10 ANS DE VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPERIENCE : IL FAUT POURSUIVRE LE DEVELOPPEMENT EN PAYS DE LA LOIRE
Reconnaitre que l’expérience peut avoir autant de valeur que la formation pour l’acquisition d’un diplôme était une véritable révolution culturelle en 2002. Dix ans après l’inscription de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) dans la loi de modernisation sociale, ce dispositif reste considéré comme une voie de certification singulière et peu connue.
Jean-Philippe Magnen, président de la commission Emploi – Formation continue et Métiers de demain au Conseil régional des Pays de la Loire, s’est rendu le 17 janvier dernier à la journée des 10 ans de la VAE, à Angers. Il y a rencontré des professionnels et des experts œuvrant dans ce domaine, notamment Vincent Merle, le père de la loi sur la VAE.
La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) permet de reconnaitre le savoir-faire acquis à travers une activité professionnelle d’une durée minimale de trois ans, qu’elle soit dans le cadre du travail ou dans le cadre d’activités bénévoles en rapport direct avec le contenu du diplôme ou du titre. |
De la Nécessité de développer le recours à ce dispositif
L’obtention d’un diplôme apporte une sécurité pour le maintien dans l’emploi et permet de se positionner plus facilement sur le marché du travail. Et au-delà de cet aspect « d’employabilité », les bénéfices de la VAE sont multiples : reconnaissance du savoir-faire et sens donnés à l’expérience d’une personne, prise de confiance en soi, remotivation du salarié, etc.
Autrement dit, il s’agit de permettre aux individus de s’adapter aux évolutions tant économiques que sociales de leur territoire, mais aussi de consolider leur autonomie. Un double objectif essentiel pour Jean-Philippe Magnen.
Même si l’on constate une progression de ce dispositif d’année en année, la Région des Pays de la Loire connait malgré tout un faible recours à la VAE et se place au 13ème rang des régions françaises. Les perspectives d’évolution restent encore importantes et il est essentiel de poursuivre le travail d’information autour de ce dispositif afin qu’il soit davantage connu des organismes et utilisé par les Ligériens.
Pour Jean-Philippe Magnen l’importance de la démarche VAE n’est plus a démontrer. C’est pourquoi il lui semblait essentiel que le développement de ce dispositif soit inscrit dans les plans régionaux qu’il pilote. La VAE est donc aujourd’hui au cœur des schémas d’orientation sur l’emploi et la formation professionnelle ainsi que dans le Plan régional de lutte contre la crise et d’accompagnement des mutations.
Le Conseil régional des Pays de la Loire renforcera le développement de la VAE autour de deux axes principaux :
• Le renforcement de l’information et du conseil sur la VAE ;
• La sécurisation des parcours des candidat-e-s.
Délivrer une information juste et un conseil de qualité
La VAE pâtit d’une représentation erronée et est souvent vue comme un dispositif long, compliqué et à l’issue incertaine. C’est pourquoi, il est prévu d’augmenter le nombre de réunions d’information collectives et d’entretiens individuels pour donner une vision plus juste du dispositif et pour sensibiliser un nombre accru de personnes.
Pour cela, les Pays de la Loire financent un réseau régional de 22 personnes ressources reparties sur tout le territoire ligérien. Ces personnes ressources ont un rôle central dans la démarche : en amont pour informer et orienter les publics ; et par la suite, lors des entretiens, pour apporter un conseil individuel sur l’opportunité de commencer la demande de VAE et sur le choix de la certification. En 2011, 2 300 personnes ont bénéficié d’un entretien d’opportunité, le double par rapport à 2005. La Région des Pays de la Loire compte bien tout mettre en œuvre pour encourager de plus en plus de personnes s’inscrire dans cette démarche.
L’information ne doit pas se limiter aux individus. Selon Jean-Philippe Magnen : « Il est également essentiel de sensibiliser les entreprises aux avantages de la VAE : les enjeux sont importants en terme de management et de GPEC (Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences). C’est pourquoi nous avons intégré le développement de la VAE dans les conventions signées avec les OPCA(1) . Il s’agit de travailler sur l’information et la communication auprès des entreprises qui souhaitent s’engager dans une démarche de VAE « collective » pour leurs salariés. »
Un second axe de développement : le renforcement de l’accompagnement des candidat-e-s à la VAE.
En 2010 plus de 8 000 personnes ont bénéficié d’une information de premier niveau sur la VAE mais seulement 1 800 personnes se sont présentées à un jury de VAE. Lutter contre la déperdition des publics tout au long de la démarche est clairement un élément clé de la réussite de la VAE.
C’est pourquoi le Conseil régional en partenariat avec Pole-Emploi entend poursuivre le financement de la prestation d’accompagnement en direction des demandeurs d’emploi. Cette prestation d’accompagnement là encore ne doit pas se limiter aux seuls individus. C’est pourquoi la Région agit également en direction des entreprises via les conventions signées avec les OPCA au titre du plan de continuité professionnelle.
Jean-Philippe Magnen souligne que : « pour sécuriser les parcours de VAE, il est essentiel d’offrir un accompagnement de qualité, personnalisé, prenant en compte les particularités de chaque candidat et de proposer un dispositif modulable. »
Ainsi, on retrouve dans les schémas d’orientation de la région pilotés par Jean-Philippe Magnen l’importance non seulement de l’accompagnement des candidat-e-s à la VAE mais également la nécessité que l’ensemble de l’offre régionale de formation qualifiante soit modularisées. Ce fonctionnement permet de faciliter l’acquisition par les détenteurs d’une VAE partielle des modules manquants pour obtenir une certification totale.
En conclusion de cette journée, Jean-Philippe Magnen a rappelé : « l’importance de développer ce dispositif pour sécuriser les parcours professionnels. En France, le diplôme reste un véritable sésame pour accéder à un emploi ou pour évoluer professionnellement. C’est pourquoi les différents moyens d’accéder à la certification doivent absolument être encouragés et soutenus. »