You are browsing the archive for Nucléaire.

Petite leçon de démagogie électorale…

17 avril 12 in Non classé

Le candidat du Front de Gauche aux élections présidentielles Jean-Luc Mélenchon s’est positionné contre la ratification par la France de la charte des langues et cultures dites minoritaires.
Sans doute conscients de l’incompréhesion suscitée en Bretagne par une telle position jacobine, les candidats finistériens aux législatives tentent de rattraper le coup et organisent une réunion débat sur l’avenir des cultures régionales.
Récemment, le Parti de Gauche a manifesté aux côtés des écologistes contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes pendant que les élus du PC soutiennent très fortement le projet. On retrouve le même clivage pour la centrale au gaz de Landivisiau et pour l’énergie nucléaire. Sur la question du nucléaire militaire et donc de la force de frappe, les positions sont inversées : Jean-Luc Mélanchon est pour, le parti communiste contre.
Finalement, le double langage électoral, ce serait ça la planification écologique ?

Que s’est-il vraiment passé à Fukushima ?

9 mars 12 in énergie, environnement

Aujourd’hui, non seulement les réacteurs ne sont toujours pas sous contrôle et continuent à dégager des composants fortement radioactifs, mais il apparaît que la population a été gravement désinformée. Plus de 500 000 personnes vivent dans des zones fortement contaminées. La ville de Fukushima située à 60 kilomètres de la centrale n’a pas été évacuée. Pourtant les doses de radioactivité que reçoivent les habitants sont telles que les conséquences sur leur santé sont certaines. Quelques jours après l’accident, une première estimation pour la seule zone de Fukushima calculait déjà un risque de plus de 400 000 cancers supplémentaires [1].
Plus grave, plusieurs scientifiques reconnus apportent des éléments qui pourraient remettre en cause certaines explications données par les autorités japonaises et reprises par leurs homologues américains et français :
- Des retombées d’uranium et de plutonium 238 ont été mesurées à des distances de 45 kilomètres des réacteurs de Fukushima ; a priori ces retombées ne peuvent résulter que d’une réaction de « criticité instantanée », désintégration radioactive et explosion d’assemblages d’un cœur de réacteur et/ou de combustibles stockés en piscine [2].
- La piscine de stockage du combustible située dans le réacteur n°4, qui contenait un cœur de MOX récemment déchargé et 200 tonnes de combustible nucléaire, n’aurait pas été le siège d’une « explosion d’hydrogène », mais d’un incendie avec excursion nucléaire.
Ces informations ont été développées, témoignages et documents à l’appui, dans le documentaire « Enquête sur une super-catastrophe nucléaire » (NDR/Arte) diffusé le mardi 6 mars 2012 [3].
Les scientifiques interviewés prennent cette hypothèse d’explosions résultant de réactions de criticité comme probable. Elle entrainerait des conséquences beaucoup plus graves que celles déjà constatées.
Aujourd’hui, c’est une part très importante du territoire japonais qui est contaminé en « tache de léopard », notamment parce que les particules de type Cesium 134 et 137 sont très volatiles. Les premières séries de mesures validées scientifiquement tendent à confirmer cette pollution radioactive très étendue [4]. Des mesures indépendantes ont montré que des légumes issus de champs cultivés à plusieurs centaines de kilomètres de la centrale sont contaminés. Chaque jour, les 35 millions d’habitants de l’agglomération de Tokyo doivent consommer des aliments potentiellement contaminés et non contrôlés, sauf à exclure tous produits japonais…
L’IRSN, dans le rapport de M. Thierry CHARLES (CEA-IRSN) du 28 février 2012 avance avec précaution, (sans citer les sources qui ne sont en fait que celles de TEPCO), que les piscines des réacteurs n°3 et n°4 seraient en « état a priori correct (ruptures de gaines ?) ». L’interrogation de l’IRSN est bien la preuve de son incertitude sur l’état de ces piscines [5]. De même, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n’a pas apporté de preuve qu’il n’y ait eu que des « explosions d’hydrogène ».
Le documentaire d’Arte est resté sans aucun commentaire de la part de l’ASN, de l’IRSN, et bien sûr d’AREVA fournisseur du MOX de Fukushima. Si elles se vérifient, ces informations changeraient la nature de l’accident de Fukushima. Les faits avancés sont suffisamment graves pour qu’ils exigent des explications sur l’état des connaissances de l’ASN sur les scénarios des explosions de Fukushima et les retombées de plutonium.
Raymond Avrillier, militant écologiste spécialiste du nucléaire, avait déjà demandé à l’ASN début avril 2011 de fournir les informations sur les scénarios de criticité instantanée, en particulier des réacteurs 3 et piscine 4, sans réponse à ce jour.
Les élus écologistes membres des Commissions locales d’Information (CLI) auprès des installations nucléaires françaises demandent à l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) de faire rapidement la lumière sur ces scénarios en lien avec les autorités japonaises. S’ils se confirmaient, ce serait une grave mise en cause des autorités japonaises mais aussi d’AREVA, très présent à Fukushima.
Ainsi, la catastrophe de Fukushima commence à apparaitre comme une « super-catastrophe » d’une technologie et d’un système dont la réalité et les conséquences dramatiques continuent à être cachées par le lobby nucléaire. La gestion de la catastrophe s’est clairement révélée défaillante [6]. Et aujourd’hui, le vaste plan de décontamination des sols annoncé par le gouvernement japonais apparaît jour après jour comme une mascarade : il faudrait des dizaines d’années pour dépolluer les 30 millions de m3 de terre et de matériaux contaminés sans solution pérenne de traitement et de stockage [7].
En France, tirons toutes les conséquences de la catastrophe de Fukushima
Nous demandons une nouvelle approche des questions relevant de la sureté nucléaire des installations françaises. Dès à présent, deux points doivent-être totalement revus :
- Il n’est plus possible de limiter les plans d’intervention et les exercices de sureté aux seuls périmètres des Plans Particuliers d’Intervention (PPI) de quelques kilomètres autour des centrales. Après la catastrophe de Tchernobyl, celle de Fukushima vient nous rappeler que la dispersion d’éléments radioactifs n’a pas de frontière. Il est aujourd’hui urgent d’élargir les périmètres des PPI et de travailler sur des scénarios incluant l’éventualité d’évacuation complète des plus grandes agglomérations françaises comme celle de Lyon (à 30 kilomètres de la centrale du Bugey) ou de Bordeaux (à 40 kilomètres de la centrale du Blayais).
- Il n’est plus possible de travailler sur des scénarios seulement techniques liés principalement aux risques naturels : il faut intégrer le facteur humain. Dans les scénarios d’accidents majeurs étudiés par l’ASN, ce facteur humain n’est pas suffisamment pris en compte ni dans les causes possibles (défaillance humaine, risque terroriste, …) ni dans la gestion de crise (c’est-à-dire dans les capacités d’intervention en environnement très dégradé). Les simulations et exercices de sécurité sont totalement insuffisants. Pour se rapprocher d’une situation réelle d’accident, ils doivent changer de nature et d’ampleur : les intervenants extérieurs comme les pompiers ou la gendarmerie ne doivent, par exemple, pas être systématiquement prévenus, …
A Fukushima, nous savons déjà que les centaines d’intervenants au moment de l’accident ainsi que les 3 000 liquidateurs actuels ont été, et sont encore, exposés à de très fortes radiations, avec des conséquences certaines sur leur santé. Qui en France sera prêt à ce sacrifice en cas d’accident nucléaire ? Après les catastrophes de Tchernobyl, Three Mile Island et Fukushima, la transition énergétique, la sortie progressive du nucléaire et la sécurisation des installations jusqu’à leur démantèlement définitif, deviennent un impératif de civilisation.

Les centrales nucléaires françaises à l’origine de leucémies infantiles aigües

12 janvier 12 in énergie, environnement

La revue Journal International du Cancer vient de publier dans son numéro de janvier une étude scientifique établissant une corrélation très claire entre la fréquence des leucémies infantiles aigües et la proximité des centrales nucléaires.
Cette étude épidémiologique rigoureuse, menée par une équipe de l’INSERM, de l’IRSN, ainsi que le Registre National des maladies hématologiques de l’enfant de Villejuif, démontre pour la période 2002-2007 en France un doublement de la fréquence d’apparition des leucémies infantiles : l’augmentation va jusqu’à 2,2 chez les enfants de moins de 5 ans.
Elle confirme ainsi l’étude menée en Allemagne par le Registre des Cancers de Mayence en 2008, qui avait abouti à la même conclusion. La recherche de l’INSERM, intitulée Géocap, inclut les 2 753 cas diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007 à partir d’adresses géocodées et situées autour des 19 centrales françaises.
Durant des années, le Réseau Sortir du nucléaire a vu l’IRSN travailler au démontage de toutes les études épidémiologiques montrant un impact des installations nucléaires sur la santé : – démontage de l’Étude de JF Viel montrant un excès de leucémies et de cancers infantiles autour de La Hague, – démontage de l’étude faisant la démonstration d’excès de leucémies infantiles autour des centrales allemandes. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ tient donc, une fois n’est pas coutume, à féliciter l’IRSN pour sa participation à cette étude épidémiologique.
Même en situation non accidentelle, la preuve est encore apportée que la technologie nucléaire n’appartient plus à un monde civilisé.
Pour plus d’informations :

http://groupes.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/Etude-centrales-cancers-201201.pdf

Tchernoblues

12 janvier 12 in énergie

Il s’appellait Roger BELBEOCH.
Il a beaucoup oeuvré pour la sortie du nucléaire, en compagnie de son épouse Bella.
Le 27 décembre, à l’âge de 83 ans, il s’en est allé rejoindre Solange FERNEX et tant d’autres dans l’Eden des anti-nucléaires.
Sortir du nucléaire, c’est possible, avant la catastrophe.
C’est avant l’accident qu’il faut agir. Après, il n’y a plus qu’à subir.
Jusqu’à son dernier souffle, inlassablement, Roger s’est battu pour cela avec Bella, démontant les mensonges de la propagande nucléaire, apportant ses connaissances et sa contre-expertise scientifique, recoupant l’information.
Dans leur vie professionnelle, utilisateurs d’installations productrices de rayonnement, Roger et Bella s’intéressent aux effets biologiques des rayonnements ionisants qui, depuis plus de 25 ans, sont à l’origine de leur questionnement sur les dangers de l’énergie nucléaire. Ils publieront :
Nucléaire et Santé, 1978
Le risque nucléaire et la santé, 1981
Santé et Rayonnement : Effets cancérigènes des faibles doses et rayonnements. 1988
Société nucléaire, 1990
Les effets biologiques du rayonnement 1990
Tchernobyl, une catastrophe. 1992
Sortir du nucléaire c’est possible, avant la catastrophe, (1998, Éd. l’Esprit frappeur),
Comment sommes-nous « protégés » contre le rayonnement ? 1998
Tchernoblues – De la servitude volontaire à la nécessité de la servitude, 2002, Éd. l’Esprit frappeur
La lutte continue.
La vie continue.
Merci

Au pays du nucléaire, les aveugles sont rois

6 décembre 11 in énergie, environnement

Fukushima est bien loin, à l’autre bout de la planète. Les feux de l’actualité sont braqués dans d’autres directions : ce ne sont pas les sujets qui manquent. Voici quelques informations venues du japon qui nous rappelleront que le nucléaire n’est pas une énergie comme les autres. La volonté de sortir du nucléaire, qui ne se fera pas du jour au lendemain, les écologistes en sont bien conscients, relève tout simplement d’une conscience citoyenne et responsable.
1) Une nouvelle fuite de liquide radioactif se déversant en partie dans l’océan Pacifique a été détectée à la centrale accidentée de Fukushima, a annoncé, lundi 5 décembre, l’opérateur du site Tepco. Des techniciens ont été dépêchés sur les lieux pour trouver la cause de cet écoulement qui s’est produit à proximité d’un système de décontamination des eaux usées. Une nappe de 45 tonnes d’eau polluée a été découverte autour d’un condensateur, et une barrière de sacs de sable a été dressée à la hâte pour empêcher l’eau de s’échapper.
2) Dans un rapport d’analyses rendu public le 30 novembre, Tepco explique que ses nouveaux calculs laissent supposer que le combustible du réacteur 1 a entièrement fondu, percé la cuve sous pression et est tombé sur le sol en béton de l’enceinte de confinement, le traversant sur une profondeur qui pourrait atteindre 65 centimètres. Le combustible fondu se trouverait ainsi par endroits à 37 centimètres de la coque en acier, elle-même entourée d’un bâtiment de béton reposant sur une dalle de 7,6 mètres d’épaisseur. L’opérateur ne peut pour le moment qu’échafauder des hypothèses à partir de simulations informatiques, sur la base de diverses mesures effectuées par des instruments de télécontrôle. Nul ne peut se rendre compte de visu de l’état réel des réacteurs, à cause de rayonnements si élevés qu’ils interdisent à l’homme d’approcher le coeur des installations. Il faudra des années avant d’y parvenir. Une aggravation n’est pas totalement écartée en raison des risques sismiques permanents dans la région.
3) 31 becquerels de césium 134 et 137 : c’est le taux de radioactivité relevé dans certains lots de lait en poudre pour enfants au Japon (06/12/11). Si le seuil est inférieur à la limite légale, le fabricant concerné, l’entreprise de produits alimentaires japonais, Meiji, a pourtant décidé d’offrir aux clients un échange gratuit des produits de la gamme concernée. Cette découverte est vraisemblablement liée aux rejets de matières radioactives entraînés par l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima. La contamination ne proviendrait pas du lait utilisé, en grande partie importé, mais pourrait être intervenue lors du processus de transformation effectué dans une usine de l’est du Japon au mois de mars, peu après l’accident nucléaire.

En finir avec le nucléaire : pourquoi et comment ?

20 octobre 11 in énergie

couv livre nucleaire Dans ce livre paru aux éditions du Seuil, Benjamin Dessus et Bernard Laponche apportent des réponses claires et argumentées :
Contrairement aux idées reçues, la sortie du nucléaire est tout à fait possible en France à un horizon de l’ordre de 20 ans. Une telle stratégie est parfaitement envisageable à deux conditions :
- Engager un programme volontariste et pérenne d’économie d’électricité, sur un modèle analogue à celui de nos voisins allemands
- Accélérer le développement des divers moyens de production d’électricité renouvelable (hydraulique, éolien, biomasse, photovoltaïque, solaire thermodynamique, géothermique).
En 2030, les besoins de production d’électricité pour la France pourraient ainsi être réduits autour de 350 TWh contre plus de 500 TWh aujourd’hui. Dans ces conditions, les moyens de production d’origine renouvelable pourraient fournir l’essentiel de la demande électrique avec un appoint de l’ordre de 70 TWh d’électricité d’origine gaz naturel.
La comparaison économique d’un tel scénario avec un scénario « business as usual » de poursuite du nucléaire comme celui présenté par la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC) tourne à l’avantage du scénario de sortie du nucléaire : en 2030, la facture annuelle globale d’électricité de la France est 12 à 15% inférieure à celle du scénario DGEC. De même le cumul d’investissement d’ici 2030 est légèrement plus faible dans le scénario de sortie du nucléaire en 20 ans.

TCHERNOBYL BIS REPETITA ?

26 mai 11 in énergie

logo antinucléaire La CRIIRAD publie ce jour la carte qui prouve que la France a été contaminée dès le 22 mars 2011 : les masses d’air contaminé par les rejets radioactifs de la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI sont arrivées 2 jours avant la date indiquée par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) ; elles ont affecté les trois quarts de la France (et non pas le seul sommet du Puy-de-Dôme) ; l’activité de l’iode 131 particulaire était plus de 20 fois supérieure à celle annoncée pour le 24 mars.

La France métropolitaine n’a pas été touchée 48 heures après l’Europe septentrionale mais simultanément. Pour établir sa cartographie, la CRIIRAD s’est basée sur les chiffres de l’IRSN et de certains exploitants, chiffres qui ne figurent pas sur le site CRITER où se trouve, de source officielle, «l’ensemble des résultats de la surveillance spécifique du territoire français (métropole et DROM-COM) effectuée par l’IRSN dans le cadre du suivi de l’impact à très longue distance des rejets radioactifs de l’accident de Fukushima » mais sur le site du Réseau National de Mesure de l’environnement (RNM), curieusement délaissé au profit du premier en pleine gestion de crise.

La CRIIRAD a saisi ce jour, le Premier ministre, M. François FILLON, et le président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, M. André-Claude LACOSTE, d’une demande d’enquête sur la chronologie des faits et les différents niveaux de responsabilités. Placé sous la tutelle conjointe de cinq ministères, l’IRSN intervient, en effet, comme appui technique du gouvernement et de l’ASN pour toutes les questions relatives à la radioprotection et à la surveillance radiologique du territoire français. Sur financement public, il est notamment chargé de « rendre compte de la réalité des contaminations de l’environnement et des risques associés ».

La carte se trouve à l’adresse :

 http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon_bis/irsn/iode_particulaire.pdf

 

 

Le colmatage du réacteur n° 2 de Fukushima échoue

4 avril 11 in énergie

1502511_3_d0bd_de-l-eau-contaminee-s-echappe-toujours-du

Les efforts déployés par les ingénieurs de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima Dai-Ichi pour colmater une fuite radioactive sont pour le moment restés vains, comme l’ont montré les tests d’étanchéité effectués lundi 4 avril à l’aide de colorants.

Un mélange de sciure, de journaux, de polymères et de ciment a été injecté dans la fissure découverte récemment dans un puits de béton du réacteur n° 2 d’où s’échappe de l’eau contaminée qui se répand dans l’océan Pacifique. « Nous espérions que les polymères fonctionneraient comme des absorbants, mais ils n’ont encore produit aucun effet visible », a déploré Hidehiko Nishiyama, directeur général adjoint de l’Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle.

 Par ailleurs, Tepco va rejeter dans la mer 11 500 tonnes d’eau radioactive qui s’est accumulée dans les installations accidentées, a annoncé lundi l’agence de presse Jiji. Un porte-parole de la société Tokyo Electric Power (Tepco) a précisé que « quelque 10 000 tonnes d’eau stockées dans des cuves et 1 500 tonnes actuellement dans les réacteurs 5 et 6″ vont être déversées dans l’océan Pacifique. Il a souligné qu’il s’agissait d’eau faiblement radioactive. « Nous n’avons pas d’autre choix que de rejeter cette eau contaminée dans l’océan comme mesure de sécurité », a dit le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, à la télévision. L’eau qui va être déversée dans la mer est environ cent fois plus radioactive que les seuils autorisés, a précisé Tepco.

 Le monde va devoir modifier son approche sur l’énergie nucléaire suite à la crise nucléaire en cours à la centrale de Fukushima 1 au Japon, a déclaré lundi à Vienne le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA), Yukiya Amano. « La crise à Fukushima Dai-Ichi a des implications énormes pour l’énergie nucléaire et nous confronte tous à un défi majeur », a-t-il estimé dans un discours d’introduction à une réunion de la Convention sur la sûreté nucléaire, qui doit durer jusqu’au 14 avril. « Nous ne pouvons pas reprendre une approche routinière » après un tel accident, a-t-il ajouté.

Fukushima : fort taux d’iode radioactif détecté en mer

28 mars 11 in énergie

1499235_3_8b4c_photo-diffusee-samedi-26-mars-2011-par-tepco

De l’eau fortement radioactive a été découverte à l’extérieur du bâtiment abritant le réacteur 2 et sa turbine dans la centrale nucléaire de Fukushima 1, et pourrait avoir ruisselé jusqu’à la mer toute proche, annonce, lundi 28 mars, un porte-parole de Tepco. « Nous avons retrouvé de l’eau accumulée dans des puits de regard d’une tranchée souterraine débouchant à l’extérieur du bâtiment, avec un niveau de radioactivité supérieur à 1 000 millisieverts par heure », a-t-il indiqué. Ces puits sont situés à une soixantaine de mètres de l’océan Pacifique et l’eau contaminée pourrait avoir ruisselé jusqu’au rivage, a-t-il précisé. « Nous sommes en train de vérifier si l’eau peut avoir été directement en contact avec la mer », a-t-il poursuivi. Les tranchées « servent à accueillir des canalisations et des câbles électriques. Elles ressemblent à des tunnels », a expliqué le porte-parole de Tepco.

Vendredi, des ouvriers ont découvert une nappe d’eau d’un niveau de radioactivité identique dans le sous-sol de la salle des machines du réacteur 2, mais c’est la première fois que les ingénieurs de Tepco annoncent la présence de cette eau polluée à l’extérieur. Le porte-parole de l’opérateur a ajouté que de l’eau contaminée avait également été trouvée derrière les bâtiments des réacteurs 1 et 3. « Au niveau du réacteur 1, le taux a été mesuré à 0,4 millisievert par heure à la surface de l’eau, mais les ouvriers n’ont pas pu faire des relevés derrière le réacteur 3, en raison des décombres » dus aux explosions, a-t-il précisé.

Un taux d’iode radioactif 1 150 fois supérieur à la norme légale a été mesuré dans l’eau de mer prélevée à trente mètres seulement des réacteurs 5 et 6 de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a annoncé lundi l’Agence de sûreté nucléaire. Jusqu’à présent, les tests, réalisés par l’opérateur Tepco, étaient pratiqués au sud de la centrale Fukushima 1, à la sortie des réacteurs 1 à 4, les plus endommagés, où le taux d’iode 131 était dimanche à un niveau près de 2 000 fois supérieur à la normale.

La découverte d’eau extrêmement radioactive dans le réacteur n° 2 de la centrale nucléaire de Fukushima-1 a provoqué une nouvelle évacuation des techniciens s’employant à relancer le processus de refroidissement de la centrale, dimanche 27 mars. Tepco, l’exploitant de la centrale, a confirmé que le taux de radioactivité dans l’eau qui s’est accumulée dans la salle des turbines de ce réacteur est de 1 000 millisieverts par heure.

Japon : nouvelle inquiétude pour le réacteur n° 3 de Fukushima

23 mars 11 in énergie

L’opérateur Tepco a annoncé, mercredi 23 mars, une évacuation temporaire des ouvriers présents sur le site de Fukushima, alors qu’une colonne de fumée noire s’élève au-dessus du réacteur n° 3 de la centrale, indique la télévision NHK. Selon Tepco, la fumée émane de l’enceinte qui abrite le réacteur n° 3. La salle de contrôle du réacteur 3 est la première à avoir été partiellement remise sous tension mardi soir, grâce à une alimentation externe qui a remis en marche son éclairage.

1497109_3_7962_vue-de-la-salle-de-controle-du-reacteur-n-3-de

La température est remontée dans le réacteur n° 1 de la centrale, a déclaré plut tôt dans la journée l’autorité japonaise de sûreté nucléaire, qui estime qu’il n’y a pas de danger immédiat. La température atteint près de 400 °C à l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur, qui est normalement conçue pour fonctionner à 300 °C.

RADIOACTIVITÉ SUR LE SITE DE LA CENTRALE

Deux techniciens ont été blessés, mercredi, alors qu’ils tentaient de rétablir l’électricité dans le réacteur n° 1 de la centrale, rapportait plus tôt dans la matinée l’agence Kyodo, sans autres détails. Les techniciens qui s’efforcent de réparer le réacteur n° 2 de la centrale nucléaire endommagée ont dû interrompre leurs travaux mercredi en raison d’un niveau de radiation trop élevé, indiquait l’autorité japonaise de sûreté nucléaire. Le niveau de radiation a atteint 500 millisieverts par heure.

INTERDICTION DE PRODUITS ALIMENTAIRES

De nouveaux cas de contamination alimentaire renforcent l’inquiétude quant à l’impact sanitaire de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Le premier ministre japonais, Naoto Kan, a ordonné l’interdiction du lait et de légumes à feuilles vertes provenant des préfectures de Fukushima et d’Ibaraki (nord-est de Tokyo), en raison de taux élevés de radioactivité. M. Kan a demandé à la population de ne pas manger les légumes dans lesquels une radioactivité anormale a été détectée, notamment les épinards, les brocolis, les choux et les choux-fleurs. Il a en outre ordonné que les légumes à feuilles vertes de Fukushima et le lait cru et le persil d’Ibaraki ne soient plus vendus pour l’instant.

Par ailleurs, un taux d’iode radioactif dépassant la limite légale admise pour les bébés a été mesuré dans l’eau du robinet de Tokyo, annoncent les autorités de la capitale. Une concentration d’iode de 210 becquerels par kilogramme a été relevée sur des échantillons de l’eau courante, alors que la limite fixée par les autorités nippones est de 100 becquerels pour les bébés, explique un responsable du gouvernement métropolitain de Tokyo. Les autorités locales ont déconseillé de donner de l’eau du robinet aux bébés ou de l’utiliser pour préparer leurs biberons dans l’immédiat.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé qu’ils interdisaient l’importation de certains produits alimentaires provenant du Japon. L’agence américaine de l’alimentation et des médicaments (FDA), qui régit les importations en matière alimentaire, a indiqué avoir émis une alerte concernant le lait, les produits laitiers, les légumes frais et les fruits provenant de certaines régions du Japon. Cela signifie qu’aucune denrée de ce type venant des préfectures de Fukushima, Ibaraki, Tochigi et Gunma ne peut entrer aux Etats-Unis avant d’avoir été déclarée saine. « De plus, la FDA continuera à surveiller toutes les importations du Japon afin de déterminer si elles viennent de la zone touchée » par l’accident nucléaire, indique-t-elle dans un communiqué.

En Europe, la France a demandé à la Commission européenne d’imposer un « contrôle systématique » sur les importations de produits frais japonais aux frontières de l’Union européenne. Paris a déjà décidé d’inspecter unilatéralement les coquillages et poissons en provenance du Japon. En Asie, les produits alimentaires japonais commencent à être délaissés par les consommateurs, qui se font également plus rares dans les restaurants nippons de plusieurs métropoles de la région, de Séoul à Manille en passant par Hongkong.