Intervention de Sophie BRINGUY pour l’inauguration de la RNR du Poiré sur Velluire Samedi 20 avril 2013

Intervention de Sophie BRINGUY

pour l’inauguration de la RNR du Poiré sur Velluire

Samedi 20 avril 2013

 

Monsieur le député-maire, Madame la conseillère générale, Monsieur le maire, Monsieur le président du parc interrégional du marais poitevin, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs, Chère collègue,

Pour commencer, permettez-moi d’excuser l’absence de Jacques Auxiette, qui ne pouvait être des nôtres aujourd’hui. Mais vous connaissez son attachement à ce territoire. Je salue aussi la présence de ma collègue, Claudine Goichon, que vous connaissez bien.

Permettez-moi également d’exprimer ma joie d’être ici. Cela fait plusieurs mois que nous avions arrêté l’option de ce week-end pour l’inauguration de la Réserve Naturelle régionale dite « Marais communal du Poiré-sur-Velluire ». Je ne viens que trop peu sur ce territoire, et c’est un plaisir d’être avec vous, en particulier aujourd’hui.

La labellisation de cette RNR s’inscrit dans une dynamique plus large, et j’aimerais vous citer quelques chiffres pour commencer.

18, c’est le nombre de RNR existantes aujourd’hui en Pays de la Loire. Il nous place au deuxième rang des régions françaises en terme de nombre de RNR, après le Nord-Pas-de-Calais.

2 500 hectares, c’est la surface couverte par le réseau de RNR. Elle nous place au sixième rang en France en termes de surface protégée.

4, c’est le nombre de réserves naturelles régionales que compte aujourd’hui la Vendée, avec celle du « Polder de Sébastopol » classée dès 2008, celle du « Marais de la Vacherie », et celle de la « Ferme de Choisy », qui sera inaugurée le 13 mai prochain. Je n’oublie pas les réserves nationales, même si l’outil diffère quelque peu, de la Baie de l’Aiguillon, de Saint-Denis-du-Payré et de la Casse de la Belle-Henriette.

Nous pouvons donc être fiers de la dynamique de création d’un réseau de RNR qui s’est déployée en Pays de la Loire depuis 2007, et à laquelle le territoire vendéen a contribué. Mais qui est ce « nous » ?

Ce sont toutes ces personnes à remercier pour notre palmarès au niveau national ! Je pense bien entendu en premier lieu, excusez-moi de mon impolitesse, aux services du Conseil régional. Ils œuvrent au quotidien pour que nos orientations politiques se concrétisent et sillonnent le territoire régional à cet effet.

Il y a aussi tous les acteurs associatifs, les collectivités et les propriétaires, ainsi que les parcs naturels régionaux, qui sur le terrain se préoccupent des enjeux de biodiversité, montent, accompagnent et suivent les projets pour contribuer à sa préservation. Et ils ont bien raison !

Pour rappel, en Pays de la Loire, les espèces menacées représentent :

  • 65% des amphibiens (2 espèces en danger et 5 vulnérables),
  • 50% des reptiles (2 en danger et 3 vulnérables),
  • 37% des mammifères connus (4 en danger et 5 vulnérables),
  • 35% des poissons d’eau douce répertoriés (2 en danger et 13 vulnérables),
  • 34% des oiseaux nicheurs identifiés.

Ici, ce seront notamment la Barge à queue noire, le Chevalier gambette, la Guiffette noire, la Sarcelle d’été, le Canard souchet, le Trèfle Micheli,  le Céraiste douteux, l’Inule britannique, le Triton palmé, la Grenouille verte, le Loutre d’Europe, le Campagnol amphibie, le Criquet tricolore, papillons et chauves-souris qui bénéficieront de la plus-value qu’apporte la démarche RNR, notamment grâce à l’élaboration d’un plan de gestion partagé.

Ce qui est important à préciser, c’est que les RNR sont avant tout des projets de territoire, et ont par nature leurs particularités et leur histoire. Elles sont à l’image de leur environnement au sens large, l’expression de la vision et des souhaits de celles et ceux qui ont porté et accompagné le projet dans le temps.

Une histoire qui n’a pas attendu que les Conseils régionaux se voient attribuer des compétences en matière de RNR pour commencer. D-s 1979, un peu avant ma naissance, est créée sur ce site une réserve de chasse. Puis, en 1981, la dynamique de réserve naturelle volontaire a été lancée, pour perdurer pendant presque 30 ans, avec différents partenaires (la commune, la LPO, le WWF, les éleveurs…). 30 ans pendant lesquels les éleveurs ont contribué à la vie de ce site, et à la préservation de sa biodiversité exceptionnelle.

Avec la labellisation en RNR que nous fêtons aujourd’hui, nous passons à la vitesse supérieure, avec notamment l’adoption d’un plan de gestion validé par les experts scientifiques régionaux. Ce projet est le fruit d’un engagement fort des élus du Poiré-sur-Velluire, accompagnés dans leur démarche par l’équipe du parc interrégional. Une démarche soutenue à ma connaissance par de nombreux acteurs du territoire, notamment les éleveurs au vu de la vocation pastorale du site. Sans vous, nous ne serions pas là aujourd’hui. Merci.

C’est aussi un projet qui s’articule avec d’autres actions que le Conseil régional accompagne, comme l’aménagement d’un observatoire à vocation pédagogique dans le cadre du plan de gestion, la réalisation d’une signalétique et d’aménagements paysagers sur le sentier pédestre situé au sud-ouest du communal, financé dans le cadre du contrat nature, la création d’une passerelle piétonne au niveau de l’entrée ouest financée par le contrat de territoire 2010-2012. Un exemple de la complémentarité des dispositifs régionaux au service d’un projet local !

En fait, loin de l’image de la « nature sous cloche », les RNR sont profondément ancrées sur le territoire, elles sont un lieu d’interactions entre les acteurs qui y vivent, un outil au service de chacun, dans un esprit collectif. C’est la dynamique que nous avons souhaité, et il semble, au vu du succès de ce dispositif, que notre envie soit partagée en Pays de la Loire.

Pour l’avenir, à l’heure d’un acte III de la décentralisation, qui laisse à ce jour  les régions orphelines d’une compétence en matière de biodiversité, et d’un projet de loi-cadre sur la biodiversité qui pourrait revoir le régime des RNR, je ne peux vous assurer de la poursuite de cette dynamique. Je la souhaite profondément, car il me semble que nous avons transformé l’essai en Pays de la Loire, et montré notre capacité à accompagner collectivement les territoires dans leurs projets en faveur de la biodiversité !

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