Face aux différentes crises (économique, sociale, environnementale) qui se cumulent, la tentation d’un gouvernement autoritaire voire liberticide est forte. Certains sont prêts à passer la démocratie par pertes et profits pour essayer de préserver le mode de vie des sociétés occidentales, pour produire plus, consommer plus, sans se soucier de la souffrance des populations et de l’avenir des générations futures. La réponse des écologistes est fondamentalement différente. Elle consiste à refonder profondément nos institutions, à tous les niveaux, pour affronter démocratiquement les temps qui viennent et bâtir ensemble une nouvelle société. Plus de démocratie et plus de justice, c’est cela la 6e République !
La 6e République ne vise donc pas seulement à « réparer » la 5e République, régime de concentration et de confusion des pouvoirs, favorisant l’irresponsabilité et l’immunité des dirigeants, mettant à distance les citoyens et leurs représentants. La 6e République est un instrument démocratique de la transformation écologique de l’économie et la société, un outil d’élaboration collectif des principes et des moyens d’un gouvernement enfin attentif au long terme et au bien commun.
Nous le savons bien, il n’est pas possible d’inventer une nouvelle société économe de ressources, respectueuse de l’humain et de la biodiversité, plus solidaire, en libérant l’économie du joug de la finance, en repoussant les mirages du productivisme et de l’hyperconsommation, sans renforcer la démocratie. Il n’est pas possible de s’engager dans un vrai changement avec une classe politique repliée sur elle-même et recrutée dans des cercles restreints, avec un Président-monarque irresponsable mais concentrant l’essentiel des pouvoirs, avec un système de prise de décision cadenassé et hostile à la délibération. Le mode autocratique ou solitaire de gouvernement est impuissant face à la complexité des enjeux écologiques et sociaux. Le cercle des gouvernants doit se diversifier, se « pluraliser », se responsabiliser, faire une place réelle à la discussion. Il faut permettre à une pluralité de points de vue de s’exprimer et de peser, permettre aux personnes issues des couches populaires ou des groupes discriminés de la société de participer pleinement à la définition des problèmes et à leur résolution. Il faut que le gouvernement soit véritablement comptable de ses actions.
Enfin, il faut prendre le temps de la discussion, de l’élaboration collective des politiques publiques, au plus près du terrain, parce que les défis et les risques que nous affrontons n’ont pas de solution dans la précipitation. C’est au prix d’une telle transformation de nos institutions et du système politique que la pression aujourd’hui sans contrepoids des marchés et des grands groupes économiques pourra être contrebalancée. C’est en se transformant et en restaurant la confiance qu’il inspire aux citoyens que le système représentatif pourra contribuer à imaginer et à favoriser un autre mode de vie, plus économe en ressources, plus égal socialement, tourné vers le futur et non pas seulement vers le profit à court terme ou la consommation débridée.
C’est tout cela la 6e République !