Ferroviaire : quand un débat public peut en cacher un autre
Lors de la commission permanente du 1er octobre 2012, Michel Perrier, conseiller régional, membre de la commission transport est intervenu au nom du groupe Europe Écologie Les Verts au sujet du débat public concernant des nouvelles liaisons ferroviaires. L’élu a rappelé la nécessité de réaliser non pas un débat public unique, mais deux débats publics distincts et clairs, l’un portant sur le programme Bretagne Grande Vitesse (BGV), et l’autre sur la liaison ferroviaire Nantes-Rennes (dont la cause est la desserte de l’éventuel aéroport de Notre-Dame-des-Landes).
INTERVENTION DE MICHEL PERRIER
Monsieur le Président, mes chers collègues,
Nous voterons l’ensemble des rapports excepté un dossier du rapport 19 107, sur lequel nous demandons un vote séparé.
En effet, nous voterons contre la convention relative au financement du débat public concernant la nouvelle liaison ferroviaire Nantes-Rennes.
Le débat public sur la ligne Nantes-Rennes nous semble essentiel et là n’est pas la question. Ce qui nous pose problème, c’est la mutualisation du débat du programme Bretagne Grande Vitesse (BGV) et celui de la ligne Nantes Rennes.
A nos yeux, pour qu’un débat public soit pertinent et permette à tous de s’approprier le dossier et de s’exprimer : défenseurs, opposants au projet et tout citoyen intéressé, il faut que les bases de ce dernier soient posées correctement et que les objectifs soient clairs. Or là, il y a un évident mélange des genres. Au lieu de deux débats utiles, clairs et nécessaires, on nous propose de mélanger des projets aux enjeux distincts :
– D’un côté, le programme « Bretagne Grande Vitesse », exigée par la région Bretagne en coordination avec la LGV Le Mans/Rennes. Un projet avec des objectifs précis : désenclaver ferroviairement l’ouest breton, améliorer le maillage du territoire, raccourcir le temps de trajet pour aller à Rennes et à Paris…
– De l’autre, une nouvelle liaison Nantes/Rennes, dont l’objectif est de desservir l’aéroport de Notre Dame des Landes.
Si nous sommes favorables à la diminution du temps de parcours entre Nantes et Rennes, cette desserte de l’aéroport nous interdit de fait de mettre en débat une réelle modernisation de la ligne existante passant par Redon. Modernisation que nous privilégions tant par principe que par coût budgétaire.
Cette opposition n’est pas nouvelle, nous nous étions déjà opposés aux études préalables envisagées à ce sujet lors de la Commission Permanente du 30 mai 2011.
Et vous comprendrez que nous ne pouvons pas cautionner une desserte ferroviaire d’un projet d’aéroport que nous continuons de refuser totalement et de combattre y compris juridiquement.
Michel PERRIER,
Conseiller régional membre de la commission Infrastructures, transports et déplacements.