JOURNEES INTERREGIONALES DES ELU-E-S ECOLOGISTES A MARSEILLE : POURSUIVRE LA TRANSFORMATION ECOLOGIQUE ET SOCIALE DE NOS REGIONS !
« Les journées nationales des élu-e-s régionaux écologistes 2012 » se sont tenues à Marseille, les 7 et 8 mars derniers. Près de 250 participant-e-s : élu-e-s, intervenant-e-s, expert-e-s et collaborateur/trices, se sont rassemblés pour cette 8ème édition. Les élu-e-s écologistes, venus de toute la France, ont durant ces deux journées échangé et débattu sur les politiques de la formation, de la recherche, de l’énergie, de la culture… Avec pour fil rouge : la transformation écologique et sociale de l’économie.
Accueilli-e-s par les 18 élu-e-s régionaux du groupe EÉLV et Parti occitan de Provence-Alpes-Côte d’azur, dans les locaux du Conseil régional, les élu-e-s régionaux EÉLV ont participé à différents ateliers et plénières abordant les questions de l’énergie, de la santé, de l’agriculture, de l’économie de l’art et de la culture, ou encore de l’utilisation des fonds européens…
Ensemble ils ont pu partager leurs expériences, les bonnes pratiques et définir de nouvelles perspectives. Une édition qui comme l’an passé à Dijon a rencontré un franc succès.
À la fin de ces deux journées et à la veille de l’ouverture du Forum Alternatif Mondial de l’Eau (FAME – du 14 au 17 mars 2012), les élu-e-s EÉLV se sont rassemblés pour rappeler que l’eau est un bien commun de l’humanité et qu’elle n’a pas de prix !
Lors de la campagne des régionales de 2010, l’objectif était clair : faire que la transformation écologique et sociale irrigue les politiques régionales. Dès lors les 264 élu-e-s régionaux EÉLV se sont mis à pied d’œuvre. Ils travaillent au quotidien aux côtés de leurs partenaires pour sortir du système actuel du « toujours plus » et pour :
• définir un nouveau modèle et le rendre visible ;
• conduire la transition de l’ancien à ce nouveau modèle.
Afin de mener cette transition, il faut agir en transversalité sur l’ensemble des politiques régionales et sur le fonctionnement même des Régions. Aujourd’hui cela se concrétise à travers la mise en œuvre d’orientations visant à développer :
– l’emploi, par la formation initiale et continue pour sécuriser les parcours et développer les métiers de demain, mais aussi la structuration des filières d’énergies renouvelables ;
– l’efficacité des investissements publics, via la conditionnalité des aides ;
– des projets économiques qui nourrissent le lien social, par l’économie sociale et solidaire ;
– une alimentation saine et de qualité pour toutes et tous, par le soutien à une agriculture paysanne bio et de qualité, par la restauration collective dans les lycées ;
– la mobilité pour toutes et tous, en privilégiant le développement des dessertes TER de proximité sur les projets de nouveaux aéroports ou d’autoroutes et d’aménagements routiers, l’accessibilité ou encore l’intermodalité des transports ;
– au maintien et à l’encouragement des secteurs culturels, en portant le projet d’une autre économie de la culture ;
– etc.
Et bien que les Régions avancent, sous l’impulsion des écologistes, il reste encore des freins. Ces journées interrégionales ont aussi pour objectif de faire le point sur les leviers qu’il faut actionner pour aller plus loin et poursuivre la transformation.
Zoom sur…
Atelier recherche et enseignement supérieur : lancement d’une réflexion interrégional visant à l’élaboration de positionnements communs
Á la demande du groupe des élu-e-s en Pays de la Loire, un atelier a été consacré aux politiques de recherche et d’enseignement supérieur. En effet, même si ces questions sont surtout traitées au niveau national, certaines régions ont développé des politiques en la matière qui peuvent contribuer à la transformation sociale et écologique nécessaire.
Cet atelier animé par Sophie BRINGUY, vice-présidente en charge de l’environnement, a été introduit par Marc LIPINSKI*, vice-président en charge de la recherche en Île de France jusqu’en 2010. Il a été par ailleurs nourri des témoignages de Sandrine ROUSSEAU, actuellement vice-présidente en charge de la recherche en Nord-Pas–de-Calais, mais aussi Gwendoline DELBOS-CORFIELD, membre de la commission en charge de la recherche en Rhône Alpes.
Geneviève LEBOUTEUX, qui a participé à l’atelier, fait un point rapide : « ce premier temps d’échange a permis d’aborder les thèmes suivants :
– le contexte national en matière de recherche et d’enseignement supérieur suite aux réformes et projets lancés sous le Gouvernement Sarkozy (loi LRU, Grand Emprunt et politique d’excellence, plan campus…) et ses conséquences en régions ;
– ce qu’est une politique écologiste en matière de recherche et d’enseignement supérieur et comment elle pourrait trouver sa place dans un acte III de la décentralisation ;
– les points clés des schémas régionaux de recherche, dont un certain nombre sont en phase d’élaboration ».
« Ces deux heures d’atelier ont été bien denses », conclut Sophie BRINGUY. « Nous souhaitons qu’il en ressorte quelques fiches pratiques qui pourront servir aux autres membres de la FEVE, mais aussi des positionnements clairs de la fédération sur les demandes que nous devons porter collectivement ».
* Voir son livre : Les sciences, un enjeu citoyen : Une politique écologiste de la recherche et de l’innovation, aux éditions « Les petits matins ».
Atelier énergie maritime renouvelable : échanges et débats autour de la position écologiste sur les projets d’éolien Off‐shore,
Initié il y a près d’un an par Emmanuelle BOUCHAUD et les élus régionaux bretons, le groupe FEVE-EMR s’est élargi depuis aux élus écologistes d’une douzaine de collectivités (communes et Régions) concernés par le développement des énergies marines renouvelables. Ainsi, pour la première fois depuis sa formalisation, le groupe FEVE-EMR tenait sa première réunion physique et réunissait une vingtaine de participants venus des 4 façades maritimes françaises : Mer du Nord/ Manche-est, Manche ouest-Atlantique Nord, Sud atlantique et Méditerranée
Claudine GOICHON a profité de cette rencontre pour mieux comprendre les enjeux du dossier suivi par sa collègue. : « relocalisation de l’industrie navale et portuaire, augmentation de l’offre locale d’une énergie non-polluante, impact environnemental des installations, innovation et recherche, emplois… ; autant de thèmes abordés ici qui démontrent que le projet de mutation écologique de l’économie, en particulier maritime, est aujourd’hui en actes. De plus, ces témoignages venus de toute la France prouvent que l’échelle des territoires, n’en déplaise à Mme la ministre*, est la bonne pour une nouvelle gouvernance et gestion des énergies en France. »
« Concrètement, cette rencontre a permis de compléter une cartographie nationale des activités EMR région par région ainsi que de définir une stratégie de communication interrégionale concernant les appels d’offres éolien offshore dont la réponse sera connue au mois d’avril.
Le groupe EMR de la Feve a été crée pour mieux mutualiser les informations et dépasser les logiques concurrentielles afin d’établir une vraie complémentarité entre les territoires », rappelle Emmanuelle BOUCHAUD
* A ce sujet, lire « La question du nucléaire doit faire l’objet d’un débat démocratique »
Plénière : La formation professionnelle levier majeur au développement des éco-activités
Jean-Philippe MAGNEN a été invité à témoigner de la politique menée en Pays de la Loire lors de la plénière consacrée à la formation professionnelle et aux éco-activités. L’occasion de rappeler que la formation professionnelle – initiale et continue – est un des leviers majeurs permettant le développement de l’économie verte.
En région Pays de la Loire, le choix a été fait d’avoir une approche transversale de ses questions, chose plutôt inhabituelle mais qui permet d’intégrer pleinement la transformation écologique au cœur des questions de développement économique, d’emploi et de formation. C’est ainsi qu’a été élaboré et pensé le Schéma Régional de l’Economie et de l’Emploi Durables.
Cette logique de transversalité s’illustre clairement dans le soutien de la Région aux éco-activités, notamment pour les Energies Marines Renouvelables (EMR) ou pour l’éco-construction. Dans ces deux exemples, il a semblé évident qu’on ne pouvait pas séparer formation, développement économique et transformation écologique. En effet, ces secteurs d’activités ont un fort potentiel économique qu’il faut encourager mais ce soutien passe également par une formation initiale et continue adaptée, voire même dans une logique de reconversion. C’est ainsi que des plans de formations régionaux sur les EMR ont été proposés aux salariés des chantiers STX. Un exemple qui illustre bien l’importance d’avoir une approche globale pour permettre aux territoires d’accompagner cette transformation écologique et sociale.
Que ce soient des « nouveaux métiers » ou plus généralement des métiers avec de nouvelles compétences, il faut anticiper au plus tôt ces évolutions et les inclure dans l’offre de formation.
C’est précisément l’axe qui a été choisi par la Région via un appel à projet d’offre de formations régionales spécifiquement consacrées aux « nouvelles formations de l’économie verte ». La publication d’un guide de compétences vertes prévu pour Mai 2012 illustre là encore cette ambition.
« La transformation écologique et sociale de l’économie est un enjeu majeur pour l’emploi et une opportunité pour les territoires » conclut Jean-Philippe MAGNEN « mais cela demande d’anticiper ces évolutions et d’adapter aujourd’hui l’offre de formation pour répondre aux besoins des métiers de demain.»