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    Exercice d’autodérision : EELV, conseil fédéral imaginaire

    14 mai 2012

    Un peu par esprit d’autodérision, un peu pour expier une campagne littéralement sabotée par les caciques du parti (malgré une très belle candidate), et beaucoup pour conjurer l’inquiétante dérive des dirigeants actuels d’EELV, voici un petit exercice masochiste : « le compte-rendu (presque) authentique du Conseil fédéral EELV » par Louis Calvero, « chroniqueur dérisoire », paru sur le site de Le plus – Nouvel Obs. Suivre le lien suivant : Être ministre ou ne pas être ? Vous rêviez de connaitre le secret des débats du Conseil Fédéral EELV du 8 mai : notre chroniqueur Louis Calvero n’y était pas, mais en a quand même rédigé le compte-rendu imaginaire…

    C’est drôle, c’est méchant, c’est cruel, c’est injuste mais c’est drôle donc un peu vrai.

     

    Compte rendu de réunion

    Conseil fédéral Europe Écologie Les Verts 

    Le 8 mai 2012 

    Participants : Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé, Eva Joly, Michèle Rivasi, Yannick Jadot, Dominique Voynet, François de Rugy, Flipper le Dauphin, Maya l’Abeille.

    Excusés : Nicolas Hulot (en tournée de promotion), Denis Baupin (retenu dans les transports), Yves Cochet (perdu dans un centre commercial), Daniel Cohn-Bendit, alias « Dany le Rouge » ou « Le Rouquin Marteau » (qui avait mieux à foutre et qui compte pas s’excuser).

    Ordre du jour

    1/ Le péril nucléaire et les énergies alternatives

    2/ Le réchauffement climatique et les espèces en disparition

    3/ Les OGM et la sécurité alimentaire

    4/ La participation gouvernementale

    5/ Questions diverses (savoir choisir un gyrophare, la C6 au banc d’essai, les bons restos du 7e)

    Décision n°1

    Après avoir rappelé que « l’existentialisme est un humanisme », Jean-Vincent Placé propose d’écarter les débats stériles sur les questions mineures pour se concentrer sur les vrais enjeux planétaires. Les points 1, 2 et 3 sont donc retirés de l’ordre du jour.

    La proposition est adoptée à l’unanimité.

    Décision n°2

    Après avoir rappelé que « qui oublie son passé est condamné à le revivre », Yannick Jadot propose au préalable de désigner tous les coupables du fiasco de la présidentielle. Ce point est amendé par Cécile Duflot, qui suggère d’être plus indulgent et de tenir pour responsable cette seule conne d’Eva.

    Cette proposition généreuse est adoptée à l’unanimité moins une voix.

    Cécile Duflot se propose de la tweeter immédiatement.

    Décision n°3

    Après avoir rappelé « qu’elle a un train pour Grenoble à 19 heures »; Michèle Rivasi demande alors si on va passer la journée à enculer les mouches avec Miss Norvège, pendant que les socialos se tapent tous les ministères.

    Cette observation est portée au procès-verbal avec une réserve de Maya l’Abeille sur le respect dû aux insectes en général et aux mouches en particuliers.

    Décision n°4

    Après avoir rappelé que « Parfaitement ! Putain ministre, c’était déjà 10 000 plus frais, plus la bagnole plus l’appart, il y a 10 ans. Et pas à Montreuil l’appart », Dominique Voynet propose qu’on se magne et que l’on exclue avec effet rétroactif ceux qui s’opposent à un axe de progrès aussi important en termes d’environnement et de cadre de vie.

    La proposition est adoptée à l’unanimité des participants non-exclus.

    Cécile Duflot se propose de la tweeter immédiatement.

    Décision n°5

    Après avoir rappelé qu’à « chaque jour suffit sa peine et qu’elle doit appeler François Hollande et Jean-Marc Ayrault rapidement », Cécile Duflot propose à présent d’aborder à présent la question des ministres potentiels dans le respect des traditions du mouvement, c’est-à-dire plus tard, dans l’opacité la plus totale, le couloir et les apartés.

    Pour être en cohérence avec les valeurs du mouvement, cette proposition n’est pas mise aux voix.

    Décision n°6

    Après avoir rappelé que « que 80% de l’électricité est d’origine nucléaire et que cette technologie a fait plus de morts au XXIe siècle que la malaria en Suède au haut-moyen-âge », Yannick Jadot demande donc à ce que l’on plonge la salle dans l’obscurité dans les plus bref délais.

    Nul ne contestant la validité de cette observation, la séance est levée à la seule lueur du Blackberry de Cécile Duflot qui tente de tweeter cette terrifiante réalité tout en composant le 06 d’Hollande.

     

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    Pour le changement

    26 avril 2012

    Sentiment partagé au soir du 1er tour des élections présidentielles : l’ennui du très faible score d’Eva Joly, malgré l’échec annoncé il faut bien encaisser ; la satisfaction de savoir Hollande en position de gagner le 2d tour mais sans gloire et sans illusion ; le bon résultat mais finalement décevant du Front de Gauche ; le score canon de Marine Le Pen mais en fin de compte prévisible et proche de celui de son père en 2002.

    Pour Aigues-Mortes, par rapport à 2007 : Sarkozy perd 3 points, Hollande fait moins (en %) que Ségolène, et Mélenchon fédère mieux la gauche du PS (+4%) sans retrouver le niveau du PC et alliés de 2002 (16,2%). C’est Le Pen qui l’emporte, au même niveau que son père en 2002 mais 600 voix de plus.

    Les réactions au vote FN prennent souvent deux formes : l’accablement horrifié devant notre pays gangrené de xénophobie ou la mansuétude pour ce peuple bafoué, que le malheur trompe et la colère aveugle. Je ne partage aucun de ces sentiments : ni indignation, ni complaisance. L’une et l’autre sont des insultes pour des électeurs ordinaires au choix posé, assumé et légitime. Je combats ces idées qui ne sont le fait d’êtres ni faibles, ni abjects, ni impulsifs.

    Les chiffres montrent que le vote FN est installé à Aigues-Mortes depuis plus de 20 ans – JM Le Pen recueillait 19,1% des suffrages en 1995, c’est donc un vote constant, durable, réfléchi. On sait ce qu’il exprime d’un sentiment de ras-le-bol, de petites humiliations, d’injustice, d’insécurité, de spoliation. Cela ne se traduit pas toujours par une saine révolte mais la rancœur et l’envie, des humeurs mauvaises.

    On sait aussi que le vote FN est un parent de l’abstention c’est-à-dire du rejet, voire de la haine, de la politique, du « système », d’un certain ordre des choses jugé comme ayant failli et sans autre raison d’être que de se maintenir à tous prix. Les anathèmes comme les concessions discréditent pareillement les partis dits traditionnels, suffisants ou faibles selon le cas.

    La réponse à ce fait politique, le vote FN, ne peut être que politique, au sens plein de ce mot et de ce que la politique peut : réassortir le peuple, tisser les solidarités, refaire un monde commun. Les armes en sont l’ambition, la volonté, le courage ; les outils : la participation, la discussion, l’élaboration collective, la délibération. Lorsqu’un projet collectif nouveau s’imposera (et qu’on me laisse penser que l’écologie en sera l’âme) alors le vote de l’aigreur s’assèchera privé de son terreau. Cette tâche ne s’accommodera pas de rapiécetages, d’un retour illusoire aux solutions d’avant, d’appels un peu niais aux valeurs. Elle va requérir toute notre énergie et notre intelligence collectives.

    Rien ne laisse penser que François Hollande sera à la hauteur de cette tâche mais ça commence par là : après 10 ans de droite libérale au pouvoir, ya basta, faut que ça change ! Et la bassesse, l’indignité de Nicolas Sarkozy draguant les électeurs du FN en dressant les français les uns contre les autres (alors qu’il est encore président de la République) est un spectacle d’une vulgarité rare.

    Le 6 mai je vote et ferai voter François Hollande.

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    Pour Eva

    11 avril 2012

    Cette tribune est un début de réponse à certains de mes amis sympathisant de l’écologie qui s’interrogent sur le sens du vote pour Eva Joly quand un tel engouement porte la campagne de Jean-Luc Mélenchon ou bien quand l’enjeu de changer de politique enjoint de soutenir sans délai la candidature de François Hollande.

    L’élection présidentielle «à la française» est une institution d’une grande perversité. C’est d’abord un anachronisme, héritage viscéralement anti-démocratique, nostalgie pré-révolutionnaire. Il est d’usage de dire que cette fonction entretient «un lien direct entre un homme et le peuple», comme une double régression : au sens psychanalytique, le désir d’un chef, d’un leader, et au sens politique puisque la modernité démocratique réside au contraire dans l’émergence de formes de médiation, de délégation et de contre-pouvoirs.

    Mais l’élection présidentielle (l’érection pestilentielle disait quelqu’un) exerce sur le pays une véritable fascination, tétanise toute pensée. Elle serait, dit-on, l’étalon de mesure de l’importance d’un parti ou d’un mouvement. A l’expérience on sait bien que c’est faux : le mouvement politique de F. Bayrou ne pesait pas ses 18,5% de voix. Mais l’excitation présidentielle, avec son désir d’incarnation et ses passions grégaires avait encore joué, comme pour d’autres avant lui et pour d’autres demain.

    La pensée écologiste s’enracine dans la mouvance libertaire anti-autoritaire, dans la critique de tout pouvoir institué. Le mouvement Vert, génétiquement, s’est difficilement structuré pour se garder de l’émergence de meneurs d’opinion, de «leader charismatique». Ainsi les écologistes n’aiment pas la présidentielle qui le leur rend bien : les résultats ne sont jamais fameux.

    Pourquoi se présenter alors? Parce que dans le système actuel le parti qui ne présente pas de candidat n’existe pas; parce que pour faire entendre cette critique même du système, et pouvoir le changer un jour, il faut en accepter les règles provisoirement.

    Le choix de la primaire interne à EELV illustre parfaitement cette contradiction : tout le monde attendait l’homme jeune, dynamique, médiatique, et c’est la femme presque âgée à l’accent étranger qui a été choisie. Toute l’écologie est là, dans ce choix courageux des valeurs. Dans ce contrepied à la pensée dominante, dans cette proposition sans concession.

    Mais pourquoi dans le fond voter Eva Joly? Parce que c’est la candidate de l’écologie et que l’écologie est la seule chose nouvelle qui soit arrivé dans le champ de la pensée politique depuis les années 70. « L’écologie politique est le nouveau paradigme organisateur de la gauche » dit Alain Lipietz.

    Et qu’a donc apporté l’écologie en politique?

    • l’exigence de prendre en compte la planète et tous ses habitants comme un tout interdépendant, sous le coup d’une destinée commune et d’une responsabilité partagée;
    • une critique radicale du monde occidental : critique de la «modernité» et du mythe du «progrès», ce veau d’or, pour lesquels une rationalité achevée nous conduirait vers la maîtrise parfaite de la nature et du destin humain; critique de la société sur ses piliers production / consommation / croissance, corollaires de prédation / pollution
    • la reconquête de l’action personnelle, contre les idéologies généralisantes, la capacité pour chacun de se ressaisir du pouvoir de changer le monde, ici et maintenant, par sa seule volonté, par l’expérimentation, la créativité, l’invention de nouvelles relations.

    L’écologie a donc découvert, véritablement, et développé les concepts et les idées qui nous permettrons peut-être de résoudre les grandes crises du monde actuel qu’elle seule analyse comme une crise systémique : la misère de tous les déclassés, le creusement des inégalités, la corruption généralisée, les délires de la finance, Fukushima, les désordres climatiques, sont les formes diverses d’une seule et même crise.

    Eva Joly est une présence capitale : son visage marqué, son accent étranger, et sa détermination d’acier sont, pour quelques semaines au moins, le visage même de l’écologie.

    Sa voix aujourd’hui est faiblement audible : tant pis, ainsi va le carrousel médiatique et son absurde hystérie. Il y a deux ans, le sort du monde se jouait à Copenhague… Pour l’anniversaire de Fukushima, malgré la chaîne humaine, la télé faisait sa une sur le meeting de Villepinte! Nos propositions ne sont pas entendues : ça viendra, plus vite peut-être qu’on le croit.

    D’autres candidats sont porteurs d’espoirs que nous partageons en partie. Mais ce qui s’absente quand la voix d’Eva est couverte, et que personne ne remplace, c’est la clef qui permet de comprendre le monde, l’angle d’analyse critique et de décryptage de la société qu’apporte l’écologie politique.

    Il y a quelque chose d’un peu grave, comme une responsabilité particulière dans le contexte de cette élection. Chaque voix compte dit-on, c’est une banalité, mais ce que certains ressentent aujourd’hui comme jamais : voter Eva Joly c’est faire acte de lucidité et prendre date pour l’avenir, on se reconnaîtra bientôt. En dépit des aléas des échéances électorales, on s’en souviendra, on aura été de ceux qui en 2012 auront voté Eva Joly.

     

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    L’éducation pour tous (café citoyen à St Laurent d’Aigouze)

    7 avril 2012

    Café citoyen vendredi 6 avril, dans l’arrière-salle du Grand Café à St Laurent d’Aigouze : noter d’abord qu’il est réjouissant de rassembler là une cinquantaine de personnes pour discuter, témoigner, argumenter sur des sujets essentiels, la santé il y a trois semaines, l’éducation cette fois-ci.

    L’occasion de souligner que le clivage gauche-droite fonctionne assez bien sur ce sujet : suppressions de postes, fin des RASED (réseaux d’aide spécialisée pour les enfants en difficulté), privatisation rampante, sélection par l’argent (les jardins d’éveil payants), abandon de la carte scolaire et de son objectif de mixité scolaire : ça c’est la droite.

    Et la gauche? On aimerait dire que c’est le contraire : une école ambitieuse, égalitaire, émancipatrice. Malheureusement l’histoire récente montre plutôt des continuités : inégalités croissantes, ascenseur social en panne, réformes inabouties, et Claude Allègre au ministère!

    Alors la tâche de la gauche politique n’est pas de proposer une réforme de plus mais un grand rêve pour l’avenir à partir d’une question toute simple : à quoi sert l’école? S’il s’agit de sélectionner des élites économiques et politiques par des mécanismes de reproduction sociale et d’écoeurer la jeunesse, on ne change rien. S’il s’agit de promouvoir la coopération plutôt que la compétition pour une société de l’autonomie et de la solidarité, c’est autre chose.

    Les écologistes proposent une école fondamentale jusqu’à 16 ans : sans sélection, ni note, ni classement, ni orientation. Puis à 18 ans, un baccalauréat étape dans un parcours personnel, basé sur la présentation de travaux et d’épreuves transdisciplinaires. Et au-delà, aucun jeune sans solution mais une nouvelle période d’expérience personnelle et de formation dans les milieux associatifs, de l’éducation populaire, le service civique ou encore l’apprentissage considéré comme une véritable formation valorisée et rémunérée.

    Puis, parce que la formation c’est tout au long de la vie, accorder 16 semestres de congé durant la vie active avec garantie de revenu.

    Notre discussion a beaucoup porté sur les carences de la formation des enseignants et les  difficultés d’exercice du métier. Tout à fait d’accord, mais considérons d’abord que c’est un métier impossible! La société a – au moins – un double discours sur l’école : elle dit aux enseignants : «Faites de nos enfants des hommes et des femmes libres» mais elle exige en même temps qu’ils en fasse des futurs vainqueurs de la guerre économique généralisée. Ca peut rendre fou.

    Nous voulons donc ouvrir le débat avec les enseignants, les associations, les mouvements d’éducation populaire, les chercheurs sur la définition de l’école fondamentale, une autre école pour une société transformée.

     Prochain café citoyen le 10 mai, sujet non défini.

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    Chaîne humaine contre le nucléaire – à propos de Kenzaburo Oé

    9 mars 2012

    Kenzaburo Oé est un des plus grands écrivains de notre temps. J’ai découvert son oeuvre à l’âge de 20 ans, passionné par l’inventivité du récit, un art de vérité irrigué de la vigilance inquiète de l’homme engagé.

    Son oeuvre, marquée par l’imaginaire japonais, puisant aux sources mythologiques de l’ancien Japon des îles et des forêts,  s’est inscrite sous un double signe : Hiroshima (il avait 10 ans à la fin de la guerre) et la venue au monde d’un fils handicapé mental. Il est aujourd’hui à 77 ans la conscience morale du Japon en même temps, diraient certains, qu’un homme du passé, de ceux qui persistent à chercher à comprendre le sens profond de nos actions. Il reçu le prix Nobel de littérature en 1994.

    Pour moi K. Oé est un guide dans ce monde troublé. Depuis Fukushima Oé est intervenu à plusieurs reprises pour rappeler que la question nucléaire n’est pas seulement économique et politique mais éthique. « Nous sommes sous les yeux des victimes d’Hiroshima et Nagasaki ».  C’est sous ce regard, s’il est supportable, que nous irons constituer quelques maillons de la chaîne humaine anti-nucléaire qui reliera Avignon à Lyon ce dimanche 11 mars 2012, un an après Fukushima.

    Pour tous renseignements : http://chainehumaine.org/

     

     

     

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    Meeting de campagne – Eva Joly

    22 février 2012

    Grand meeting national de campagne d’Eva Joly à Montpellier, mercredi 29 février 2012, salle Pelloutier (Place Zeus à Antigone) à 20h (ouverture des portes à 19h30).

    Accès: Tram lignes 1 (arrêts « Léon Blum » et « Place de l’Europe ») et 2 (Arrêt « Place de l’Europe »)

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    Les ravages de la présidentielle

    12 février 2012

    Qui mesurera les dégâts à notre système politique provoqués par cette élection unique en son genre, «la présidentielle à la française», clef de voûte de nos institutions politiques comme on dit?

    Il y a des explications historiques sans doute liées à notre approche du «grand homme», au besoin d’incarnation de l’esprit national, etc.

    De fait l’hyper-personnalisation, l’emballement du cirque médiatique, la focalisation faite de vénération autour et sur l’individu providentiel et unique est une chose qui me rend positivement malade, et qui met tous les écologistes mal à l’aise. L’électorat le leur rend bien d’ailleurs qui donne aux candidats verts des scores généralement peu glorieux. Parce que les français adorent cette élection qui symbolise pour les écologistes un régime présidentialiste contraire à leurs options parlementaristes.

    Pourquoi un Bayrou inexistant entre deux échéances et dont chacun sait que tout le programme se résume à «être élu président de la République» peut frôler les 18% des voix quand les écologistes qui ont apporté à peu près tout ce qui s’est fait de neuf en politique depuis trente ans se retrouvent en 2007 avec les 1,5% de D. Voynet? Pourquoi aujourd’hui, alors que la représentativité des écologistes est en moyenne de 10% à 15% selon les élections Eva Joly s’effondre-t-elle dans les sondages?

    Je sais, les querelles internes, l’absence de soutien du parti, l’équation personnelle, des choix contestables de campagne, le souvenir de 2002, la crise, etc. Tout cela est vrai mais est-ce l’essentiel?

    Autre exemple : Besancenot et Laguiller faisaient 5% chacun en 2002; Poutou et Arthaud ne font pas 0,5%. Parce que, entre autre, Mélenchon est là, et la folie médiatique, qu’il fustige mais maîtrise et utilise mieux que personne.

    Les écologistes connaissent bien cette question puisqu’ils ont eu à choisir entre Hulot et Joly, c’est-à-dire : la pure figure des médias, le populaire animateur de TF1, et l’improbable immigrée norvégienne, femme déjà presque âgée à l’accent prononcé. Quel autre parti que celui des écologistes aurait fait le choix que nous avons fait, que j’ai fait? Mais vous êtes fous, me disait-on, vous êtes tombés sur la tête!

    Et puis la perversion du «vote utile» : «A quoi cela sert-il de voter Eva Joly puisque les sondages sont ridicules?» Et bien sûr plus les sondages baissent plus les électeurs fuient. Pourquoi? Je ne sais pas. Un sorte d’instinct grégaire. Car comment ne pas se dire, si on a quelque sensibilité écologiste, que plus le score annoncé est faible plus il est utile et nécessaire de voter pour celle qui porte l’écologie politique? 

    Et nous revendiquons notre candidate : oui, une femme, admirable, intelligente, intègre, énergique, originale, qui incarne notre projet et nos valeurs. Elle est certes maladroite sur certains plateaux de télévision mais pour nous ce n’est pas un défaut.

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