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    Salins : nouvelle provocation de M. Lévi

    23 septembre 2012

    On ne sait si on doit en rire ou en pleurer. Le PDG des salins, Pierre Lévi, vient de décréter le gel des projets touristiques, Musée du sel et centre d’halothérapie ou thalasso de luxe, officiellement en raison du manque de soutien de l’Etat et des collectivités (FR3-LR, 22/09/12).

    A propos du musée Pierre Lévi dit : « Nous demandions une aide des collectivités locales, pour construire des infrastructures très chères. Mais je n’ai jamais réussi à rencontrer le président du conseil général du Gard, ni le président de la région Languedoc-Roussillon. Le projet est donc au point mort.» (La Provence, 21/09/12). C’est intéressant : nous pensions que les amis PS étaient de fervents soutiens de ce projet qui tient tant au coeur de M. Bonato, et notamment Damien Alary, président du CG30?… C’est en tout cas ce qui se disait et se voyait sur une vidéo pendant la campagne des cantonales par exemple. Y aurait-il eu double-jeu?

    Pour ceux comme moi qui avait juré la perte de ce projet funeste de thalassothérapie au milieu des salins c’est une satisfaction avec un goût amer, parce que l’on sent bien derrière cela toute la morgue du PDG qui se joue de tous et de chacun, et n’obéit qu’à des  commanditaires masqués, des fonds d’investissement spéculatifs sans foi ni loi.

    Pour confirmer cette impression, M.Lévi va jusqu’à traiter un ministre de la République Guillaume Garrot par-dessus la jambe : il pose un lapin à Guillaume Garot lors de sa venue à Aigues-Mortes puis qualifie l’initiative du ministre d »effort évident de bonne volonté« , tout en le congédiant : « J’ai consulté nos avocats : ce dispositif (de médiation) ne reposerait sur aucune base juridique. Dès lors, comment accepter d’engager la compagnie dans cette aventure ? » avant de rejeter la responsabilité du blocage sur «une grande partie des salariés» (La Provence, 21/09/12).

     

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    Un homme, une femme, un mandat

    15 juillet 2012

    Le cumul des mandats électoraux est véritablement un cancer de la vie politique française. C’est une spécificité nationale, aucun autre pays développé ne nous est comparable sur ce point. C’est ce qui permet de faire une carrière politique.

    Tous les élus en France, ceux qui veulent faire carrière, sont tétanisés par l’obsession de créer les conditions de leur réélection, c’est-à-dire de la démagogie électoraliste. Pas une décision dont le critère ne soit : va-t-elle me faire gagner des voix ou en perdre? Seuls sont libérés de cette tyrannie qui décident volontairement de ne pas se représenter, autant dire une infime minorité.

    La plupart des élus prétend, pour justifier le cumul, qu’il est nécessaire d’avoir un mandat local pour garder «un contact avec la réalité du terrain»: c’est une vaste blague, les fonctions de législateur n’ont qu’un lointain rapport avec celles de maire d’une commune moyenne par exemple. Mais de fait ces élus ont un besoin crucial de garder le contact avec la base électorale qui leur servira à être réélu.

    Un élu local, du fait de l’exercice même de sa fonction, accorde des autorisations, facilite des actions, délivre des permis de construire, embauche du personnel, etc., bref : rend des services. Or tout service rendu crée une personne redevable, et comment mieux solder sa dette envers un élu qu’en votant pour lui.

    C’est ainsi que se fabrique des «fiefs», dont le mot moyenâgeux nous ramène au lien de vassalité, c’est-à-dire dans un monde pré-démocratique. Combien votent pour le maire parce qu’ils ont «la reconnaissance du ventre», parce qu’il a accordé un permis, embauché un fils, etc. sans se rendre compte qu’ils sont déjà là dans un rapport qu’il faut qualifier de corruption.

    L’objectif premier d’un maire élu sans majorité absolue, par exemple à l’occasion d’une triangulaire, est de profiter au mieux des 6 ans de mandat pour se créer suffisamment de débiteurs pour devenir réellement majoritaire. Ce fut le cas de René Jeannot, élu en 1989 sur une division de la gauche très majoritaire (le PC d’alors avait voté contre Sodol Colombini, communiste dissident) et qui fut assez habile pour se faire réélire en 1995. C’est le cas aujourd’hui de Cédric Bonato, élu avec moins de 40% des voix en 2008, mais dont les perspectives semblent beaucoup plus hasardeuses : parce que la sociologie électorale très à droite lui est défavorable, parce qu’il a tourné le dos à toute alliance politique au-delà de son cercle restreint, parce qu’il a multiplié les maladresses par manque de lucidité et inexpérience. Néanmoins, s’il devait être réélu il pourrait envisager assez sereinement les 40 années qui viennent.

    Cédric présente toutes les qualités pour faire carrière : pur apparatchik du parti socialiste tendance frêchiste, redoutable machine électorale, il s’est révélé une passion pour l’exercice du pouvoir d’élu, un vrai talent relationnel, en empathie apparente avec tous, habile à tirer les ficèles de la démagogie ordinaire , c’est-à-dire l’art de raconter des histoires et de jouer du pathos. Il pourrait faire dans quelques décennies un honorable sénateur type Vème République (si ça existe encore) à condition d’être réélu en 2014. Et donc la pratique de Cédric Bonato, malgré les promesses convenues de moralisation, est restée ce qu’elle fut avant lui, hors de toute légalité, celle des proches, des amis et des réseaux.

    Car c’est une des clefs du système, qui est une sorte d’oligarchie (le pouvoir de quelques-uns) élective : pour être élu il faut avoir été élu, et les partis politiques sont les animateurs et relais actifs de ce système. On évoquait devant Hélène Mandroux la possibilité d’une primaire à gauche pour désigner le candidat aux prochaines municipales à Montpellier. Réponse : c’est idiot, quand le sortant se représente il n’y a même pas de discussion.

    Ce qui est idiot et mortel c’est précisément cette conception de la classe politique comme d’une caste dont le seul but et de durer et cumuler. En France, les hommes et les femmes politiques qui veulent faire carrière (ce n’est pas, loin de là, le cas de tous les élus locaux) endossent l’habit de ceux qui pensent avoir une vocation : le but primordial sera 1. de se faire réélire, 2. de gagner d’autres mandats, 3. que ça dure le plus longtemps possible. Et loin derrière, en 7 ou en 8 on aura le souci de l’intérêt général.

    La solution : un homme, une femme, un mandat, renouvelable une fois.

    Ce n’est évidemment pas ce que va proposer la commission Jospin (qui vient d’être nommé par Hollande), ni ce qui a la moindre chance d’être voté par le Parlement. Nos élus n’ont pas l’intention de se faire hara-kiri, comme ils disent. C’est pourtant, j’en suis convaincu, ce que souhaitent les citoyens. C’est étrange, tout le monde invoque le référendum pour ceci, contre cela, mais pas un élu, de la gauche radicale à la droite extrême n’en a proposé sur ce sujet qui est pourtant au coeur même de la perversion de notre pseudo-démocratie. Bizarre non?

    Mais chacun se sent un petit peu obligé de la promettre, surtout quand il est dans l’opposition : c’est plus facile d’être contre le cumul des mandats quand on en a pas. Mais dès qu’on a remporté l’élection c’est vite plus embêtant : dilemme actuel de nos élus locaux socialistes (maires, présidents de communauté de communes, conseillers généraux, conseillers régionaux) qui viennent d’être élus députés.

    «- J’avais dit que…, vous êtes sûrs? Mais la loi ne m’interdit pas…?

    • Non, la loi ne vous interdit pas, c’était juste une promesse électorale.
    • Ah, ouf!
    • Mais c’est une règle interne au PS et un engagement que vous avez signé.
    • Oui, oui, mais rien ne presse…»

    A noter hélas que cette hypocrisie est partagée par certains élus écologistes.

    Voir article : Le PS pris au piège du cumul des mandats (Midi Libre, 11-07-2012)

     

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    Ecologie, par ici la sortie!

    10 juillet 2012

    Un point de vue – que je fais mien – de Wéronika Zarachowicz paru dans Télérama n°3260 du 4 juillet dernier (page 13).

    « La campagne socialiste avait déjà sérieusement manqué de vert. Les premiers pas du quinquennat Hollande enfoncent le clou : «Le changement, c’est maintenant»… mais pas pour l’environnement. Le 13 juin dernier, la nouvelle ministre de l’écologie Nicole Bricq ose annoncer le gel de l’exploration pétrôlière au large de la Guyane, au grand dam du pétrôlier Shell et de la présidente du Medef Laurence Parisot? Ouste, du balai! Un petit remaniement ministériel, et voilà madame Bricq nommée ministre du Commerce extérieur, arbitrage fait le 21 juin, en plein sommet de la Terre à Rio. Toujours le 21 juin, une cinquantaine de personnes ose manifester – pacifiquement – contre le projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes, ardemment soutenu par Jean-Marc Ayrault depuis des années? Ouste, du balai! Les voilà délogés – violemment – par des gendarmes surarmés et surcasqués, à coups de matraques et de gaz lacrymogènes. Chouette, pile poil pour Rio! Le tableau serait incomplet sans, le 18 juin, l’entrée fracassante de Stéphane Le Foll, notre ministre de l’Agriculture, au Conseil européen, à propos de la réforme de la PAC (Politique Agricole Commune). On l’a connu plus inspiré, auteur d’un bon rapport sur l’agriculture et le changement climatique : il opère cette fois un virage à 180° en refusant la proposition de la Commission de réorienter 25% des dépenses vers les mesures agro-environnementales et l’agriculture bio. Sale temps pour la planète : les premiers arbitrages de Jean-Marc Ayrault sont, hélas, à l’unisson des positions gouvernementales des pays dominants, telles qu’elles se sont exprimées à Rio. Objectif croissance et matraquage pour la planète! Le changement, c’est pas maintenant. »

    A ces observations on peut rajouter :

    • l’annonce de la mise en oeuvre d’ »un nouveau surgénérateur à l’image de Superphénix », Astrid,  projet de réacteur de quatrième génération fonctionnant au plutonium « recyclé », malgré l’accord programmatique signé en novembre 2011 entre le Parti socialiste et EELV dans lequel il est précisé qu’ »aucun nouveau projet de réacteur ne sera initié »;
    • le refus des députés de la majorité de donner à EELV la présidence de la commission du développement durable, décrit par Denis Baupin comme « un accord non respecté »;
    • le tapis rouge déroulé pour Ali Bongo, fils d’Omar et figure emblématique des relations faites de cupidité et de corruption généralisées que l’on nomme Françafrique avec laquelle le candidat Hollande s’était engagé à rompre;
    • la signature un peu grimaçante sans véritable renégociation, malgré les engagements de campagne, du traité budgétaire signé par Sarkozy.


    à ND-des-Landes, le 21 juin 2012

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    Collard élu avec les voix de l’UMP

    18 juin 2012

    On a remarqué hier soir, ce furent ses premiers mots, les remerciements appuyés de Gilbert Collard aux électeurs de l’UMP qui ont permis sa victoire. En effet, le vote en faveur d’Etienne Mourrut s’est effondré et le report de voix s’est fait sur le candidat du Front National. Mais il faut aller plus loin :

    • Le candidat arrivé en troisième position perd toujours des voix entre les deux tours, en général entre 2 ou 3 ou 4%; M. Mourrut a chuté de plus de 8%.
    • Mais surtout cette baisse n’est pas homogène : -12% sur le Grau-du-Roi, -11% sur Aigues-Mortes et St Laurent, -8% sur Vauvert, -7% sur Aimargues, St Gilles, Le Cailar, -6% sur Bernis et Gallargues, etc. C’est-à-dire qu’Etienne Mourrut a perdu d’autant plus de voix que l’on est proche de sa sphère d’influence, le maximum se situant dans son propre fief du Grau-du-Roi. Cela signifie que M. Mourrut a demandé à ses proches de voter pour M. Collard.

    Notre circonscription portera désormais le stigmate – de même que St Gilles «ah oui la première ville FN» – la Camargue gardoise sera désormais partout en France, et pour des décennies, «ah oui, Collard, le FN». On n’imagine pas le tort que cela fera à notre région, à notre économie, le préjudice en terme de tourisme, de développement culturel, de rayonnement. Quand je pense que j’ai voté Chirac en 2002 dans le seul but de minorer le score de Le Pen et qu’aujourd’hui ce sont ses amis, à Chirac, qui nous colle le FN ici, chez nous, ça fait un peu mal au buffet.

    Bravo et félicitations à Katy Guyot pour cette belle campagne, sincère et digne, mais là le combat était inégal.

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    La suppléante d’Etienne Mourrut agressée

    14 juin 2012

    Suite à l’agression d’Eline Enriquez-Bouzanquet je tiens à exprimer mon indignation pour cet acte politique scandaleux et témoigner tout mon soutien et ma solidarité à la candidate.

    Par cet évènement la campagne des législatives a pris un tour nouveau. Bien sûr il ne s’agit pas de surinterpréter l’acte d’un détraqué ou de généraliser à une formation politique un comportement déviant isolé.

    Néanmoins deux remarques :

    • les propos rapportés de l’individu témoignent de liens explicites avec la campagne de M. Collard;
    • la violence politique accompagne le FN. Son discours n’en appelle pas directement à la haine (comme le rappelle innocemment Gilbert Collard) mais à des pulsions simples, aux «passions tristes» que sont la peur de l’autre, les solidarités tribales, l’anti-intellectualisme, la nostalgie de la pureté perdue… Cette pensée réactionnaire libère des énergies anti-démocratiques.

    Je ne tiens pas le FN pour directement responsable de cet acte particulier mais bien d’un climat général de rancoeur et d’intolérance qui l’a autorisé.

     

     

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    Mourrut / FN : un accord seulement différé

    13 juin 2012

    Par de fortes pressions des instances nationales de l’UMP allant jusqu’à la menace d’exclusion, M. Mourrut, qui souhaitait se retirer au bénéfice de Gilbert Collard, a été contraint de se maintenir au 2d tour. Ce qui de fait augmente les chances d’élection de la candidate socialiste.

    On pourrait penser qu’il s’agissait là d’une position personnelle incongrue pour une fin de carrière politique un peu piteuse mais ce n’est pas ça : c’était un choix local collectif de l’entourage du candidat UMP. Adhérents et sympathisants rendent les armes devant l’idéologie frontiste croyant sauver l’essentiel alors qu’ils perdent tout.

    Etienne Mourrut pense-t-il sauver sa mairie en s’attirant les bonnes grâces du FN alors qu’il fait acte d’allégeance et aveu de soumission? Curieux calcul perdu d’avance? Peut-être – mais on peut penser qu’en politique expérimenté et roué M. Mourrut ne ferait pas une telle erreur.

    Il y a donc une autre hypothèse : Si MM. Fillon et Copé ont été aussi intransigeants (apparemment) sur un possible arrangement Mourrut-Collard ce n’est sans doute pas pour une question de valeurs (1) mais parce qu’ils savent que l’avenir de la droite est en jeu. La rupture du cordon sanitaire ouvre la porte à une O.P.A. du FN sur la droite de l’UMP. La recomposition de la droite est déjà en cours. Etienne Mourrut et son entourage ont anticipé et choisi leur camp : lorsque l’UMP aura éclaté et qu’un pôle de droite radicale (qu’on ne dira plus extrême) se sera structuré autour du FN new look devenu «acceptable», ils seront de ce côté-là. Ils en partagent déjà les valeurs, les espoirs, ils parient sur le dynamisme et le projet : fin du projet européen, immigration zéro, tolérance zéro, préférence nationale, etc.

    Et le rapprochement n’est pas nouveau : on se souvient par exemple de la présence de France Jamet (FN) aux côtés d’Etienne Mourrut lors de l’arrivée du TER avec Christian Bourquin. D’autres étapes avaient précédé. Ne doutons pas que, contraint de se présenter, M. Mourrut aura à coeur de faire aboutir son souhait de faire élire M. Collard : il votera et fera voter pour le candidat frontiste. Nombre de ses proches ont déjà exprimé leur préférence.

    Le cas Mourrut est unique en France. Seul Roland Chassain dans les Bouches-du-Rhône a fait de même et s’est retiré effectivement : son exclusion est en cours. Mais pour M. Chassain il s’agit d’une affaire personnelle : aveuglé par la haine, il règle ses comptes avec Michel Vauzelle. Rien d’équivalent pour M. Mourrut qui connaît à peine la candidate PS. Il s’agit bien et pleinement d’un choix politique. Que la menace ait payé et que M. Mourrut se soit finalement maintenu ne change rien : c’est dans l’hésitation et l’intention première que le pas a été franchi, tout le monde l’a bien compris et Marine Le Pen exulte. Le tabou est tombé. De la même façon que lorsque Jacques Blanc s’était laissé élire président de Région avec les voix du FN. Etienne Mourrut franchi l’étape supplémentaire : un accord électoral réciproque. Seulement différé de deux ans. Les prochaines élections municipales sont en 2014.

     

    1. «Nadine Morano a dit que les électeurs du Front National avaient les mêmes valeurs qu’elle, et moi j’ai les mêmes valeurs que Nadine Morano» (François Fillon, 13/06/2012)

     

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    Législatives 30-02 : Mourrut sanctionné, PS et Verts unis pour l’emporter dimanche prochain

    10 juin 2012

    La question de l’abstention

    L’abstention importante mais prévisible affecte la légitimité des futurs élus. Les législatives deviennent un ennuyeux troisième tour de la présidentielle qui montre l’état de dégradation de l’esprit parlementaire et traduit le caractère outrancièrement présidentialiste du régime, une forme de bonapartisme. On attend de la nouvelle majorité qu’elle remette à l’endroit le calendrier électoral qu’avait inversé Lionel Jospin par calcul et ambition personnelle.

    Des écologistes peu visibles

    Si la victoire est à gauche et devrait être confirmée dimanche prochain il faut bien constater que les résultats décevants se suivent pour Europe Ecologie Les Verts. Les projections en sièges donnent 8 à 14 sièges quand 20 à 30 étaient espérés en cas de victoire de la gauche. Deux raisons à cela :

    • une stratégie politique hasardeuse et peu lisible d’accord avec le PS et une course peu digne aux postes ministériels ;
    • l’inactualité dans l’opinion des questions écologiques, qui ne laisse pas d’inquiéter quand l’urgence écologique n’a jamais été aussi pressante.

    Les Verts auront donc peu d’élus et se retrouvent bâillonnés par une alliance avec un François Hollande dont le peu de sensibilité écologique est évident et notoire.

    Gilbert Collard en tête

    Sur la deuxième circonscription du Gard, Gilbert Collard est au plus haut profitant notamment du coup de projecteur médiatique (l’effet «vu à la télé») et d’une sociologie durablement favorable à la rhétorique FN. Katy Guyot, PS, bénéficie à plein du soutien d’Europe Ecologie Les Verts et du vote utile puisque le Front de Gauche fait moitié moins que JL Mélenchon. Etienne Mourrut est en chute libre et perd 24 points par rapport au 1er tour de 2007. Bien sûr le contexte est défavorable à l’UMP et certains y ont vu le match de trop. Il se pourrait aussi que les errements de gestion locale relevés par les magistrats commencent à peser.

    La stratégie suicidaire d’Etienne Mourrut

    Mais surtout : la stratégie d’Etienne Mourrut est emblématique de la porosité nouvelle entre UMP et FN. Sa campagne très à droite, les affiches bleu blanc rouge, les tracts contre le vote des «étrangers», son discours devenu ultrasécuritaire (cf le TER à 1 €), les déclarations ambiguës sur les valeurs, etc., ont illustré qu’il courtisait avec M. Collard le même électorat. Cette dérive est alarmante et suicidaire, la sanction le prouve.

    Une alliance avec le Front National?

    Le pire est encore à venir : M. Mourrut s’interroge, au soir du 1er tour, sur son éventuel maintien au second tour. Nous en sommes donc à envisager une alliance objective UMP/FN. M. Mourrut espère peut-être ainsi sauver son siège de maire du Grau-du-Roi explicitement menacé par Gilbert Collard. Gageons que par cette reculade supplémentaire il signe sa perte définitive.

    La dynamique est aujourd’hui clairement du côté de Katy Guyot et de ses alliés qui doivent pouvoir l’emporter lors de ce 2ème tour à haut risque. La mobilisation doit être sans faille. Europe Ecologie Les Verts appelle à voter et faire voter pour Katy Guyot dimanche 17 juin.

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    Législatives : état des lieux dans la 2ème circonscription du Gard

    1 juin 2012

    Un accord national a été passé en novembre 2011 entre le Parti Socialiste et Europe Ecologie Les Verts. Cet accord comprend une partie programmatique et un volet électoral. Ce dernier prévoit que la PS soutient les candidats EELV dans une soixantaine de circonscriptions et qu’EELV ne présentera pas de candidat dans un certain nombre de circonscriptions dite «à risque FN». La 2ème circonscription du Gard rentre dans cette catégorie. Il n’y a donc pas de candidat EELV en lice.

    A la suite de conflits internes l’accord PS-EELV largement contesté a été considéré comme caduc par certains adhérents, d’où la candidature dissidente d’Auguste Victoria.

    Une tentative d’accord national s’est faite à trois entre PS, EELV et Front de Gauche pour ne présenter qu’un seul candidat de gauche dans les circonscriptions les plus risquées. Cet accord n’a pu aboutir, chacun renvoyant la faute sur l’autre.

    Les candidat(e)s (les étiquette sont celles revendiquées par les candidats) :

    1.  Jean-Michel SPOSITO (Parti du vote blanc) Remplaçant : Dalida MAMECHE

    Ce parti ne défend aucun programme sauf la reconnaissance du vote blanc aujourd’hui assimilé aux votes nuls et à l’abstention. Présenter des candidats à la seule fonction de pouvoir comptabiliser les votes blancs et leur donner un poids politique. A noter que les écologistes revendiquent également la comptabilisation effective des votes blancs.

    2.  Katy GUYOT (Parti Socialiste) Remplaçant : Pierre MARTINEZ

    Avec le soutien d’Europe Ecologie Les Verts, du Parti Radical de Gauche et du Mouvement des Citoyens. K. Guyot est conseillère municipale d’opposition à Vauvert.

    3.  Gilbert COLLARD (Front National) Remplaçante : Evelyne RUTY

    L’avocat médiatique est une sorte de SDF de la politique : il aura arboré toutes les couleurs (de la gauche vers la droite) et erré dans pas mal de cantons pour se faire élire.

    4.  Etienne MOURRUT (UMP) Remplaçante : Eline ENRIQUEZ- BOUZANQUET

    Député de la circonscription depuis 2002, le maire de Le Grau-du-Roi, à 72 ans, brigue, à reculons dit-on, un troisième mandat.

    5.  Dorothée MARTINERIE (Debout la République) Remplaçant : Georges PIGEONNEAU

    Parti de Nicolas Dupont-Aignan, gaulliste souverainiste, partisan du retour au Franc.

    6.  Danielle FLOUTIER (Front de Gauche soutenue par le PG) Remplaçant : Alain NUNEZ

    Du Parti de Gauche, la formation de Jean-Luc Mélenchon.

    7.  Auguste VICTORIA (Écologiste) Remplaçante : Muriel BAILEY

    Dissident d’Europe Ecologie Les Verts.

    8.  Stéphane MANSON (Lutte Ouvrière) Remplaçante : Jeannine ROSSI

    9.  Jacqueline ABELLO BOYER (Le Trèfle – Les nouveaux écologistes Hommes Nature Animaux) Remplaçante: Marie-Thérèse DI STEFANO

    Parti qui s’affiche en défenseur de la cause animale, issu de la droite dure marseillaise, typiquement le gros profiteur des deniers publics à travers le financement des partis politiques.

    10.  Carole JOURDAN (Alliance Écologiste Indépendante) Remplaçant : Adeline MIES-SAUSSAC

    Parti qui se veut ni droite ni gauche, dirigé par Jean-Marc Governatori, personnalité et formation douteuses soupçonnées d’être liées à des sectes. Antoine Waechter et son MEI ont quitté l’AEI en 2010 pour se rapprocher d’EELV.

    11.  James CLIMENT (Parti Pirate) Remplaçant : Guillaume TISSERANT

    Parti qui vise la protection des libertés individuelles et de la vie privée, hors des clivage gauche-droite. J. Climent, condamné à 20 000 € pour téléchargement, s’est pourvu devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Les partis pirates font des résultats impressionnants en Allemagne ou Suède.

    Note sur le système électoral :

    La circonscription comprend les cantons d’Aigues-Mortes, Vauvert, St Gilles, Rhôny-Vidourle, Sommières. On y compte à peu près 80 000 électeurs inscrits sur les listes électorales.

    Pour qu’un candidat puisse se maintenir au second tour il doit obtenir au moins 12,5% des inscrits. La participation pour ce type d’élection est d’environ 60% : cela donne 48 000 suffrages exprimés. Le seuil de qualification est donc de 10 000 voix ou 20,8% des suffrages exprimés. Le candidat qui fera moins de 20% des voix au premier tour sera éliminé.

    Pour information, voici les résultats des principaux candidats au 1er tour de la présidentielle, rapportés à la circonscription : Hollande 22% – Le Pen 29% – Sarkozy 27% – Mélenchon 11% – Joly 2% – Bayrou 6%

     

     

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    Publicité politique dans Midi Libre

    6 mai 2012

    Le Conseil général du Gard s’est offert une pleine page de publicité dans le Midi Libre du 29 avril dernier, c’est-à-dire le dimanche d’entre-deux tours de l’élection présidentielle. Sur toute la période, y compris le jour du vote, un bandeau actif avec la même image publicitaire citant Damien Alary (président du CG30 et soutien actif de François Hollande) ornait la page d’accueil du site du quotidien régional (voir capture d’écran ci-dessous).

    site web Midi Libre, 6 mai 2012

    Cette pratique pose de sérieux problèmes démocratiques :

    1. Sous prétexte de communication institutionnelle des élus locaux se payent de belles campagnes de promotion publicitaires au frais des contribuables, sans naturellement que leurs opposants politiques puissent bénéficier de moyens comparables. A noter qu’une proposition de loi du député Jean-Pierre Giran (UMP) visant à «interdire l’utilisation à des fins publicitaires du nom d’un élu de l’exécutif pendant tout le mandat électoral» a été déposée l’an passé, sans suite.
    2. Ces recettes publicitaires tendent à devenir essentielles à l’équilibre des comptes des principaux organes de presse régionale, et la dépendance économique crée de fait une dépendance éditoriale. Le coup de colère de Georges Frêche contre Midi Libre en 2006 avait fait perdre 3 millions d’euros au journal selon le directeur de la rédaction (voir Le Monde, 3/03/2006). De quoi modérer «l’indépendance des journalistes».
    3. En période électorale, la promotion politique du principal soutien dans le département d’un des deux candidats ne devrait-elle être considérée, pour une part au moins, comme une dépense de campagne?

     

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    Etienne Mourrut : fin de partie?

    29 avril 2012

    Législatives 2012

    De gros nuages sombres s’accumulent au-dessus d’Etienne Mourrut depuis quelques mois qui pourraient être de très mauvais augures pour les échéances à venir (élections législatives de juin). Si les coups venaient de son opposition politique on pourrait les mettre au crédit de simples enjeux partisans. C’est généralement la ligne de défense de la majorité graulenne : les «socialos-communistes» sont envieux et méchants, ils disent donc des méchancetés et des mensonges. Hélas pour M. Mourrut, ce sont des magistrats impartiaux et indépendants qui ont par trois fois rendus un verdict sans appel : la Cour des comptes, la Chambre régionale des comptes, le Tribunal Administratif.

    Soupçons de favoritisme dans l’attribution des concessions de plage ou pour l’entreprise de son fils, ou pour un permis de construire accordé à un adjoint, opérations immobilières aventureuses qui mettent en péril l’équilibre des finances communales, Plan Local d’Urbanisme (PLU) contesté devant les tribunaux, permis suspendu pour la grande mairie de front de mer, etc. Nombre de ces affaires caractérisent des pouvoirs trop longuement exercés qui donne aux élus (de tous bords) un sentiment de toute puissance et d’impunité.  Toutes ces éventuelles dérives prennent leur origine dans cette maladie mortelle pour la démocratie qu’est le cumul des mandats et l’absence de limite à leurs renouvellements.

    C’est alors que l’image d’Etienne Mourrut est sérieusement écornée que le rapport de forces politiques tourne en défaveur de son parti l’UMP. N. Sarkozy sera probablement battu le 6 mai et les résultats du 1er tour pour la 2ème circonscription du Gard ne sont guère favorables. Les projections (cf site Le Grau-du-Roi Demain) donnent 29% pour le FN, 35% pour le PS-Front de Gauche-Verts, 27% pour l’UMP. On voit mal comment éviter une triangulaire, et comment la dynamique présidentielle ne pourrait pas profiter à la candidate de la Gauche. Reste un possible effet-Collard et le risque FN.

    Etienne Mourrut saurait-il, le cas échéant, appeler à voter au second tour pour Katy Guyot si cela devait s’avérer la seule façon d’éviter l’élection d’un député frontiste? Il ne s’agit ici bien sûr que d’une hypothèse d’école, mais tout de même, je me demande…

     

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