Energie/agriculture : l’heure des choix

Le secteur agricole et agro-alimentaire dans sa version conventionnelle actuelle est un secteur particulièrement énergivore et producteur de Gaz à Effet de Serre (GES). Elevages intensifs, plaines céréalières, monocultures consomment des tonnes d’engrais, du chauffage et de l’éclairage pour les serres et les élevages. Pour preuve, en 2008, l’agriculture (hors industries agro-alimentaires) a consommé en énergie finale 400 000 Tonnes  Equivalent Pétrole (TEP)*en Pays de la Loire. Les émissions de CO2 du secteur (11 500 000 tonnes)  représentaient  33 % des émissions totales de la région**! Le modèle agricole que nous connaissons, gourmand en énergie, est également polluant pour les sols et pour l’atmosphère : il est le vecteur principal du dérèglement climatique, sans parler également des impacts sanitaires et des impacts économiques sur la production vivrière.

A l’heure où le monde s’interroge sur la nécessaire transition énergétique, l’agriculture est face à ses choix :

–           Continuer à utiliser pesticides et insecticides, voraces en énergie à la production ou développer une polyculture plus solide face aux prédateurs et utiliser des auxiliaires naturels

–           Utiliser des engrais chimiques dont la fabrication est particulièrement énergivore ou cultiver des légumineuses riches en azote  et retourner à la terre nos déchets organiques (élevages, ménages, agro-alimentaire, restauration).

–           Continuer de diffuser dans l’atmosphère le méthane (1er GES) de ces mêmes déchets organiques agricoles ou le récupérer grâce à des méthaniseurs

–           Araser les talus pour valoriser un matériel toujours plus gros et plus consommateur tout en chauffant les ménages ruraux au  fuel ou entretenir les talus, les haies, le bocage pour valoriser le bois énergie tout en favorisant la biodiversité (et les fameux auxiliaires)

–           Continuer à importer et exporter des produits ou viser l’autonomie alimentaire en développant les circuits de proximités

Qualité de l’eau, des milieux, plan climat et transition énergétique, la Région des Pays de la Loire doit faire le choix d’une agriculture soutenable et pérenne pour ses territoires. C’est ainsi que nous soutenons les circuits courts (Charte des circuits alimentaires de proximité et de qualité), la structuration de la filière bio, le développement des SIQO , l’introduction du bio et des labels dans la restauration scolaire …mais aussi des projets comme le programme du Parc Naturel régional Normandie Maine ou encore le maintien du bocage, la filière bois-énergie,  les projets de micro-méthanisation, … Autant d’initiatives  qui participent d’un modèle agricole moins énergivore et tourné vers les enjeux de demain.

En matière de recherche, les élu-e-s écologistes souhaitent aller  plus loin, notamment, en permettant le transfert  des financements de la recherche en agriculture conventionnelle vers l’agriculture biologique, ou en développant l’éco-conditionnalité des projets agricoles et agro-alimentaires… A l’heure où la Région des Pays de la Loire clôt 5 mois de débat sur la transition énergétique, le groupe EELV s’engage à accélérer son implication pour une politique agricole cohérente répondant aux défis locaux, régionaux et mondiaux.

 

* Prospective énergétique à 2050 en Pays de la Loire –mission d’appui à l’organisation des États régionaux de l’Énergie

**ORES

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