[C_PRESSE] NDDL – Moratoire : l’engagement présidentiel réaffirmé mais tout n’a pas été étudié.
Dans une interview accordée au Parisien ce vendredi 25 septembre, le Président de la République, interrogé sur le projet d’aéroport de Notre-Dames-des-Landes, rappelle que « les recours ne sont pas encore tous épuisés ».
Pour Jean Philippe MAGNEN, Président du groupe EELV au Conseil Régional des Pays de la Loire : « Le Président de la République réaffirme son engagement pris en 2012 et renouvelé en 2014 : la suspension des travaux jusqu’à l’épuisement de tous les recours juridiques. Le parcours juridique de cette affaire ne s’arrête bien évidemment pas en 1er instance – comme voudraient le faire croire les promoteurs du projet – mais va jusqu’en appel puis en cassation. Cette réaffirmation était indispensable après les déclarations belliqueuses du sous-préfet en charge du dossier il y a deux semaines ».
Le dossier est toujours fragile et fait l’objet de plusieurs procédures juridiques, comme l’appel concernant les espèces protégées et la loi sur l’eau ou la procédure d’infraction contre la directive plans et programmes au niveau européen. La Commission européenne a également lancé une procédure d’infraction contre la France pour un manque d’évaluation globale du projet, tandis que la Commission des Pétitions s’est aussi saisie du sujet… Le combat juridique se poursuit !
Sophie BRINGUY, Vice-présidente en charge de l’environnement, nuance néanmoins les propos de François Hollande : « Contrairement à ce qu’indique le Président de la République, toutes les expertises sur ce dossier n’ont pas été réalisées. Il y a un point qui a été confisqué du débat public : l’alternative de l’optimisation de l’aéroport actuel de Nantes Atlantique. Or les travaux de l’Atelier Citoyen ont démonté les estimations fantaisistes de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et nous alertent : réaliser un nouvel aéroport couterait 8 à 10 fois plus cher que l’optimisation de l’existant. Et le projet NDDL est non seulement une aberration économique mais aussi une aberration environnementale : il serait incompréhensible que l’année de la COP21, le chef de l’Etat envisage le saccage de 1500 hectares de zone humide, dont le rôle pour la régulation climatique est reconnu, sans même étudier sérieusement cette alternative. »
Pour les élu-e-s écologistes, si le Président de la République n’a pas tort de rappeler, à quelques semaines de la COP21, que « sauver la planète, ça n’a pas de prix », les paroles doivent aujourd’hui être concrétisées par des actes. Si « la France s’engage pour le climat », comme François Hollande l’a annoncé, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit être abandonné.