LES JEUNES LUTTENT CONTRE LES DISCRIMINATIONS EN REGION PAYS DE LA LOIRE

discrimination1Le mercredi 8 juin 2011, des lycéennes et lycéens de 14 établissements ont participé au Conseil Régional des Pays de la Loire, à une journée de restitution autour du projet « Les jeunes luttent contre les discriminations ». Films, expositions, lip dub ont fait l’objet d’un échange entre la salle et les intervenant-e-s présent-e-s aux côtés de Matthieu Orphelin et Joëlle Remoissenet, respectivement Président et membre de la Commission Éducation et Apprentissage à l’origine de cette initiative.

Dans le cadre du programme d’actions éducatives (PAE) mené par la Commission Éducation et Apprentissage du Conseil Régional des Pays de la Loire, un nouveau projet a été lancé fin 2010, avec pour objectif d’inciter les jeunes à s’impliquer et à formuler des propositions pour contribuer à la lutte contre les discriminations.

Les lycéen-n-es et apprenti-e-s ligérien-ne-s devaient orienter leur projet autour de quatre thématiques :

  • le racisme
  •  l’égalité homme/femme (intégrant les questions de violences conjugales et de sexisme)
  • l’homophobie
  • la sensibilisation aux personnes en situation de handicap

19 établissements ont répondu à l’appel à projets proposé par la région. Parmi les 17 établissements retenus, 14 d’entre eux ont dévoilé leurs actions lors de cette restitution, autour d’une table ronde animée par Matthieu Orphelin, en présence de Christine Bard, Louis Georges Tin, et Olivier Raballand*.

Joëlle Remoissenet 3

Joëlle Remoissenet, conseillère régionale référente sur la lutte contres toutes les formes de discriminations au sein de la commission Education et Apprentissage témoigne de l’intérêt de cette nouvelle politique : « La lutte contre toutes les formes de discriminations est un axe fort de notre programme qui participe des enjeux du vivre ensemble. Il m’apparaît essentiel que nos actions éducatives contribuent à l’apprentissage de la tolérance et au respect de toutes les diversités. Ce sont des valeurs que nous défendons pour l’égalité des droits humains mais aussi, et surtout, pour une égale dignité de chacun-e. »

Une implication collective

 

Des dizaines d’élèves dans chacun de ces établissements se sont investis pour mener à bien leurs actions.

Les représentant-e-s des lycéen-e-s dans les conseils de vie lycéenne (CVL) et les déléguées des apprenti-e-s en tant que porteurs des propositions ont joué un rôle essentiel dans la mise en œuvre du projet. Pauline Antier aux côtés de Priam Sampaio, tous deux élu-e au conseil académique de vie lycéenne (CAVL) a insisté sur la place centrale des élèves : « c’est nous qui vivons dans les lycées, c’est nous qui vivons les projets ». Priam Sampaio a complété sur le sens de cette initiative « les discriminations, c’est une atteinte à la liberté de vivre ».

 

Des projets sous toutes les formes pour lutter contre les préjugés

 

« Théâtre forum sur le sujet des discriminations »

Au fil de cet après-midi de restitution, les élèves du lycée Robert Schuman de Cholet ont présenté différentes scénettes illustrant notamment les violences conjugales et l’incompréhension face à l’homosexualité dans la sphère familiale. Les élèves avaient choisi la forme du théâtre forum pour aborder les questions de discriminations et ainsi susciter le débat dans leur lycée.

 

« Aller à la rencontre de l’autre dans sa ou ses différences »

Les élèves ont du lycée agricole Gabriel Deshayes de Saint-Gildas des Bois ont organisé des rencontres avec des jeunes en situation de handicap visuel ou auditif. Ils ont ainsi pu échanger et être sensibilisé aux difficultés que pouvaient rencontrer ces jeunes. La musique a résonné dans l’hémicycle lorsqu’a été diffusé le Lib dub réalisé par les élèves sur le thème « Si l’on s’aimait si ».

 

« Regards sur l’homosexualité, comprendre et accepter la différence »

Les élèves du Lycée Luçon Pétré à Saint-Gemme la Plaine ont comme dans les autres établissements mené plusieurs actions : des scénettes avec la compagnie 1pro, une projection-débat autour du film « Le Secret de BrokeBack Mountain » et également un concours d’affiche autour de la lutte contre l’homophobie.

 

« Tsiganes, lutter contre les préjugés à travers l’Histoire »

Les apprenti-e-s du CFA de la CCI du Maine-et-Loire, site de Saumur, ont illustré les discriminations raciales à travers l’histoire locale. Ils ont ainsi réalisé une exposition autour du camp d’internement de Montreuil Bellay. Plus largement l’ensemble des élèves a participé à une « enquête » qui a permis de mettre en lumière leurs connaissances et les idées préconçues qu’ils pouvaient avoir sur les Tziganes. A l’issu de ce travail, 20% des élèves disent avoir changé leur regard sur la population tzigane.

 

Plusieurs lycéen-ne-s et apprenti-e-s ont exprimé le souhait de voir se reconduire ce type d’initiative. Certains établissements sont déjà dans cette démarche puisqu’ils ont confié les projets à des classes de première ou de seconde afin qu’elles puissent poursuivre leur travail sur deux ou trois années :

 

« Stop à l’homophobie »

Les élèves du Lycée Léonard de Vinci de Montaigu travaillent à la réalisation d’un DVD ressource de 5 clips autour de la lutte contre l’homophobie. Pour mener a bien ce projet, les élèves ont fait appel à l’association Contact. Un groupe de parole permettant d’aborder librement les questions de discriminations a également été mis en place.

 

« Egalité – Mixité »

Les élèves du lycée Jean Monnet aux Herbiers réalisent un court-métrage, une capture de témoignages sur la question des filières typées. En menant leur enquête ils ont constaté que cela concernait également leurs enseignant-e-s, avec un seul homme professeur de français et uniquement des professeurs hommes pour enseigner les maths.

 

L’intégralité des projets a été ou sera présenté devant l’ensemble des élèves au sein des établissements.

 

Matthieu Orphelin nous livre ses impressions à l’issue de cette journée : « Deux points m’ont particulièrement marqué aujourd’hui. Le premier, la qualité et la diversité des projets proposés par les lycéen-n-es et les apprenti-e-s, qui montre que nous avons eu raison de leur laisser l’initiative et qu’il faudra continuer dans ce sens. Le second, la qualité des évaluations (comment l’action a permis de faire évoluer les mentalités ?) réalisées sur un bon nombre de ces projets ; à nous d’en prendre exemple pour nos politiques publiques ! ».

*

Christine BARD, Professeure des universités, Directrice de la Maison des sciences humaines Confluences (Université d’Angers), spécialiste de l’histoire des femmes et du genre.

Louis GEORGES TIN, Vice-président du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France), Fondateur de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie.

Olivier RABALLAND, Président de l’Association « Grandir d’un monde à l’autre »

 

A découvrir également : Le sexisme au quotidien, un reportage réalisé par Justine Caurant pour Euradionantes.

 

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