Kenzaburo Oé est un des plus grands écrivains de notre temps. J’ai découvert son oeuvre à l’âge de 20 ans, passionné par l’inventivité du récit, un art de vérité irrigué de la vigilance inquiète de l’homme engagé.
Son oeuvre, marquée par l’imaginaire japonais, puisant aux sources mythologiques de l’ancien Japon des îles et des forêts, s’est inscrite sous un double signe : Hiroshima (il avait 10 ans à la fin de la guerre) et la venue au monde d’un fils handicapé mental. Il est aujourd’hui à 77 ans la conscience morale du Japon en même temps, diraient certains, qu’un homme du passé, de ceux qui persistent à chercher à comprendre le sens profond de nos actions. Il reçu le prix Nobel de littérature en 1994.
Pour moi K. Oé est un guide dans ce monde troublé. Depuis Fukushima Oé est intervenu à plusieurs reprises pour rappeler que la question nucléaire n’est pas seulement économique et politique mais éthique. « Nous sommes sous les yeux des victimes d’Hiroshima et Nagasaki ». C’est sous ce regard, s’il est supportable, que nous irons constituer quelques maillons de la chaîne humaine anti-nucléaire qui reliera Avignon à Lyon ce dimanche 11 mars 2012, un an après Fukushima.
Pour tous renseignements : http://chainehumaine.org/