Fagor-Brandt, Doux et les autres : sortons de l’impasse productiviste!

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Fagor-Brandt, 1870 salariés en France, dépose le bilan. En Pays de la Loire ce sont 445 emplois sur le carreau et autant de salariés qui devront être accompagnés.

Les élu-e-s régionaux Europe Écologie Les Verts déplorent l’issue de cette affaire et expriment leur soutien aux salariés. Entreprises en difficultés, nombre de chômeurs croissants, climat social  tendu… il est urgent d’agir pour faire émerger un modèle économique viable et responsable.

Les dépôts de bilan se succèdent : 28 000 destructions d’emplois en France au 2d trimestre 2013. De l’automobile à l’agroalimentaire en passant par l’électroménager, il nous faut regarder plus loin et observer  notre avenir industriel sur le court, le moyen et le long terme.

Le court terme, c’est bien sûr d’accompagner les salariés licenciés dans cette période douloureuse mais c’est aussi dès maintenant mettre en œuvre les outils de prévention des risques sociaux et économiques, pour anticiper. L’exemple de Fagor Brandt est édifiant en la matière : depuis des mois la sonnette d’alarme a été tirée par les salariés mais aussi par la maison mère espagnole qui elle aussi dépose le bilan. Même  si l’issue semblait inéluctable, rien n’a été mis en place pour l’éviter.

Le moyen terme, c’est d’organiser dès maintenant la transformation écologique de l’économie via la mise en œuvre de la formation aux métiers de demain, via également  la réflexion collective (institutions, professionnels, citoyens) sur les secteurs porteurs d’avenir : énergies renouvelables et transition énergétique, domotique, filière de la réparation,  agriculture durable, transports de proximité…

Enfin, le long terme, c’est d’avoir les yeux ouverts sur une réalité complexe. Nous devons agir à tous les niveaux, notamment européen, pour sortir de ces impasses que sont entre autres, la concurrence exacerbée par des conditions de travail lamentables en Asie, un niveau de possession matérielle très élevé en occident, un système financier national et international qui reste maître du jeu et fait prendre à l’économie réelle des risques inconsidérés… Et puis n’oublions pas le risque de crise démocratique majeure : face aux politiques de rigueur appliquées en Europe (en France comme ailleurs), face à l’indécence toujours plus grande de certains propos (discrimination et boucs émissaires), la situation politique et sociale devient explosive. Nous en avons un premier exemple avec « les bonnets rouges bretons » ou encore de manière différente avec la montée de l’extrême-droite.

Face à un système à bout de souffle, réinventons l’avenir en soutenant les centaines d’initiatives citoyennes, locales et novatrices qui fleurissent sur nos territoires…  Cessons de vouloir sans cesse coller du sparadrap sur notre système économique actuel. Sortons de l’impasse productiviste : régulariser enfin les finances, relocaliser notre économie, accompagner les entreprises dans la voie d’une éventuelle diversification ou reconversion, adopter une fiscalité plus simple,  progressive, équitable et locale, en toute transparence. Soutenir l’innovation, ce n’est pas chercher seulement la rupture technologique, c’est aussi aller vers l’innovation organisationnelle, et sociale, vers l’innovation démocratique : par exemple, travaillons sur l’idée du revenu de base inconditionnel Le progrès technologique n’est pas la solution à tous les maux. Il n’est qu’un outil. Une autre proposition est ainsi de  rendre aux citoyens la possibilité de choisir dans quelle société nous voulons vivre plutôt que de nous laisser guider par les seuls intérêts financiers.

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