Le 19 janvier dernier, le syndicat des énergies renouvelables dévoilait lors d’une conférence de presse « Le Livre blanc des énergies renouvelables, des choix qui fondent notre avenir ».

Celui-ci confirme, comme le disent depuis longtemps les écologistes, que le développement des énergies renouvelables, au-delà de la question énergétique stricto sensu, représente aussi un énorme enjeu industriel. Le point de vue d’Emmanuelle BOUCHAUD, vice-présidente en charge de l’énergie.

« A l’heure où chaque parti politique affiche la ré-industrialisation de notre pays comme une priorité de son projet politique, il serait pertinent qu’ils intègrent pleinement les cinq vérités de ce livre. A savoir que :

1- les énergies renouvelables contribuent à la sécurité d’approvisionnement et à l’indépendance énergétique de la France et de l’Europe ;

2- elles permettent une maîtrise à long terme des prix de l’énergie ;

3- elles constituent les vecteurs les plus adaptés de développement de la production d’énergie décentralisée ;

4- elles contribuent à limiter les impacts de la production d’énergie sur l’environnement ;

5- elles offrent un potentiel considérable de développement industriel pour nos entreprises.

Pour moi, ces faits indéniables soulignent un peu plus les contre vérité des thèses nucléocrates. En effet :

– La filière nucléaire ne permet aucune indépendance énergétique puisque l’uranium est une matière première entièrement importée et que son extraction génère des désastres aussi bien écologiques qu’humains.

– Le prix de l’électricité nucléaire est modique car hyper subventionné par l’Etat et ne reflète en rien le coût réel de la production de cette électricité.

– Alors que les pics de froid nous démontrent encore une fois la fragilité du système centralisé de la production d’électricité actuel, notamment nucléaire, il est temps de rapprocher les lieux de consommation des lieux de production et seules les énergies renouvelables correspondent à ce schéma.

– Le nucléaire ne peut pas résoudre le problème du dérèglement climatique car la production d’électricité nucléaire est une production de base qui ne peut pas répondre aux pics de consommation. Seules les énergies renouvelables peuvent y répondre et ainsi se substituer aux centrales thermiques polluantes.

– Avec des taux de croissance annuels supérieurs à 30% depuis les années 2000, la production d’énergies renouvelables devance de loin l’activité nucléaire avec ses chantiers à problèmes, qui n’en finissent pas et qui dépassent sans cesse les budgets prévisionnels.

A la question : « La filière nucléaire, sur laquelle a été bâtie pour une large part la compétitivité de l’économie française, peut-elle ou doit-elle demeurer la seule filière d’excellence ? » que pose le livre blanc dans son introduction, je répondrais qu’il est nécessaire de dépasser cette question car nous devons opter pour de nouvelles filières d’énergies renouvelables d’excellence. Notre pays, comme la région des Pays de la Loire, est riche d’acteurs, dans les domaines de la recherche et développement technologique, économique, associatif, qui attendent que le contexte soit plus favorable pour qu’enfin leur savoir-faire puisse profiter à l’intérêt général. »

Emmanuelle BOUCHAUD, 

vice-présidente du Conseil régional des Pays de la Loire, en charge de l’énergie.