La tulipe sauvage retrouve ses aises en Pays de la Loire !

tulipe

Depuis 10 ans, le Conservatoire botanique national de Brest coordonne un plan de conservation pour préserver la tulipe sauvage en Pays de la Loire* – une espèce emblématique menacée de disparition traditionnellement associée au milieu viticole. Une action multipartenariale et collective soutenue par le Conseil régional, que Sophie Bringuy, vice-présidente en charge de l’environnement, a souhaité valoriser le 3 avril 2014.

 

 

 

encadré tulipe

 

 

C’est autour de trois actions, menées dans trois départements de la région des Pays de la Loire(Loire-Atlantique, Mayenne et Maine-et-Loire), que se sont réunis jeudi matin les structures et viticulteurs investis dans le sauvetage de la tulipe sauvage en Pays de la Loire. Une matinée qui a permis de présenté une diversité d’expériences, riches de leurs complémentarités.

 

 

La réintroduction de la tulipe sauvage dans le vignoble nantais

Au début des années 1990, bien après la disparition des dernières tulipes sauvages en Loire-Atlantique, le Jardin des Plantes de Nantes a récupéré 43 bulbes de tulipes sauvages. Il a saisi cette opportunité pour recréer un écosystème favorable, planter des vignes, travailler le sol régulièrement. La tulipe sauvage est en effet une plante dite messicole, c’est-à-dire associée aux cultures. Résultat : en une dizaine d’années, ce sont plus de 1000 pieds qui ont pu être répertoriés au Jardin des Plantes.

Seulement, les courbes d’évolution de la plante n’étaient pas très régulières, et les jardiniers nantais ont pris l’initiative, pour donner les meilleures chances de survie à l’espèce, de la réintroduire dans les milieux viticoles, qu’elles coloraient abondamment avant la révolution agricole. Ils ont ainsi pris contact avec les réseaux de viticulteurs en agriculture biologique, seule compatible avec la tulipe jaune. Après avoir fait connaître leur motivation et leur engagement, les exploitations de M. Bonnet (La Chapelle-Heulin – 44) et de M. Caillé (Monnières – 44) ont été retenues pour accueillir les 105 bulbes de l’opération de réintroduction fin 2009. Les sites s’inscrivent dans l’aire historique de répartition de la tulipe sauvage en Loire-Atlantique et de provenance des bulbes à réimplanter. Ces réintroductions font l’objet de suivis botaniques réguliers assurés par le Jardin botanique de Nantes et le CBN de Brest.

« Aujourd’hui, les tulipes sauvages se portent bien dans ces deux exploitations, les viticulteurs ne se sentent pas contraints par leur présence » constate Sophie Bringuy. « Ce projet montre comment l’homme peut développer une activité économique favorable à la biodiversité, vivre avec la nature, de manière positive ».

 

L’histoire des pratiques viticoles et la tulipe Sauvage

En Mayenne, les retrouvailles avec la tulipe sauvage ont été fortuites : c’est à l’occasion d’un chantier de restauration d’un chemin de randonnée à Saint-Denis d’Anjou qu’a été repérée la jolie fleur jaune. Mayenne Nature Environnement a été interpellée pour identifier la plante, et l’aventure a commencé.

L’association est partie en quête d’autres sites dans le village où serait présente la tulipe sauvage. Et le témoignage d’un ancien l’a guidée dans cette démarche. Puis, elle a réalisé une recherche approfondie sur la répartition ancienne de la vigne sur la commune grâce au cadastre, tout en prospectant ces anciennes vignes pour y rechercher la Tulipe sauvage.

Des études ont également été menées pour caractériser les habitats de cette espèce et retracer les itinéraires de gestion des parcelles l’accueillant. Elles ont permis de proposer des actions pour faciliter leur maintien et leur développement. Une expérimentation a été mise en place : absence de pâturage et de piétinement entre le début avril et la fin mai.

Enfin, des réunions d’information publique ont été organisées ainsi que des mises en relations avec la municipalité de Saint-Denis d’Anjou, propriétaire d’une vigne et partie prenante de l’Association pour le Renouveau de la Vigne en Mayenne (ARVEM).

« Cette action est très originale et motivante pour les habitants. A Saint-Denis d’Anjou, la tulipe sauvage n’est pas qu’une simple fleur, elle devient un élément à part entière du patrimoine culturel », partage Sophie Bringuy.

 

Un avis de recherche régional

wantedLe Maine-et-Loire est le département où l’on trouve le plus de sites à tulipes sauvages. Ainsi, depuis plusieurs années, différents lieux bénéficient d’une gestion particulière favorisant cette espèce. C’est le cas de la Réserve Naturelle Régionale des coteaux de Pont-Barré**, gérée par la LPO Anjou.

Désireuse de découvrir de nouveaux sites, et de veiller à ce que les gestionnaires connaissent les gestes simples permettant de préserver la tulipe sauvage, la LPO Anjou, en lien avec le CPIE Loire et Mauges également actif dans le plan de conservation de la tulipe sauvage, a lancé en 2013 l’opération « Wanted : la Tulipe sauvage ». Cette action de science participative via un appel à témoignage diffusé auprès du grand public et des viticulteurs a permis de découvrir 12 nouveaux hot spots pour la tulipe sauvage.

Forts de ce succès, les acteurs du plan d’action se mobilisent à nouveau en 2014 pour relayer, cette fois-ci à l’échelle régionale, cette opération de science participative. Ils encouragent chaque personne à faire part de ses observations dans chaque département de la région***.

 

 

 

« Ces actions de mobilisation du grand public fonctionnent bien dans notre région. Une étude nationale sur les sciences participatives a montré un taux de participation plus fort qu’ailleurs en Pays de la Loire. Elles permettent à chacun d’apporter sa pierre à la connaissance de notre environnement, de s’impliquer, d’être acteur de la nature », conclut Sophie Bringuy.


 

 

 


 

* .Le dossier de presse avec les informations détaillées sur le plan de conservation de la tulipe sauvage

** Pour plus d’informations sur la RNR des coteaux de Pont-Barré

*** Si vous connaissez un lieu où la Tulipe sauvage est (ou était) présente, contactez :

• Loire-Atlantique : Antenne régionale du Conservatoire botanique national de Brest (02.40.69.70.55, cbn.paysdeloire@cbnbrest.com) ou Jardin botanique de Nantes (02.40.41.98.67, philippe.ferard@mairie-nantes.fr),

• Maine-et-Loire : LPO Anjou (02.41.44.44.22, accueil@lpo-anjou.org) ou CPIE Loire Anjou (02.41.71.77.30, cpie-loire-et-mauges@paysdesmauges.fr),

• Mayenne : Mayenne Nature Environnement (02.43.02.97.56, mne.jarri@wanadoo.fr),

• Sarthe et Vendée : Antenne régionale du Conservatoire botanique national de Brest (02.40.69.70.55, cbn.paysdeloire@cbnbrest.com).

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