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    Le site déménage

    31 décembre 2012

    Après quelques semaines de repos le site reprend du service mais change d’adresse pour plus de confort – et quelques fonctionnalités que je n’ai pas fini de découvrir. Merci de votre fidélité et à tout bientôt.

    Veillez suivre le lien suivant et l’enregistrer désormais dans vos favoris :

    http://didiercaire.eelv.fr/

    Et meilleurs voeux à toutes et tous!

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    Non à la thalasso de luxe dans les Salins

    26 mars 2012

    Le nom d’halothérapie pourrait induire en erreur : il ne s’agit pas ici d’un centre de soin et d’enjeux de santé publique. Mais de bien-être ou relaxation, de «zénitude»(!) nous dit-on, et d’investissements privés sur le créneau du tourisme de luxe. Aucun intérêt général ici sinon l’habituel chantage à l’emploi; par contre des intérêts politiques et privés très évidents.

    Tout ce qu’on devait craindre de la désindustrialisation progressive des Salins du Midi est ici à l’oeuvre : de grands espaces devenus soi-disant «inutiles», l’appétit des promoteurs, l’alibi touristique et le chantage à l’emploi. Dans un contexte politique sans âme et sans projet, tout devient possible.

    Le groupe Salins va-t-il arriver à faire à Aigues-Mortes, avec la complicité des élus locaux, ce qu’il n’est pas parvenu à faire dans le Var ou à Salin-de-Giraud : un grand complexe hôtelier, première étape, la plus difficile, avant d’autres à venir, parce qu’un tabou sera tombé.

    Pour des raisons d’opportunité Salins vient de racheter 13 (treize) hectares aux domaines du Bosquet-Listel, 13 hectares de vignes productives, c’est à peu près la surface d’Aigues-Mortes intramuros : ça fait rêver…

    Est-ce cela que nous voulons? La Camargue du luxe et des riches oisifs à la place des vignes, des étangs et des salins? Pour des intérêts privés nous sacrifierions nos paysages, notre identité? On peut donc tout acheter avec un peu de poudre aux yeux? Et passez pour cela sur les petits et gros arrangements des élus, architecte et patrons?

    Qui est à la manoeuvre? Georges Frêche d’abord en 2008 qui dans une déclaration provocatrice annonce que «le sel c’est fini», puis son appareil politique qui suit, Bourquin (CR-LR) et Alary (CG30) qui accompagnent l’électoralisme de Bonato, qui en a fait son cheval de bataille. Puis nous avons les Salins qui n’y croyaient même pas mais qui finissent par se dire que ça va peut-être être possible! Et l’architecte François Fontès (celui de Port du Roy) est au coeur de ce jeu d’intérêts croisés : il rachète d’une main la moitié du Lairan, fournit de l’autre les plans du centre de bien-être et érige en toute illégalité des tentes luxueuses dans les dunes littorales de Brasinvert.

    Nous disons qu’il faut arrêter, que ce petit monde déraille et déraisonne. Ce projet ne se fera pas parce que la loi ne le permet pas et que ces terrains sont et resteront inconstructibles. Mais comment, par quelle dérive, l’équipe municipale actuelle qui s’est présenté aux électeurs comme la plus hostile à l’urbanisation est-elle devenu une municipalité bétonneuse?

     

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    L’avenir des salins : du sel et des algues?

    13 mars 2012

    Salins de Gruissan : pas si loin d’Aigues-Mortes

    Un feuilleton judiciaire se poursuit autour des anciens salins de Gruissan dans lequel le groupe Salins se porte actuellement en Cassation. Gruissan c’est un peu loin d’Aigues-Mortes mais on retrouve les mêmes acteurs et Pierre Lévi à la manœuvre.

    Le site est exploité pendant un siècle par la Cie des salins du midi qui cesse toute exploitation il y a quelques années dans le cadre d’une stratégie d’abandon de tous les « petits salins non rentables » (avant sans doute d’abandonner les plus grands salins français « pas assez compétitifs».

    Le site, qui appartient à la ville, est sous-loué à la SOMEVAL (Société Méditerranéenne de Valorisation des Lagunes) qui multiplie les initiatives : pêche, aquaculture, huîtres, bioénergies, bioproduits. Elle est libre de faire vivre le site comme bon lui semble à une exception : produire du sel. C’est la clause non salinendi. Une sorte de politique de la terre brûlée : après nous, plus de sel, nous exigeons la destruction de l’outil de production. Cette clause figure sur tous les actes de vente ou de bail signés par Salins : Salin-de-Giraud ou Lairan, c’est fini.

    Il s’agit naturellement d’empêcher la concurrence envers les sites toujours actifs, dont celui d’Aigues-Mortes ; mais le problème c’est qu’aujourd’hui ce sont les sites de Tunisie ou d’Espagne que l’on protège en vendant le territoire camarguais.

    Il se trouve, et c’est là l’objet du litige, que Salins avait partiellement renoncé à cette clause avant de faire volte-face : pas très fiable la direction.

    La culture d’algues, une piste d’avenir parmi d’autres 

    L’autre aspect moins polémique mais plus passionnant de cette affaire c’est : que fait la SOMEVAL, outre les quelques dizaines de kg de fleur de sel qui donnent des boutons au groupe Salins ? Elle participe au Projet « Salinalgues » (un des volets du pôle de compétitivité TRIMATEC). Extrait d’un article de Midi Libre (26-07-2011) :

    «La filière des microalgues est très dynamique dans le monde, avec près de 1,5 milliard de dollars investis, principalement aux États-Unis. La France se distingue par son excellence scientifique, puisqu’elle figure parmi les premiers déposants de brevets et publications scientifiques.

    Les salins de Gruissan accueillent le projet “Salinalgue” qui a été sélectionné pour décrocher des fonds européens. 5 M€ seront investis sur 5 ans.

    Objectif : démontrer la faisabilité technico-économique de la filière. Pour cela, la Someval et ses partenaires étudient la culture des micro-algues sur des surfaces allant de 1 500 m² à 10 hectares. Afin, après extraction du produit sec et du principe actif, de les valoriser en bioénergies (biométhane, biodiésel, biogaz) et en bioproduits (colorants, oméga 3, bêta-carotène, protéines pour l’alimentation aquacole).

    Les micro-algues ont un énorme avantage environnemental. Elles constituent une matière première renouvelable et abondante. Et sa croissance est rapide. La production à l’hectare est dix fois supérieure à celle des plantes terrestres ! Et toute sa biomasse est valorisable. C’est quasi miraculeux…

    À Gruissan, c’est la dunaliella salina, une micro-algue native halophile cultivée en milieu ouvert sur de grandes surfaces en bord de mer, qui est produite. Sa production permettra la revalorisation de salines en perte d’activité, offrant également un maintien de l’écosystème existant.

    Le déploiement industriel, prévu progressivement à partir de 2015, sera réalisé sur plusieurs milliers d’hectares. Mais pas sur le site de Gruissan. »

    Nous à Aigues-Mortes on a eu l’idée de faire un musée. Il paraît que « pour des raisons politiques et techniques » (L’Usine Nouvelle, février 2012) le projet « Salinalgues » n’a pu se faire à Aigues-Mortes ?… On aimerait en savoir plus.

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    Les salins : vendus ou mécènes?

    4 mars 2012

    Les salins sont à vendre

    L’information qui vient de sortir n’est pas vraiment une nouvelle, les magazines Challenges et Les Echos l’avaient annoncé à l’automne dernier.

    Le problème n’est pas que les salins passent de la main de groupes financiers à d’autres,  c’est qu’ils soient dans la main des financiers. La responsable de la communication du groupe a raison dans un sens : cela ne change rien, c’est normal, dans le monde de la finance les réalités humaines et industrielles sont indifférentes, la spéculation est la seule motivation. On achète que pour revendre avec une plus-value maximale dans les meilleurs délais. Cela s’appelle «valoriser» même si au passage on désorganise ou ruine l’activité. On vend par lots par exemple. Les salins eux ont un atout majeur : un extraordinaire patrimoine immobilier en bord de mer. Alors on vend les terres (et les idées ne manquent pas aux potentiels acheteurs comme aux acheteurs passés) en envisageant la fin de la production de sel.

    Il ne sert à rien de crier au loup aujourd’hui. Il importe de voir la cohérence d’une trajectoire qui de plans sociaux en délocalisations (l’empaquetage vers l’Italie), d’achats à l’étranger en réduction de la production locale, de défaut d’investissements en sous-traitances, de vente des terrains productifs (Lairan) en projets-leurre (musée), de Compagnie en Groupe (les noms c’est important), a fait entrer les salins dans le monde du capitalisme financier et de ses logiques incontrôlées.

    Il importe plus que tout de faire rentrer la politique dans ce grand jeu, de défendre un projet qui met en son coeur, comme axe transversal, la reprise en main de ces acteurs financiers, la taxation systématique des flux, le contrôle de toutes les opérations notamment bancaires, la conditionnalité réelle des contributions publiques, l’interdiction de la spéculation outrancière, la sanction effective de tous les manquements.

    Il n’y a pas de projet politique viable ni d’horizon démocratique sans la mise à l’ordre du jour immédiate de ces questions dans les instances européennes et internationales.

    Le club des mécènes

    Pendant ce temps le maire d’Aigues-Mortes et deux élus de la majorité vont déjeuner tranquillement avec MM. Lévi et Vranken – dont on sait aussi le grand intérêt pour les atouts touristiques de son domaine et qui vient de racheter également aux salins un accès à la mer depuis Jarras.

    De quoi parlent nos élus avec les PDG de Salins et Listel? D’intérêts communs, d’argent défiscalisé, de projets touristico-culturels… Ces cinq-là forment le conseil d’administration du Club des Mécènes, un cercle étroit mêlant riches contributeurs et élus.

    J’ai suggéré lors du conseil municipal du 9/02/12 qui a créé ce fonds que ce mélange des genres n’était pas sans risques, que d’assoir des chefs d’entreprise et des élus autour d’intérêts financiers devait être évité, et que si le but final (développer le mécénat culturel) présentait un intérêt évident il convenait de créer une structure associative pour le réaliser à des fins à la fois de sécurité juridique et d’indépendance politique.

    Ces remarques m’ont valu des insultes de la part d’un élu de la majorité qui m’ont conduit à quitter le conseil séance tenante. On peut s’interroger sur les raisons de sa provocation…

    En la circonstance je suppose que le maire est flatté de manger avec ces grandes personnes, mais je me demande ce qu’il reste d’indépendance à l’élu de la République quand ces grands patrons alignent quelques centaines de milliers d’euros sur la table.

    A cet instant je me demande très précisément ce qu’il peut dire à Pierre Lévi sur la gestion actuelle des salins?

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    Réponse à E. Mourrut sur la Communauté de communes

    24 février 2012

    Vous trouverez ci-dessous un long courrier en réponse que j’adresse au député-maire du Grau-du-Roi à la suite d’échanges sur la gestion des effluents de St Laurent d’Aigouze. J’y passe en revue un certain nombre de sujets qui méritent attention sur la politique environnementale de la CCTC – essentiellement eau et assainissement.

    Voici d’abord la réponse d’E. Mourrut à mon premier courrier :

    lettre Mourrut page 1 - page 2 - page 3

    Et ma réponse ici : à M.Etienne MOURRUT – sur la CCTC – eau et assainissement et ci-dessous :

    « Monsieur le député-maire,

    Je veux d’abord vous remercier pour le courrier argumenté par lequel vous avez répondu le 30 janvier dernier à mon interpellation sur la question de l’assainissement dans notre canton. Il me donne l’occasion de revenir, puisque vous le faites vous-même, sur le champ de compétence plus général de la CCTC autour de l’eau et des choix politiques de ces dernières années. C’est en effet un sujet essentiel qui devra faire l’objet de choix importants dans le proche avenir, il est donc nécessaire qu’il fasse débat.

    Vous dressez un tableau flatteur de l’action du SIVOM d’abord puis de la Communauté de communes Terre de Camargue (CCTC) dont vous êtes un membre constant de l’assemblée délibérante. J’en fais pour ma part un bilan beaucoup plus critique. Non pas bien sûr que tout soit critiquable mais je suis là pour apporter la contradiction et soulever des points sensibles, je vous demande d’accepter ce préalable.

    Notons d’abord que les enjeux actuels ne sont plus la seule adduction d’une eau potable de bonne qualité et l’assainissement respectueux de l’environnement des rejets d’eaux usées, ce qui est déjà beaucoup. On attend en outre des pouvoirs publics la prise en compte du grand cycle de l’eau qui intègre la protection de la ressource, la qualité des cours d’eaux, des zones humides et des milieux aquatiques, c’est-à-dire de l’ensemble du milieu naturel, au regard d’enjeux écologiques et de santé humaine. On attend également de la cohérence dans l’action publique.

    J’aborde ci-dessous une liste de sujets sur lesquels les élus intercommunaux (qui sont aussi des élus communaux) en charge ne m’ont pas semblé faire toujours preuve de la clairvoyance que vous leur prêtez. Chacun de ses points mériterait bien sûr de plus longs développements.

    La gestion de l’eau potable

    Des pesticides – notamment l’atrazine – sont présents dans la nappe de la Vistrenque : la prise en compte de cette pollution a été très tardive par la CCTC malgré l’alerte constante des analyses. Ce n’est qu’après des dépassements répétés des normes admises que des décisions sont intervenues. Il a fallu solliciter une période dérogatoire de trois ans pour mettre en place en 2008 les premiers dispositifs de filtration à charbons actifs que nous venons de renouveler en 2011 pour un montant de 300 000 € sans solution pérenne. Le coût de ces traitements impacte le prix de l’eau.

    Le captage des Baïsses à Aimargues, où sont prélevées ces eaux, a été classé « captage prioritaire Grenelle » en 2009 pour cause de pollution. Ce classement implique un programme d’actions et notamment de créer une zone de protection du captage en neutralisant sur un périmètre suffisant toute possibilité de nouvelle pollution. Cette stratégie qui s’impose à nous aujourd’hui est connue depuis toujours : n’aurait-on pu agir et protéger plus tôt ?

    Une logique nouvelle doit guider l’action publique : protéger le captage, restaurer la qualité de la nappe, prévenir les risques de pollution à venir. Ces derniers points en particulier supposent de mettre en cause des pratiques agricoles héritées : ce sont en effet des désherbants qui dominent parmi les polluants de la nappe de la Vistrenque. Si nous avons peu de moyens d’actions directes sur les agriculteurs de la plaine d’Aimargues, deux pistes intéressent nos élus locaux : encourager l’agriculture biologique sur notre territoire et s’engager résolument vers le zéro phyto dans les activités des services environnement / espaces verts : les collectivités contribuent de façon notable à la pollution des milieux par leur propres activités. Il s’agit ensuite de sensibiliser les jardiniers amateurs sur ce point.

    La suppression des branchements en plomb : la réglementation l’impose depuis des années, les enjeux pour la santé humaine sont évidents, d’autant plus, c’est un facteur aggravant, que nos eaux sont « dures », c’est-à-dire qu’elles ont plus que d’autres la capacité de dissoudre le plomb des canalisations. Depuis des années cette action figure dans les rapports annuels SDEI / Lyonnaise des eaux comme projet, sans cesse remis, pour l’année suivante. Pourquoi ce retard à agir de la CCTC, pourquoi toujours attendre la contrainte ultime des échéances légales ?

    La gestion des eaux pluviales

    La CCTC est compétente en matière de gestion des eaux pluviales. On sait depuis longtemps que ces eaux sont des facteurs souvent plus graves de pollution des milieux que les eaux usées : chargées d’hydrocarbures et de métaux lourds elles se déversent quasiment sans contrôle dans le milieu naturel, ici les roubines et canaux puis la mer. La responsabilité de la CCTC est directement engagée.

    Plutôt que les grands ouvrages de collecte (bassins de rétention) il importe d’engager une réflexion sur l’urbanisation, l’imperméabilisation des sols, la végétalisation des fossés, toutes mesures visant à freiner les flux et favoriser l’infiltration de l’eau dans les sols. C’est dans les documents d’urbanisme eux-mêmes que ces contraintes doivent être intégrées et dans les cahiers des charges d’ouvrages publics.

    Le décret du 6 juillet 2011 pris en application de la LEMA (Loi sur l’eau) de 2006 permet aux collectivités de mettre en place une taxe pluviale, et donc un service spécifique de gestion des eaux pluviales afin que les actions ne soient plus financées, comme c’est actuellement en principe le cas, par le budget général de la collectivité. Il m’apparaît nécessaire, dans une logique à la fois incitative et dissuasive, de délibérer également sur ce sujet. Quoi qu’il en soit c’est un problème majeur que l’on ne peut durablement passer sous silence.

    La gestion des eaux usées  /  la protection des milieux

    Vous rappelez à juste titre que le SIVOM fut pionnier dans ce domaine en construisant les lagunages puis la grande STEP du Grau-du-Roi. Vous oubliez le sujet à l’origine de mon premier courrier : le lagunage de St Laurent d’Aigouze était dimensionné pour 1500 équivalent/habitant, c’est-à-dire qu’il est saturé depuis plus de 15 ans. L’ignorance là-dessus était telle que l’ancien maire lui-même de la commune pensait que ses eaux usées étaient acheminées au Grau-du-Roi ! Encore une fois la CCTC agit le dos au mur avec un retard inquiétant.

    Les problèmes de refoulement d’eaux usées dans l’étang de la Marette dont vous me dites qu’ils sont « faciles à résoudre » « dans les meilleurs délais » sont récurrents depuis le premier jour du raccordement des eaux d’Aigues-Mortes à la STEP il y a 11 ans.

    Le Vistre, dans lequel se déversent les eaux mal épurées de St Laurent, est un des cours d’eau les plus pollué du sud de la France, qualifié officiellement de « médiocre » c’est-à-dire le degré de qualité le plus bas sur une échelle de cinq. La pêche y est interdite sur certaines espèces pour cause de pollution aux PCB, ou pyralène, cancérogène reprotoxique. Le Vidourle n’est pas en bien meilleur état : vous avez vous-même signé en 2011 un arrêté d’interdiction de toute pêche ou baignade sur ce cours d’eau dans votre commune (de même que les maires de toutes les communes depuis Sommières) suite à une grave pollution encore inexpliquée qui a causé la mort de plusieurs tonnes de poissons. Les eaux du Rhône alimentent tous nos réseaux d’irrigation à travers le Canal du Rhône à Sète, la Divisoire et le Bourgidou : là encore les PCB sont présents.

    La CCTC siège au sein de divers organismes ou syndicats mixtes (Vistre, Vidourle, Vistrenque, Camargue Gardoise, Symadrem, CLE Commission locale de l’eau, SCOT Sud Gard, etc.). J’ai pu consulter bon nombre de PV de réunions : jamais la moindre intervention de nos représentants – quand ils sont présents -  sur ces sujets. Pourtant notre situation aval et maritime nous rend plus vulnérables encore que les autres.

    Et par conséquent la qualité des étangs littoraux, ressource halieutique, écologique et touristique, également se dégrade : les phénomènes de dysfonctionnement et d’eutrophisation se généralisent (Marette, Médard, Ponant, Rhône de St Roman).

    Vous vous voulez rassurant quant à la capacité épuratoire de la STEP du Grau-du-Roi. Des techniciens soutiennent en effet qu’une station prévue pour 100 000 équivalent/habitant peut en réalité traiter les effluents de 150 000 habitants. Le rôle des élus est de passer ces affirmations au crible de l’esprit de précaution et d’anticipation lié à leur fonction. Les élus ont-ils en main les éléments leur permettant de décider en connaissance de cause ?

    La réhabilitation de l’ancienne décharge d’ordures ménagères d’Aigues-Mortes : le problème des lixiviats, ces jus polluants concentrés, n’est pas véritablement réglé : il suffit de voir le liquide qui occupe les fossés qui l’entoure pour le constater. Il serait utile d’avoir et de diffuser des analyses sur la nature des infiltrations et les degrés de pollution de la nappe phréatique. C’est une responsabilité directe de la CCTC.

    La gestion des ports

    Vous aurez peut-être beau jeu de vanter la qualité de la gestion de Port-Camargue, pionnier lui aussi quant à l’obtention du label « Ports propres ». On doit malheureusement déplorer le retard des ports fluviaux-maritimes directement gérés par la CCTC : toutes les eaux grises et noires partent directement au canal. Je sais que des efforts vont être engagés, mais là encore quel retard ! Port-Camargue précisément a été labellisé en 1998 : les élus locaux étaient donc bien avertis de ce que devait être une démarche de qualité dans ce domaine.

    Il faut également mentionner la gestion des boues de dragage des ports que l’on sait fortement contaminées elles aussi par des métaux lourds.

    La gouvernance de l’eau et de l’assainissement

    Sur la gestion de la Lyonnaise des Eaux (Véolia) et surtout le contrôle que les élus doivent exercer sur elle : je n’ai pas à ce stade les élément d’information qui me permettent de juger de la qualité du contrôle technique et financier exercé sur l’entreprise délégataire. Je suis simplement très inquiet : quand j’assiste aux « débats » censés accompagner le vote sur le Rapport annuel sur le prix et la qualité du service il apparaît évident que la très grande majorité des élus n’ont pas lu le rapport.

    Le taux de renouvellement des réseaux est depuis des années insignifiant : ce qui veut dire que notre patrimoine de réseaux vieillit et se dévalorise chaque année : la Lyonnaise est défaillante et la CCTC manque à son devoir. Un décret récent du 27 janvier 2012 oblige les collectivités à évaluer précisément les pertes d’eau en réseau et d’y remédier quand elles excèdent un seuil. Nous risquons d’avoir des frais d’investissement colossaux dans les prochaines années du fait d’une négligence coupable actuelle et passée.

    La question du coût de l’eau : si l’augmentation du prix de l’eau a été globalement maîtrisée il apparaît que cette facture pèse déjà lourd dans le budget des ménages les plus fragiles. On le sait, c’est une tendance générale, l’évolution ne peut être que défavorable dans les années à venir, les investissements plus onéreux. Depuis le 1er janvier 2012 la loi Cambon permet aux collectivités compétentes d’abonder un Fond de solidarité pour les ménages les plus impécunieux afin d’assurer « le droit d’accès à l’eau potable ». Il paraît souhaitable que la CCTC délibère sur cette question.

    La débat régie / délégation de service public (DSP) : à l’échéance de notre contrat de délégation en 2014 les élus et la population devront être en mesure de faire un choix éclairé. Le temps qui nous reste doit être mis à profit pour nous permettre d’envisager un scénario de reprise en gestion directe afin d’avoir les moyens de comparaison adéquats et de faire un choix sur une véritable alternative. C’est aussi l’occasion de revisiter la totalité du contrat et d’en mieux comprendre les enjeux. Je l’ai dit, du fait de la dégradation des milieux et de l’exigence croissante de qualité, le coût ne pourra qu’augmenter : raison de plus pour se soucier plus que jamais de la maîtrise publique de cette question et de la répartition la plus juste possible de cette charge.

    En vous remerciant de l’attention que vous porterez à ce courrier et surtout aux problèmes qu’il soulève, je vous prie d’agréer, Monsieur le député-maire, l’expression de ma considération distinguée. »

     

     

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    Le risque FN

    31 janvier 2012

    L’avocat Gilbert Collard vient de se déclarer candidat à l’élection législative sur la 2ème circonscription du Gard.

    M. Collard était adhérent du PS jusqu’en 1992.

    En 1981 il soutient François Mitterand.

    En 1988 il soutient Pierre Boussel du Mouvement pour un Parti des Travailleurs (trotskiste).

    En 1992 il soutient un candidat RPR à l’élection législative dans les Bouches-du-Rhône.

    En 2001 il est candidat à Vichy pour le Parti Radical Valoisien.

    En 2008 il est candidat à Vichy pour le Nouveau Centre.

    En 2011 il préside le comité de soutien de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle.

    En 2012 il est candidat à l’élection législative dans le Gard pour le Front National.

    Les virevoltes d’un homme imprévisible, brillant, avide de reconnaissance et de notoriété, provocateur et vaniteux, changent-elles quelque chose à l’affaire? Sans doute pas vraiment. La personnalité des candidats n’a que peu d’influence sur le niveau du vote FN. Le score de G. Collard sera élevé. Mais le candidat ne serait-il qu’un nom inconnu sur une affiche qu’il le serait aussi.

    Le vote FN est un vote de rejet de la politique et du système de représentation qui régit nos institutions depuis 50 ans. C’est une autre forme de l’abstention, mais plus active : il fait le négatif, mais l’avenir ne l’intéresse pas, ni l’espoir. L’électeur FN n’attend rien de l’homme ou de la femme qu’il va peut-être faire élire, il cherche seulement à libérer une sorte de force un peu maléfique quel qu’en soit l’instrument.

    Comment en est-on arrivé à cela : à ce que le régime politique le plus subtil et complexe, celui des démocraties modernes produit par le croisement des pensées politiques les plus élevées, de Montesquieu à Tocqueville, d’Habermas à Lefort suscite ce dégoût, cette haine?

    Où avons-nous faillis? Parce que, oui, ce sont nous les démocrates qui sommes en partie coupables d’avoir laissé prospérer ces angles morts, ces espaces sombres où se sont installés les inégalités, les petits abandons, les petites corruptions, les petites trahisons. Trahison de l’esprit démocratique lui-même par abandon de ce qui le fonde :

    • la participation et la délibération collective : nos assemblées ne sont plus que des chambres d’enregistrement de décisions prises ailleurs en comité restreint – il est clair par exemple que le conseil municipal d’A-M aujourd’hui ne sert à rien;
    • la représentation et le contrôle que l’on exerce sur elle : l’élection est un mode de désignation qui tend à déléguer une fonction mais pas un pouvoir. Le pouvoir reste – devrait rester – entre les mains de l’électeur exerçant un contrôle permanent sur l’élu.  Combien se soucient des prises de positions de son député ou conseiller général?
    • les valeurs cardinales d’égalité et de solidarité : comment avons-nous pu tolérer le creusement des inégalités, le dépérissement de notre système de sécurité sociale, la faillite du système éducatif, qui sont pourtant le coeur de notre pacte social?

    Cette crise est notamment européenne, c’est la crispation du vieux monde ex-colonialiste au déclin annoncé : la réaction xénophobe en est une forme superficielle, une sinistre provocation. Le grand danger pour la démocratie vient aussi, en partie, de ses faux apôtres.

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    Actualités de la question urbaine (1)

    25 janvier 2012

    Le plan local d’urbanisme d’Aigues-Mortes bientôt en chantier 

    La question urbaine sera un des dossiers importants de 2012, et de la fin du mandat municipal, pour Aigues-Mortes et son canton.

    C’est une question sensible : là s’exercent des enjeux de pouvoir essentiels qui mêlent dangereusement, derrière l’aménagement du territoire, des aspects électoraux et financiers. Le contexte y est particulièrement favorable dans une situation de croissance démographique et donc de forte pression foncière.

    Cette actualité conduit les trois communes qui composent la CCTC à réviser, presque en même temps, leur Plan Local d’Urbanisme (PLU – c’est-à-dire l’ancien POS : Plan d’Occupation des Sols), et adopter leur PPRI (Plan de Prévention contre les Risques d’Inondation).

    Sur ces questions, dans la limite de ce que permet le droit, le secret est la règle. Et donc les bruits et rumeurs. Pour Aigues-Mortes on sait déjà que tout le quartier de la gare est dans les mains d’un EPFR (Etablissement Public Foncier Régional) à qui la commune a confié son droit de préemption sans qu’on en connaisse le projet. On sait qu’une partie (combien d’hectares ?) de l’ancienne ZAC du Mas d’Avon sera finalement rendue constructible. Des sites agricoles ou protégés sont également concernés par l’urbanisation : Rocalte, Quincandon… Ainsi qu’entre la zone d’activité et Malamousque.

    Une « étude urbaine » commanditée par la commune a été produite par un bureau d’étude : ce document qui préfigure le futur projet de PLU reste à ce jour inaccessible aux conseillers municipaux comme à la commission d’urbanisme.

    Qu’est-ce qu’un PLU, et quels sont les enjeux ? Le plan local d’urbanisme (PLU) n’est pas un simple zonage décidant de la constructibilité des terrains. C’est un document complet (plan + règlement) qui définit pour les 20 ans à venir le visage et le projet de la ville : combien serons-nous en 2025 ? Que feront nos enfants? Doit-on prévoir la construction de parkings, d’une nouvelle école, d’un lycée, d’un camping ? Comment se protéger efficacement des inondations ? Quelle place pour la nature et sa protection ? Peut-on promouvoir une agriculture de proximité ? Quels types d’habitat pour quelle population : logements sociaux, individuels, collectifs, éco-quartiers, voies vertes et protégées, parcs et jardins, commerces et activités, etc.

    Ces choix doivent être ceux de tous les habitants. La procédure devrait intégrer un large débat citoyen, des réunions publiques, une exposition des plans et des projets à la Chapelle des Capucins par exemple, un numéro spécial du bulletin d’information, des bannières dans les rues, etc. Un référendum local pourrait être organisé pour trancher des options proposées à la population.

    Rien de tout cela n’arrivera. On utilisera quelques slogans, on parlera de « développement durable », on présentera de belles cartes colorées. Une « enquête publique » obligatoire et confidentielle se tiendra en mairie avec un registre à disposition. Une vingtaine d’habitants initiés y porteront des observations, et voilà. Et l’on en conclura d’un air faussement navré : mais ces questions, vous le voyez bien, n’intéressent personne !

    Alors, ici sur ce blog, on essaiera de vous tenir informés. Parce qu’on sait que la ville et ses usages concernent intimement la vie quotidienne de chacun.

    NB : Le PLU du Grau-du-Roi est contesté par l’opposition socialiste qui a déposé un recours devant le Tribunal Administratif notamment pour ses manquements en terme de respect de l’environnement. En accord avec ces objections j’ai été le seul élu d’Aigues-mortes à émettre des réserves sur ce projet et à m’abstenir lors d’un vote d’approbation unanime.

     

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    Restaurant scolaire Gambetta : ce que l’on fait d’une médiathèque

    19 janvier 2012

    Le quotidien régional nous informe de l’ouverture du restaurant scolaire de l’école Gambetta, « pour la satisfaction de tous » nous dit-on, après avoir précisé que le coût s’en est élevé à près de 70 000 €. (suivre le lien : Midi Libre – 19-01-2012)

    C’est l’occasion de revenir sur ce dossier : il est probable que l’on a omis d’informer notre nouvelle correspondante locale du lourd passif qui grève cette affaire. Les 60 m2 de cette salle ont en effet été pris au plus bel espace culturel d’Aigues-Mortes, sa médiathèque, plongeant dans l’ombre une partie des lieux, et le privant de l’espace utilisé pour les animations (quand il y en avait…)

    Ce projet avait alarmé le Directeur Régional des Affaires Culturelles (DRAC), représentant de l’Etat en Région, qui avait participé au financement de la construction initiale, précisant qu’il remettait en cause des subventions futures. Sans trop émouvoir nos élus.

    On trouvera dans le document dont le lien suit l’analyse que nous faisions il y a un an sur ce sujet et la question de la culture sur le canton : la situation ne s’est pas arrangée.

    Education et Culture – EELV – dec.2010

    Et mon commentaire déjà sur ce blog :

    La médiathèque d’Aigues-Mortes a rétréci – oct.2011

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