Economie-Emploi : Schéma Régional de l’Economie et de l’Emploi Durables

bouchaud-20110627Intervention d’Emmanuelle Bouchaud, conseillère régionale membre de la commission du développement et des activités économiques, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, prononcée le 27 juin 2011, lors de la séance plénière du Conseil Régional des Pays de la Loire consacrée aux schéams régionaux.

Monsieur le Président, cher-e-s collègues,

 

Nous validons aujourd’hui 3 textes fondamentaux pour les politiques régionales. Le Schéma régional de l’Economie et de l’Emploi durables est une première par le fait qu’il intègre notamment et directement, les politiques d’emploi, le développement des entreprises et les questions d’innovation sociale et technologique. C’est une première aussi et surtout parce qu’il marque un vrai changement de posture. La crise est certes passée par là, nous imposant une profonde inflexion dans nos modes de production et de consommation. Nous l’avons déjà dit maintes fois, mais cette crise marque ce que, nous, écolos, mettons depuis longtemps en avant, je veux parler des limites de notre modèle de développement. Nous devons réinventer un nouveau paradigme et investir fortement dans la transformation écologique et sociale de l’économie.

 

Ce nouveau schéma que nous avons travaillé en collaboration avec l’ensemble des acteurs de terrain (entreprises, associations, fédérations, institutions, collectivités…) intègre clairement cette nécessité d’accompagner les changements. Nous devons ensemble réinventer l’avenir, redéfinir ce que représente pour nous le progrès. Nous devons prendre des risques mais ces risques consistent avant tout à trouver et expérimenter de nouvelles activités, de nouveaux métiers, anticiper maintenant les besoins de demain, accélérer la reconversion et surtout remettre au cœur de notre système économique les hommes et les femmes.

 

C’est en diversifiant nos modes d’action et nos modes d’entrée (entrée sociale, environnementale, éducative, économique, financière, organisationnelle, recherche…) que nous construirons une économie régionale humaine et durable. L’accent mis sur la formation est en ce sens un axe majeur pour à la fois sécuriser les parcours des ligériens et donner aux entreprises les moyens de réussir cette mutation. C’est par exemple le plan de continuité professionnelle axé sur les filières stratégiques et notamment les éco-filières.

 

L’innovation prend à juste titre une place particulièrement importante dans ce schéma. En liant étroitement les entreprises, les éco-filières, la recherche et les métiers de demain, on fait de l’innovation sociale et technologique l’un des moteurs principaux de la transformation écologique de l’économie. La recherche est sans aucun doute le meilleur soutien de la stratégie industrielle pour relever les défis, notamment énergétique et climatique. C’est vrai par exemple, pour le secteur des transports et notamment automobile mais j’appuierais mon propos, et vous ne vous en étonnerez pas, sur le développement des énergies renouvelables : innovation, écologie, savoir-faire, emploi, formation… les ENR sont le premier exemple abouti de ce que représente cette transformation, de ce que représente la place de l’écologie dans notre société. De la même manière, la sobriété des ressources naturelles et énergétiques nous est profitable : elle nous oblige à revoir nos modes de production notamment les modes de production intensifs très dispendieux et destructeurs, elle nous obligera à faire des choix et à les assumer.

elle nous oblige ainsi à concevoir et construire de nouveaux moyens de production énergétique et des bâtiments sobres, voire positifs, à lancer des plans d’isolation, elle renforce la compétitivité des entreprises, …etc… tout cela crée de l’activité et des emplois. Les métiers de demain sont ainsi déjà les métiers d’aujourd’hui. Une preuve que l’écologie est notre premier atout économique. Il s’agit bien là de penser différemment l’économie, dans une démarche transdisciplinaire, de la penser avant tout comme un outil au service des hommes et des femmes qui la font.

 

Durant ces quelques mois de travail collaboratif est apparue la nécessité de s’attarder sur 4 champs centraux de notre économie régionale. ESS, économie maritime, tourisme ou agriculture, ce sont 4 champs d’avenir qu’il nous faut accompagner, soutenir pour faire de notre région une région en pointe et riche de diversité.

 

Si nous reviendrons plus précisément tout à l’heure sur la question agricole qui vous le savez est une question largement prioritaire pour les écologistes, je souhaitais faire un point sur les 3 autres thématiques :

– bien évidemment avec 450 km de côtes, des frontières directes avec la Bretagne et Poitou-Charentes, l’espace maritime est incontournable de part les enjeux écologiques, sociaux et économiques qui y sont liés : protection de la ressource halieutique, lutte contre pollutions, recherche, développement des énergies marines, industrie navale, pisciculture, tourisme… autant de secteurs qui doivent co-exister en bonne intelligence. Une politique régionale ferme sur ces questions est indispensable.

– de la même manière, la région Pays de la Loire est une région à fort potentiel touristique. Pour un tourisme durable, il est certes important de valoriser le territoire mais il est aussi fondamental d’une part de prendre soin des conditions de travail des employés du secteur mais aussi et d’autre part de la qualité des activités. L’accent porté via la formation sur la valorisation environnementale des équipements et l’accueil des publics en situation de handicap nous semble être parmi d’autres un bon outil. Le tourisme a bien sûr de forts impacts directs sur l’environnement naturel et social mais il est aussi vecteur de changement, vecteur d’éducation… Les temps de loisirs sont propices à l’écoute, au plaisir d’apprendre « sans apprendre » ; au-delà donc d’une simple activité marchande, c’est aussi le temps de l’échange et de l’enrichissement individuel et collectif qui est à valoriser.

– Enfin, nous sommes satisfaits de voir que l’ESS prend également une place particulière. Vous le savez, les écologistes ont toujours porté haut et fort ce champ de l’économie dans le débat politique. Plus encore aujourd’hui, dans le contexte de crise, l’ESS prend une place privilégiée pour lutter contre ses conséquences. Depuis presque 2 siècles, autant donc que notre économie capitaliste- productiviste, l’ESS fait preuve d’innovations et de respect humain. Elle est un outil majeur du changement.

 

Durant plus de 6 mois donc, nous avons travaillé ensemble et en co-pilotage avec les acteurs de terrain : un travail dense, collaboratif et simultané qui a permis de travailler de manière transversale non seulement au sein de chaque schéma mais aussi entre les trois thématiques (jeunesses, solidarité territoriale et économie et emploi). Je l’ai dit en introduction, la crise majeure que nous traversons nous renvoie à nos responsabilités. Responsabilités que nous avons su prendre lors de la co-élaboration de ces schémas et responsabilités que nous saurons prendre lors de leur déclinaison et de la concrétisation des engagements pris dans ces schémas.

 

Je vous remercie.

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