Education et apprentissage : encourager la mixité dans les parcours
Dès l’école, le poids des représentations et des stéréotypes est considérable. Les filières sanitaires et sociales sont considérées comme des filières typiquement féminines et les filières scientifiques et techniques comme typiquement masculines. Afin de faire tomber ces préjugés, de faire évoluer les logiques et d’encourager la mixité femme/homme dans les formations scolaires, le Conseil régional, aux côtés de l’État et de la Conférence Régionale des Grandes Ecoles, a remis à 77 lauréates le Prix de la vocation scientifique et technique, le samedi 10 décembre 2011. Joëlle Remoissenet représentait la Région lors de cette cérémonie mettant en lumière les projets innovants de jeunes ligériennes ingénieuses.
Un prix pour encourager les initiatives et projets innovants
Le Prix de la Vocation Scientifique et Technique (PVST), créé en 1991 par l’État, a pour objectif d’encourager les jeunes filles à poursuivre une formation scientifique ou technique dans l’enseignement supérieur (université, écoles d’ingénieurs, instituts universitaires de technologie, brevets de technicien supérieur…), dans les filières où elles représentent moins de 40 % des effectifs.
Le jury présidé par la Déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité, est composé d’enseignant-e-s chercheur/euse-s de la Faculté de Nantes, de personnalités scientifiques, de directeur/trice-s des grandes écoles et de chefs d’entreprise. Il évalue les projets selon deux principaux critères :
– le caractère innovant du projet
– le degré d’élaboration et de formalisation
Sur les 211 dossiers déposés, 77 ont été retenus par le jury. 27 lauréates en Loire-Atlantique, 16 dans le Maine-et-Loire et autant en Vendée, 4 en Mayenne, 12 en Sarthe et 2 lauréates scolarisées dans un lycée français au Gabon se sont vu remettre ce prix, d’un montant de 1 000€ récompensant leur projet et parcours. Sur les 77 prix, 36 sont financés par le Conseil régional.
Activer les leviers
Les études chiffrées sur l’inscription des jeunes filles dans les filières scientifiques et techniques parlent d’elles-mêmes. Si on observe une augmentation sensible du nombre de jeunes filles ayant intégré des filières de formation scientifique en 2010 en région Pays de la Loire (44,75% des élèves de terminales STL et S), ce pourcentage est en baisse dans les classes préparatoires scientifiques (28% en 2010)
La région des Pays de la Loire soutient les actions visant à favoriser l’accès aux études supérieures dans ces filières pour les jeunes filles notamment à travers le Programme d’Actions Éducatives (PAE). Elles contribuent à atteindre les objectifs en matière de mixité dans les parcours de formation, à l’image du projet de court-métrage réalisé dans le cadre de l’action « Les jeunes luttent contre les discriminations » par les élèves du Lycée Jean Monnet aux Herbiers qui capturent les témoignages sur la question des filières typées.
« Pourquoi nous faut-il, encore aujourd’hui, mener des actions de promotion en faveur de l’égalité homme/femme ? », questionne Joëlle Remoissenet, conseillère régionale en charge de la lutte contre les discriminations au sein de la commission Éducation et apprentissage. « Les stéréotypes et les représentations sociales constituent toujours des freins majeurs et les jeunes filles, victimes de préjugés persistants, ont tendance à restreindre elles-mêmes leurs options d’orientation. Nous ne pouvons que les encourager à élargir leurs choix professionnels, car la diversité est une véritable source d’enrichissement et de dynamique collective qui participent de la performance des entreprises ».
« L’enquête réalisée par les élèves du lycée Jean Monnet a montré que la question des filières typées concernait également leurs professeurs, avec un seul homme professeur de français et uniquement des professeurs hommes pour enseigner les maths », souligne Matthieu Orphelin, président de la commission Éducation et apprentissage. « Ce type d’actions et les constats qu’elles révèlent permettent d’initier des réflexions pour les élèves mais aussi pour l’ensemble de l’équipe éducative et ainsi de faire évoluer largement les mentalités. Des réflexions qu’il nous faut poursuivre au-delà du cadre de la formation initiale, dans les domaines de la formation continue et de l’emploi ».
« L’éducation constitue un enjeu essentiel et nous devons tout mettre en œuvre pour lever les freins qui empêchent les jeunes filles et les jeunes garçons de poursuivre leurs études dans un parcours choisi. » souligne Joëlle Remoissenet. « Le PAE que nous continuons d’enrichir et de faire évoluer, en cohérence avec le Plan régional pour l’égalité Homme Femme et le Plan régional pour la promotion de l’égalité des droits et la lutte contre les discriminations, est un véritable levier qu’il nous faut actionner pour ouvrir les esprits et les horizons et ainsi permettre à toutes et tous de construire son avenir ».
L’impératif de la diversification des parcours ne concerne pas seulement les jeunes filles, mais aussi les jeunes garçons faiblement représentés dans les filières sanitaires sociales par exemple. Et c’est donc dans cet esprit d’égalité d’accès à la formation initiale pour toutes et tous que la Région entend aller plus loin en développant un prix de la mixité professionnelle.
