2017, la LGV Sud Europe Atlantique qui reliera Tours et Bordeaux en 1h30 viendra concurrencer cet axe pour les voyageurs qui pourront s’offrir le TGV.

L’avenir de cette ligne repose donc dans un développement interrégional et l’État doit garantir les trains d’équilibre du territoire, comme Quimper-Toulouse qui emprunte cette ligne et qui, de fait, est remis en cause aujourd’hui. Il faut une véritable ambition pour cet axe Atlantique qui relie deux des métropoles régionales les plus attractives et qui pourrait offrir une alternative intéressante au transport routier en développant le fret, notamment depuis les ports de Saint Nazaire et La Rochelle. Mais cette ligne est aussi un atout pour améliorer la desserte locale, notamment en Vendée : à ce titre, la réouverture de la gare de Velluire doit être étudiée le plus rapidement possible pour que les trains puissent à nouveau la desservir dès la fin des travaux.

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