[C-PRESSE] DEBAT REGIONAL SUR L’ENERGIE : LA TRANSITION ENERGETIQUE EN ACTES !
Quelques mois après la catastrophe de Fukushima et alors que le débat sur le nucléaire fait rage en France avant les présidentielles, ce débat régional sur les questions d’énergie, voulu tant par le Président Auxiette que par les écologistes, tombe à pic !
Des années d’engagement, pour des résultats probants
Dès le mandat 2004-2010, le budget énergie a été considérablement augmenté (multiplié par 10 en 2007) pour répondre aux enjeux tant en matière de développement des énergies renouvelables que d’économies d’énergie.
Un autre engagement fort est pris en 2010, en inscrivant comme prioritaire l’objectif des 3×30 (30% de consommations énergétiques en moins, 30% de gaz à effet de serre en moins, 30% d’énergie renouvelables (EnR) en plus) et l’affirmation d’aucun recours nouveau au nucléaire.
Que ce soit en matière de politique d’éducation (rénovation du parc des lycées), de logement (action avec les bailleurs pour la rénovation du parc social) ou de développement économique et d’emploi (diversification industrielle, développement des éco-filières et accompagnement vers les métiers de demain…), l’énergie est au cœur de la transformation écologique et sociale de notre territoire.
Comme le rappelle Emmanuelle Bouchaud, vice-présidente (EELV) du Conseil Régional en charge de l’énergie : « le potentiel de développement économique et de création d’emplois dans les renouvelables de façon générale est considérable et surtout il correspond à une activité soutenable qui peut réconcilier l’activité humaine avec son environnement. En ce sens, la récente annonce du souhait d’Alstom de structurer une filière des énergies marines renouvelables dans notre région est à la fois une bonne nouvelle pour l’emploi et la preuve qu’écologie peut rimer avec industrie quand on se soucie d’un développement DURABLE».
La sortie du nucléaire pour une transition cohérente
Nous n’avons pas de centrale nucléaire dans notre Région, mais un projet de ligne à Très Haute Tension « Cotentin-Maine » liée directement à l’EPR de Flamanville, et nous sommes bien sûr concernés par la consommation électrique tant des particuliers que les entreprises. Cependant, ici comme ailleurs, la transition énergétique que nous appelons de nos vœux passe par une sortie progressive du nucléaire.
Pour Jean-Philippe Magnen, président du groupe des élu-e-s Europe Écologie Les Verts « Après Fukushima, c’est une évidence, un impératif pour les générations futures ».
Pour autant, la France persiste et signe dans sa volonté de rester l’exception (75% de son électricité produite par le nucléaire) sans remise en cause. La France ne doute pas. Le nuage des incertitudes portées par Fukushima s’est arrêté à nos frontières.
Les arguments qui avaient cours avant la catastrophe n’ont même pas été congédiés, comme l’a répété à grands coups de communication le PDG d’EDF, Henri Proglio, il y a quelques jours. Persuadés qu’à force de la répéter, une erreur peut devenir une vérité, gouvernants et industriels persistent à ne rien céder. Le nucléaire français, proclament-ils imperturbables, c’est la sécurité, l’indépendance énergétique, l’électricité bon marché, et pour toujours !
« Sans compter les risques considérables justement en terme de sécurité, de traitement des déchets radioactifs, ce modèle à la française nous maintient dans une relation de dépendance énergétique farouche. La question du nucléaire permettant souvent de dissimuler notre dépendance au pétrole tout en expliquant le sous-investissement français dans le solaire, l’éolien et les autres énergies renouvelables. » souligne Jean-Philippe Magnen.
Pour finir, Jean-Philippe Magnen fait un rappel d’ordre logique en rapport avec le sujet brûlant d’actualité, l’EPR de Flamanville : « sortir du nucléaire, ou même réduire sa part dans le bouquet énergétique, suppose d’abord, et on s’excusera du truisme, de ne pas l’augmenter. A qui fera-t-on sérieusement croire qu’on sortira de la dépendance à l’énergie nucléaire en commençant par accroître ses capacités de production ? Une stratégie énergétique nationale s’élabore à vingt ans, pas à quinze jours. Décider d’aller au bout de l’EPR, c’est décider, sans le dire vraiment, qu’on maintiendra, pour les années à venir, la production nucléaire française. Et engager, sans le dire du tout, notre pays sur la voie du renouvellement de son parc nucléaire ».