A travers l’action éducative « Devoir de mémoire » impulsé par la Région des Pays de la Loire et le Mémorial, les élèves ligériens sont invités à travailler collectivement à l’élaboration d’un projet pédagogique autour de l’Histoire et de la Mémoire de la Shoah. Cette année encore, les élèves se sont fortement mobilisés et ont donné à voir, à entendre leurs projets lors de journées consacrées à la restitution de leurs actions. Expositions, poèmes, rencontres ou débats, Matthieu ORPHELIN, président de la commission Éducation et apprentissage, témoigne de la qualité de leurs projets visant à développer toujours plus la tolérance et le « vivre ensemble ».

« Voilà l’adresse d’une famille juive : elle vole le travail des Français… » : tels sont les premiers mots d’une lettre de dénonciation de 1942 retrouvée aux archives départementales par des lycéen-ne-s de la Région des Pays de la Loire et présentée à l’occasion de cette édition 2012 du Devoir de Mémoire sur la Shoah. Des mots révélateurs de l’ignominie d’une période sombre de notre histoire, le génocide juif. Des mots qui ont une résonance particulière aujourd’hui alors que certains partis de droite ou d’extrême droite ont, au cours de la présidentielle, volontairement joué à nouveau avec la peur de l’autre notamment sur les prétendus (et faux) liens entre immigration et chômage…

262 jeunes de 11 lycées et CFA de la Région ont travaillé toute l’année sur le devoir de mémoire : ils ont effectué des recherches, rencontré des témoins déportés, participé à un déplacement d’étude à Auschwitz et présenté leurs travaux (expositions, chansons, slam, bande dessinées, poèmes…) dans leur établissement avant la journée régionale de restitution.

Avec ce travail, les jeunes deviennent de véritables «passeurs de mémoire ».

Au cours de la journée de restitution, à laquelle j’ai assisté ce 30 mai 2012 avec mes collègues Ina Sy et Sylvie Eslan, des anciens déportés étaient présents et ont échangé avec nos jeunes dans une bienveillance et une complicité réelles. Tous ont salué la qualité du travail réalisé sur la durée de l’année scolaire. Simone, qui a vu ses parents enlevés alors qu’elle n’avait que 8 ans, s’est adressée à la classe qui avait travaillé sur son histoire : « 70 ans après, vous avez redonné vie à mes parents ». Un bel hommage.

Comprendre le passé pour préparer l’avenir, développer l’éducation à la tolérance et à la paix, c’est promouvoir la liberté et la démocratie.

Matthieu ORPHELIN,
Vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire,
Président de la commission Éducation et apprentissage.