« Mes impressions au retour d’une mission ligérienne aux Jeux Paralympiques de Londres ».
En 1948 se déroulaient les premières rencontres sportives pour handicapés en marge des jeux olympiques à Londres. 64 années plus tard, ils reviennent dans cette ville (du 29 août au 9 septembre 2012) et j’ai eu l’honneur et surtout le plaisir de m’y rendre avec une délégation du Conseil Régional des Pays de la Loire.
Il aura fallu attendre 1960 pour assister aux véritables jeux paralympiques, dans les équipements du site olympique. Depuis, la ferveur autour de cet événement n‘a cessé de croître pour devenir la seconde compétition mondiale. J’ai pu m’en rendre compte, dans un stade survolté, les tribunes sont pleines, pas une place de libre ! Le public est au rendez-vous.
J’en oublie les « JO – business », les droits TV, les enseignes américaines, la gigantesque foire commerciale à l’entrée du site et ne vois que des hommes et des femmes qui se battent pour la performance, qui se surpassent soutenus par des supporters de toutes les nationalités. Ainsi, j’ai pu assister à des compétitions de tennis de table, d’escrime, de volley couché, de rugby en fauteuil et bien entendu aux épreuves d’athlétismes.J’ai été très impressionné par l’enthousiasme des spectateurs qui, attentifs à chaque épreuve, basculent du silence, par respect de la concentration du coureur, à l’explosion de joie ! Car si le site est techniquement très accessible à tous les sportifs, le public sait aussi adapter son comportement à la situation de chaque athlète. Par exemple, les coureurs non voyants ont besoin d’un silence total pour se concentrer sur les directives de leurs co-équipiers ou entraineurs. Imaginez un stade de 80 000 personnes faisant silence au même moment au signal !
Nous nous sommes également rendus à Weymouth pour assister aux épreuves de voile, qui malheureusement ont dû être annulées pour manque de vent ! Quelle déception pour Damien Seguin, champion du monde en titre et soutenu par la Région : à deux points du podium, il n’a pas pu prendre sa revanche. Malgré tout, ce déplacement ensoleillé sur la mer nous a permis de rencontrer les sportifs et les dirigeants de l’association ligérienne « Des pieds et des mains » qui permet à des sportifs handicapés d’être accompagnés. Quelle belle énergie !
Les dirigeants de fédérations sportives sont unanimes : dans les stades, sur le site, c’est le même enthousiasme que pour les JO des valides !
Ils ont l’impression de revivre une seconde fois les JO.Le lien principal entre les JO et les Paralympiques est le partage des équipements, mais devant l’engouement grandissant du public, beaucoup se posent la question d’envisager un autre format pour les jeux para. Certains voudraient les inclure dans les JO, d’autres proposent de rapprocher les calendriers. Pourquoi pas ? Les enjeux sont importants et je n’ai pas un avis tranché sur la meilleure formule. Mais ce dont je suis certain, c’est que la multiplication des croisements ou des rencontres entre les athlètes valides et handicapés renforcerait l’esprit solidaire des JO. Ne pourrait-on pas imaginer les défilés d’ouverture et de fermeture avec des délégations composées de tous les athlètes rassemblés ? Ce serait une belle image.
Des milliards de téléspectateurs dans le monde ont suivi les JO, mais aussi les jeux paralympiques. En France, seule une petite chaine du câble (TV8 Mont Blanc) a pris l’initiative de les diffuser en direct. De retour de Londres, j’ai pu mesurer le décalage entre la passion déclenchée par ces jeux et le désintérêt des média français pour le sujet. Nous avons maintenant 4 années pour préparer Rio et corriger le tir !
Bien heureusement, le sport ne se limite pas à la retransmission, ou non, des jeux paralympiques à la télévision, les athlètes ont d’autres échéances avant Rio ! Et je vous invite à suivre nos athlètes ligériens en équitation, en voile, en tennis de table, en rugby-fauteuil, etc. Les Pays de la Loire peuvent être fiers de leurs sportifs !
Laurent MARTINEZ,
Conseiller régional des Pays de la Loire