LA DECLARATION DE RIO DOIT ETRE AU COEUR DE NOTRE ACTION A L’INTERNATIONAL

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Lors de la session plénière du 25 juin 2012 consacrée au Budget supplémentaire du Conseil régional des Pays de la Loire, Sophie Bringuy, vice-présidente du Conseil régionl est intervenue sur la  stratégie internationale de la Région.

Monsieur le Président, mes chèr-e-s collègues,

Je reviens déçue du Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio, car ce sommet n’a pas été une fois de plus, à la hauteur des enjeux qui lient nos destins !

Le réchauffement climatique, l’érosion des sols et de la biodiversité ou encore les pollutions nous concernent tous et nous obligent à composer ensemble. Depuis plus de 20 ans, nous partageons ce constat mais nos Etats ne semblent pas capables de trouver un consensus sur la manière d’y remédier.

1,3 milliard de personnes vivent toujours sous le seuil de l’extrême pauvreté. La faim continue de faire des ravages. La spéculation financière sur les matières premières, nous avons pu le vérifier, met en danger l’accès à la nourriture. L’eau potable risque de devenir un motif de tensions et de conflits. Et nous n’avons plus beaucoup de temps pour changer le cours de notre trajectoire.

 

La nomination de Pascal Canfin au poste de ministre délégué au développement n’est pas anodine et témoigne d’un nouveau regard que nous devons porter sur les relations internationales. Cela comprend la fin de la fameuse « Coopération », mot chargé de symboles rappelant la Françafrique et un certain regard paternaliste sur le reste du monde. Un changement de termes qui donnera une nouvelle impulsion à la politique de développement menée par la France.

 

Si Rio a échoué, c’est aussi parce que le modèle que l’Europe veut exporter et a soutenu dans les négociations n’est pas accepté. Il est perçu comme une forme de néo-colonialisme, une manière de garder la main et d’alimenter un rapport de domination. Pour renverser la tendance, le rôle des collectivités, qui a été rappelé haut et fort à Rio, est essentiel.

Notre implication à l’international a du sens, mais doit être résolument tournée vers des projets équitables et éthiques, ancrés dans un développement durable. Les relations que nous tissons avec nos partenaires doivent contribuer à la mise en place d’une nouvelle gouvernance internationale solidaire, multi niveau et opérationnelle.

 

Certes, l’ouverture économique sur l’international, le soutien à l’export et l’attractivité du territoire sont importants, mais ces objectifs sont insuffisants. Nous savons que la Chine a été un des pays les moins engageants lors du Sommet de la Terre. Ne devons-nous pas alors, plus que jamais, nous appuyer sur notre partenariat pour contribuer à faire évoluer les positions du géant chinois ? Comment faire, ensemble, pour que le calendrier défini à Rio ne devienne pas une succession d’échecs ? Notre partenariat doit pouvoir déboucher sur la mise en place d’une expérimentation, de territoire à territoire, en vue d’ objectifs de développement durable.

Une des richesses de l’action internationale des collectivités locales est que nous pouvons, bien davantage que les États, agir localement en coopération sur des projets précis, et dans une logique de co-construction. Les enjeux au niveau local sont différents : profitons en !

Une action locale peut en effet vraiment marquer le pas sur de nombreux sujets touchant à notre avenir commun, comme la lutte et l’adaptation au changement climatique, la préservation de la biodiversité, le soutien à l’agriculture paysanne, la sécurité alimentaire, l’accès à une ressource en eau de qualité et à l’énergie…

Notre nouvelle coopération avec la Tunisie participe aussi de cette dynamique. Le printemps arabe a soudainement bousculé nos équilibres internationaux et il était de notre responsabilité d’accompagner l’arrivée d’un nouveau souffle de démocratie dans de nombreux pays. Car la démocratie ne se décrète pas, elle se construit avec la société civile. L’attention que nous avons consacré à l’urgence de la situation palestinienne via le vote d’un vœu dans notre assemblée régionale, et l’envoi d’une délégation souligne cet effort.

Les enjeux de notre action à l’international sont déterminants. Nous pouvons agir, notamment, en mettant en œuvre la Déclaration des collectivités locales et territoriales françaises pour Rio+20, remise par Jacques Auxiette au Président de la République mercredi dernier.

En conclusion, continuons à apporter notre pierre à une dynamique essentielle pour notre avenir !

Sophie Bringuy,

Vice-présidente du Conseil régional des Pays de la Loire,en charge de l’environnement.

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