Budget primitif 2012 – on ne forge pas une politique agricole en ménageant la chèvre et le chou !

Christophe Dougé prends la parole dans l'hémicycle

Lors de la session du 26 janvier 2012 du Conseil Régional des Pays de la Loire, consacrée au Budget Primitif 2012, Christophe Dougé, conseiller régional en charge du suivi des actions territorialisées en faveur de nouveaux modèles de production et de distribution pour l’agriculture biologique a prononcé une intervention relative à l’agriculture.

 

 

« Monsieur le Président, cher-e-s collègues,

 

Le 25 novembre dernier, lors de la validation du Plan de lutte contre la crise et d’accompagnement des mutations, le groupe Europe Ecologie Les Verts exprimait son regret de ne pas retrouver l’impulsion nécessaire pour faire de l’agriculture un véritable vecteur de la transformation écologique et sociale.

 

Cela se confirme tout à fait logiquement dans le BP 2012. 10 200 000 € pour l’industrie agro-alimentaire, 6 500 000 € pour l’agriculture durable : un fossé, une déconnexion évidente alors même que nous devons afficher fermement, comme dans bien d’autres domaines, notre volonté d’aller toujours plus loin vers un développement durable et soutenable. Certes le budget de l’agriculture durable augmente de 9%. Mais je rappelle qu’entre 2010 et 2011, celui consacré aux IAA avait, quant à lui, augmenté de 78% ! On ne forge pas une politique agricole régionale en ménageant la chèvre et le chou !!

 

Nous savons pourtant que l’agriculture durable, basée sur les circuits courts et de proximité, pour des produits de qualité, est le meilleur moyen de réconcilier la société et l’agriculture. Seuls les actions et les projets en faveur d’une agriculture durable doivent être encouragés car c’est l’unique voie responsable vers l’autonomie alimentaire, la seule qui soit créatrice d’emplois, et d’emplois durables répartis sur le territoire, la seule qui permette de répondre au défi énergétique, la seule qui protègent des plus grands scandales alimentaires dont le dernier en date est un yaourt bien connu aux pro biotiques. Responsables d’obésité, ces mêmes pro biotiques sont utilisés dans les élevages intensifs pour forcer la croissance des animaux. Mis à jour par le professeur Didier Raoult dès 2009, le grand groupe laitier concerné vient de se voir interdit de publicité autour des bienfaits affichés du produit.

 

Le groupe EELV sera toujours vigilant pour que la recherche agricole et l’innovation en nutrition-santé que la région soutient ne soient pas un jour à l’origine de tels scandales. Ce qui est important aujourd’hui, c’est l’apport nutritif sain et équilibré, la prévention et l’éducation et non une carotte plus attirante parce que plus orange donc plus rentable ou encore un lait infantile qui se conservera 6 mois au lieu de deux pour rassurer les parents et donc vendre plus.

 

Le modèle agricole d’après guerre, doublé d’un ultralibéralisme économique est aujourd’hui dans une impasse. Il ne profite plus à personne sauf aux géants de l’agrochimie et de l’agroalimentaire et à quelques exploitants agro-industriels. Il est destructeur car il génère l’artificialisation des milieux, dégrade la ressource en eau en qualité et en quantité, consomme toujours plus d’énergie, appauvrit les sols, appauvrit les paysans ici et ailleurs dans les pays émergents.
Des points positifs dans ce BP « agricole » il y en a et pour cela, pour ces avancées nous le voterons. Je soulignerai tout particulièrement :

– le bonus des aides régionales à l’investissement des IAA quand les projets sont sous Signe d’Identification de la Qualité et de l’Origine ou encore qu’ils ont pour objet de transformer des produits de l’agriculture biologique.
– le lancement de la réflexion autour du plan protéine. Ce plan est le gage de notre avenir agricole régional. Nous y serons très attentifs.

 

Nous applaudissons également la création d’un FRAC « Bio », l’attention portée aux circuits courts, le lancement de la charte qualité, la volonté claire de renforcer la transversalité entre nos politiques régionales et avec les professionnels. Autant d’éléments qui nous permettent chaque jour de progresser.
Je vous le rappelle une nouvelle fois, nous nous sommes engagés devant les électeurs à faire plus de démocratie sociale et territoriale et à doubler nos surfaces en agriculture biologique. Au de-là de l’objectif chiffré, l’enjeu est bien d’engager une démarche de concrétisation de plans territoriaux pour une alimentation de qualité et de proximité. Les deux vont de paire. Il est de notre responsabilité de répondre à ces engagements et aux nouvelles attentes de la société d’aujourd’hui.

 

Je vous remercie. »

 

Christophe DOUGE,
conseiller régional, membre de la commission Aménagement du territoire et de l’environnement.

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