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    Comprendre et réagir aux évènements du sud gardois

    20 août 2012

    Les évènements récents dans le sud du Gard ne sont pas une succession d’actes isolés : ils prennent tout leur sens par les liens de causalité et de correspondances qu’ils entretiennent entre eux.

    Quels sont les faits :

    • Le 17 juin 2012 M. Gilbert Collard, candidat du Front National, est élu député au second tour des législatives dans la 2ème circonscription du Gard avec 42,82% des voix.
    • Fin juin-début juillet un mouvement de protestation s’intensifie au Grau-du-Roi, orchestré par les commerçants et la municipalité, contre la ligne de train à 1€ Nîmes-Le Grau-du-Roi mise en place par la Région. En cause : «des hordes de voyous venant de la ZUP de Nîmes envahir une station balnéaire familiale».
    • Dans la nuit du 3 au 4 août : un homme abat le compagnon de sa fille près de Gallician (Vauvert). Une rumeur soudaine enflamme la Toile qui suppose des raisons religieuses à cet acte : le jeune homme aurait voulu convertir la fille à l’islam ce qui aurait mis le beau-père en fureur. Cette version sera démentie le surlendemain.
    • Dans la nuit du 4 au 5 août à Aigues-Mortes un couple poursuit et tire au fusil de chasse sur des jeunes gens qui discutent devant le Vival du quartier du Bosquet.
    • Le 5 août au Cailar une bande de jeunes fêtards descend dans l’arène et scandent, devant la mairesse et toute la société villageoise, des slogans racistes en poussant des cris de singes et lançant des saluts nazis.

    I.

    Le FN, qui se maintient depuis 25 ans à un niveau très élevé en Camargue gardoise, est véritablement devenu une force dominante en 2012.

    • Cette position légitime soudain tous les discours déjà présents mais intériorisés comme minoritaires ou opprimés. Depuis l’élection de G. Collard la «République», pour une part, est aussi devenue «anti-arabe». La position de rejet, déjà peut-être majoritaire dans les têtes, le devient dans le droit sanctionné par la légitimité du suffrage démocratique : l’inhibition n’est plus de mise, le passage à l’acte est permis.
    • D’autres forces politiques se sont désormais compromises et le cordon sanitaire – déjà bien fragile – qui entourait le FN a été rompu. En hésitant à se retirer entre les deux tours des législatives Etienne Mourrut (UMP) a clairement affiché sa préférence pour G. Collard. Et le silence assourdissant depuis 15 jours de C. Bonato (PS),maire d’Aigues-Mortes, ne peut se comprendre que comme une concession à la puissance électorale du FN et donc à l’idéologie extrêmiste.
    • Car l’opinion a choisi son camp sans hésitation : une pétition de soutien aux prévenus d’Aigues-Mortes circule sur internet et recueille des centaines de signatures. Le texte conteste ouvertement une décision de justice, sans un mot ni égard pour les victimes, dans l’insouci complet de la gravité des faits, et tordant un peu le cou à la réalité des faits.
    • La parole s’est libérée : le défouloir est général, sur Facebook, ou dans les commentaires des articles sur le site de Midi Libre. Les freins sont lâchés. Derrière les litanies d’aigreur, d’envie et d’acrimonie, s’exprime toute la contestation de nos institutions (Police, Justice, Parlement, élus, administrations), et des valeurs constitutionnelles : égalité des droits, liberté de culte, droit du sol, etc.

    II.

    • Nous voulons d’abord manifester notre amitié et solidarité pour nos concitoyens victimes des actes d’Aigues-Mortes. A travers eux c’est l’esprit républicain qui a été agressé et nous nous associerons à toute action visant à réparer ce préjudice et réaffirmer l’inviolabilité de la communauté de destin qu’est le peuple français dans sa diversité.
    • Nous condamnons fermement et sans réserve les actes commis – quelles que soient par ailleurs les raisons et qualités des prévenus. La gravité des faits s’impose : un couple en voiture poursuit pendant 40 minutes et tire au fusil de chasse sur des personnes en raison de leur seule appartenance ethnique. Nous attendons également que les faits du Cailar ne restent pas sans suite judiciaire.
    • Nous critiquons sévèrement le silence du maire d’Aigues-Mortes qui n’aura pas eu une seule parole publique d’apaisement, de réconciliation, qui n’aura pas su trouver un mot pour tenter de ressouder une société locale divisée, traumatisée parfois, et prévenir peut-être par là d’autres drames à venir. En l’occurrence M. Bonato a failli à sa fonction.

    III.

    • Comme mesure immédiate nous attendons de l’Etat, des municipalités, qu’ils réaffirment l’autorité de leurs services respectifs et le principe de poursuite immédiate et impartiale de toute infraction, quelle qu’elle soit.
    • Nous demandons ensuite la convocation de toutes les instances concernées pour décider d’engager une réflexion de fond sur les moyens de comprendre et maîtriser la montée de l’intolérance. Action sociale, culture et histoire, éducation, participation citoyenne, qualité urbaine et qualité de vie, sécurité publique : tous les champs de l’action locale devraient être travaillés avec l’objectif clair de faire naître une génération animé d’un esprit d’égalité, de respect et de partage. Et non comme c’est souvent le cas, au service d’une classe de notables, d’une société locale ancienne, d’intérêts particuliers influents.
    • A l’évidence ces questions dépassent largement l’échelon local : la misère sociale, les quartier ghettos, le chômage de masse, les inégalités, le injustices chroniques, sont à l’origine d’une société française secouée de spasmes violents et qui se délite. Les manifestations xénophobes en sont des symptômes maladifs. L’appel incantatoire au respect d’autrui restera vain sans une action déterminée pour rétablir l’intégralité des droits de chacun dans tous les moments de sa vie : droit à l’emploi, à la sécurité, à l’éducation, au logement, à la santé.

    IV.

    Alors que la municipalité d’Aigues-Mortes prépare activement les fêtes de la St Louis avec son grand simulacre d’embarquement pour la VIIème croisade il nous semble que l’indispensable travail de mémoire et d’histoire justifierait de rappeler ce que furent aussi ces croisades : une tentative de domination religieuse et militaire des arabes par la Chrétienté conquérante. En ces temps troubles où l’on meurt dans d’autres «guerres saintes», la ville d’Aigues-Mortes semble toute désignée pour initier une relecture de notre propre passé. Au-delà de la kermesse commerciale pourquoi ne pas engager, à travers un projet de jumelage avec une ville du Moyen-Orient, un programme d’échanges culturels durables avec l’autre rive de la Méditerranée?

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    Mobilisation aux Salins : un avenir sombre? (6-07-12)

    7 juillet 2012

    L’ensemble des saliniers rassemblés à l’entrée de l’usine à l’appel des syndicats pour protester contre l’enlisement général, la dégradation accélérée de la situation sociale, l’absence de tout projet industriel, la précarisation des emplois. Le sentiment est celui d’être livré à un capitaine, Pierre Lévi, qui a juré la perte de son propre navire.

    L’occasion aussi, dit la CGT, de sensibiliser les responsables politiques : le résultat n’est pas très encourageant. Katy Guyot, candidate malheureuse aux législatives est venu regretter de n’avoir pu convaincre le ministre de l’Agriculture, aujourd’hui dans le Gard, de faire le déplacement d’Aigues-Mortes (un RV est pris à Fons avec son directeur de cabinet), Robert Crauste était présent en tant que conseiller régional, JP Boré, vice-président du conseil régional et régulièrement présent sur le dossier Salins était là également. J’étais donc le seul élu du canton, tous maires, adjoints et conseillers compris.  Cédric Bonato s’était fait excuser mais pas représenter.

    La parole est longuement revenue aux représentants du personnel pour faire un état des lieux et rappeler les termes du conflit : aucun dossier ne sera retiré des prud’hommes sans la garantie d’un accord. Ce chantage de la direction est inacceptable. Et le sel La Baleine c’est le sel d’Aigues-Mortes qui doit être produit à Aigues-Mortes.

    Puis les politiques ont repris les discours, justes bien sûr, mais hélas un peu convenus contre la financiarisation de l’économie et ses logiques de rentabilité folle et de concurrence mondialisée. La nouvelle majorité pourrait voter une loi interdisant les LBO. Applaudissements. Mais la logique capitaliste est bien ancrée dans les têtes : quand la mairie «socialiste» d’Aigues-Mortes veut séduire les millionnaires chinois et met son énergie au service du promoteur-architecte Fontès, elle est sous l’empire de l’imaginaire du profit, c’est déjà trop tard. Elle ne verra pas non plus les dégâts des «restructurations» à Listel qui déménage son usine d’embouteillage de Sète à Jarras.

    Boré s’est fait applaudir en proposant : «Pas un euro des collectivités aux projets de thalasso et de musée des salins tant que l’on aura pas de garantie sur le maintien des emplois». J’aurais aimé observer la réaction de certains absents.

    Les écologistes soutiennent sans réserve le combat des saliniers, ils s’approprient leurs mots d’ordre, mais ils le font avec leur propre grille de lecture fondée sur une critique radicale de la société productiviste et consumériste.

    Les écologistes savent que pour bien comprendre ce qui se joue dans ce type de conflit il faut décrypter la mécanique du capitalisme à l’oeuvre qui est le fond, l’arrière-plan sur lequel se jouent toutes ces luttes à répétition, c’est-à-dire : l’imaginaire de la croissance, de la consommation sans frein, la négation des contraintes environnementales, le mépris de la culture, la marchandisation de l’éducation, la foi dans la maîtrise technique, le refus des limites, l’oubli des autres, la haine de la démocratie. C’est avec cela qu’est construit le monde des gens qui nous dominent aujourd’hui et que nous devons combattre, c’est le monde de Pierre Lévi par exemple. Mais attention, c’est aussi un peu notre monde à chacun d’entre nous, nous avons tous tété le capitalisme au biberon et grandi dans ses bras. Nous sommes tous un peu contaminés par cette idéologie globalisante qui réveille parfois notre colère mais anesthésie notre imagination.

    L’âge d’or des Salins relève d’une période faste qui a partie liée avec la révolution industrielle de la fin du XIXème siècle. Un nouvel âge d’or peut naître d’une économie respectueuse des équilibres écologiques, des richesses des territoires, de besoins alimentaires, énergétiques, récréatifs d’une société à inventer.

     

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    Bandido mortelle : après la condamnation des élus du Grau-du-Roi

    18 mai 2012

    Deux élus du Grau-du-Roi ont été condamnés pour homicide involontaire pour la mort d’un spectateur lors d’une bandido. Enry Bernard-Bertrand et Jean Spalma sont condamnés à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 1 000 € pour le premier et de 500 € pour le second.

    Sans rediscuter le fond – qui a été jugé en appel – rappelons seulement que le juge n’a pas sanctionné le principe de la manifestation mais une imprudence commise par les organisateurs. Une erreur a-t-elle été commise? la réponse est oui. Si l’on ne commence pas par là on ruine sa propre défense. Un homme est-il mort? Oui encore : et l’on commence par faire silence et respecter la douleur de ses proches. Et leur colère.

    Ceux qui se croient les meilleurs avocats de la cause des traditions en sont parfois les premiers fossoyeurs.

    Dans un état de droit les décisions de justice se contestent par des voies légales, elles sont nombreuses et équitables, puis la chose jugée s’impose. Et d’abord et avant tout aux élus eux-mêmes qui incarnent l’autorité publique. Certains propos tenus par des chefs d’exécutifs locaux dans le cadre de leur fonction sont inadmissibles.

    Les commentaires les plus fréquemment entendus, ou lus dans les pages du quotidien régional, sont proprement révoltants. Ils se résument en général à une proposition comme celle-ci : « Qu’est-ce qu’il faisait au milieu le vieux? C’est bien triste mais c’est tant pis pour cet inconscient qui met en péril nos traditions ».

    Lire par exemple les commentaires après l’article Mort d’un homme pendant une bandido : deux élus condamnés en appel (Midi Libre, 04-05-2012)

    Ces commentaires souvent nauséabonds consonnent bizarrement avec les derniers résultats électoraux : est-ce bien là le monde de la bouvine, confit d’idéologie rétrograde et de réflexes d’exclusion? Quelle honte, quelle tristesse!

    J’aime passionnément ces animaux splendides, le noir de leur robe dans les prés, le souffle puissant du galop des bandido, la gaité de nos fêtes, l’insouciance partagée : souhaiter que tout cela perdure c’est admettre que les règles qui protègent et assurent la sécurité des citoyens dans toutes les situations de la vie courante soient clairement établies et appliquées avec une rigueur absolue. On lit dans l’entretien avec Reine Bouvier (Midi Libre, 14-05-2012) que le Syndicat pour la défense des traditions camarguaises a été créé en 1973 et qu’il « travaille sur un arrêté commun pour encadrer les abrivado et les bandido« . Pourquoi un tel retard? Car cette piste est effectivement la plus prometteuse : si l’on ne veut pas que d’autres règlementent cette activité dotons-nous volontairement et intelligemment des règles en adéquation avec les attentes de la société actuelle.

    « On ne peut pas mettre des barrières sur tout le parcours », dit-on. Ben si, on peut. Reste à savoir si c’est la chose à faire par rapport au but que l’on se donne, c’est-à-dire assurer la sécurité des spectateurs. C’est cela qu’il faut discuter et cesser de répéter comme une formule vide « le risque zéro n’existe pas ».

    Ce que l’on doit regretter dans le dernier jugement c’est la confirmation de la responsabilité pénale personnelle des deux accusés et non celle des élus en tant que tels. Je le déplore pour eux, et pour tous les bénévoles qui s’investissent dans l’organisation des fêtes et peuvent se sentir menacés. Raison de plus pour relancer la réflexion collective sur le déroulement des fêtes locales, et pas seulement celui des lâchers de taureaux.

    Il faudra par ailleurs prévoir, et je m’y associerai, une opération de solidarité pour mutualiser le volet financier de la condamnation de Jean Spalma et Enry Bernard-Bertrand.

     

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    L’avenir des salins : du sel et des algues?

    13 mars 2012

    Salins de Gruissan : pas si loin d’Aigues-Mortes

    Un feuilleton judiciaire se poursuit autour des anciens salins de Gruissan dans lequel le groupe Salins se porte actuellement en Cassation. Gruissan c’est un peu loin d’Aigues-Mortes mais on retrouve les mêmes acteurs et Pierre Lévi à la manœuvre.

    Le site est exploité pendant un siècle par la Cie des salins du midi qui cesse toute exploitation il y a quelques années dans le cadre d’une stratégie d’abandon de tous les « petits salins non rentables » (avant sans doute d’abandonner les plus grands salins français « pas assez compétitifs».

    Le site, qui appartient à la ville, est sous-loué à la SOMEVAL (Société Méditerranéenne de Valorisation des Lagunes) qui multiplie les initiatives : pêche, aquaculture, huîtres, bioénergies, bioproduits. Elle est libre de faire vivre le site comme bon lui semble à une exception : produire du sel. C’est la clause non salinendi. Une sorte de politique de la terre brûlée : après nous, plus de sel, nous exigeons la destruction de l’outil de production. Cette clause figure sur tous les actes de vente ou de bail signés par Salins : Salin-de-Giraud ou Lairan, c’est fini.

    Il s’agit naturellement d’empêcher la concurrence envers les sites toujours actifs, dont celui d’Aigues-Mortes ; mais le problème c’est qu’aujourd’hui ce sont les sites de Tunisie ou d’Espagne que l’on protège en vendant le territoire camarguais.

    Il se trouve, et c’est là l’objet du litige, que Salins avait partiellement renoncé à cette clause avant de faire volte-face : pas très fiable la direction.

    La culture d’algues, une piste d’avenir parmi d’autres 

    L’autre aspect moins polémique mais plus passionnant de cette affaire c’est : que fait la SOMEVAL, outre les quelques dizaines de kg de fleur de sel qui donnent des boutons au groupe Salins ? Elle participe au Projet « Salinalgues » (un des volets du pôle de compétitivité TRIMATEC). Extrait d’un article de Midi Libre (26-07-2011) :

    «La filière des microalgues est très dynamique dans le monde, avec près de 1,5 milliard de dollars investis, principalement aux États-Unis. La France se distingue par son excellence scientifique, puisqu’elle figure parmi les premiers déposants de brevets et publications scientifiques.

    Les salins de Gruissan accueillent le projet “Salinalgue” qui a été sélectionné pour décrocher des fonds européens. 5 M€ seront investis sur 5 ans.

    Objectif : démontrer la faisabilité technico-économique de la filière. Pour cela, la Someval et ses partenaires étudient la culture des micro-algues sur des surfaces allant de 1 500 m² à 10 hectares. Afin, après extraction du produit sec et du principe actif, de les valoriser en bioénergies (biométhane, biodiésel, biogaz) et en bioproduits (colorants, oméga 3, bêta-carotène, protéines pour l’alimentation aquacole).

    Les micro-algues ont un énorme avantage environnemental. Elles constituent une matière première renouvelable et abondante. Et sa croissance est rapide. La production à l’hectare est dix fois supérieure à celle des plantes terrestres ! Et toute sa biomasse est valorisable. C’est quasi miraculeux…

    À Gruissan, c’est la dunaliella salina, une micro-algue native halophile cultivée en milieu ouvert sur de grandes surfaces en bord de mer, qui est produite. Sa production permettra la revalorisation de salines en perte d’activité, offrant également un maintien de l’écosystème existant.

    Le déploiement industriel, prévu progressivement à partir de 2015, sera réalisé sur plusieurs milliers d’hectares. Mais pas sur le site de Gruissan. »

    Nous à Aigues-Mortes on a eu l’idée de faire un musée. Il paraît que « pour des raisons politiques et techniques » (L’Usine Nouvelle, février 2012) le projet « Salinalgues » n’a pu se faire à Aigues-Mortes ?… On aimerait en savoir plus.

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    Le problème avec les arbres (2)

    15 février 2012

    Le problème avec les arbres c’est qu’ils poussent souvent là où il ne faut pas. Notamment où l’on a l’intention de construire, c’est idiot.

    Ici c’est une résidence de tourisme à Aigues-Mortes, construite par Vinci, 1er groupe mondial de construction (33 milliards d’euros de chiffres d’affaires). On aurait pu y faire des logements sociaux, ou bien un lotissement communal, mais il faut bien faire marcher le tourisme… On aurait pu exiger du promoteur qu’il recrée un parc ailleurs…

    Avant

     

    Après

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Là c’est au Boucanet, au Grau-du-Roi, avant travaux. Vite, une petite balade.

    Boucanet - zone à urbaniser

     

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    Le problème avec les arbres (1)

    29 janvier 2012

    La plupart des municipalités ont un problème avec les arbres : ils gênent, ils encombrent, font des saletés, ont des bêtes, ils coûtent, ils font des feuilles, ils ont des racines, bref ils sont vivants. Alors souvent on les coupe.

    On trouve ce genre de choses sur un blog voisin, c’est à Gallician. «Une mairie de droite» commente notre ami blogueur. Il avait peut-être une pensée pour l’avenue Feuchères à Nîmes. Ou l’avenue de Port-Camargue vers Carrefour 2000.

    Gallician (Vauvert)

     

    Mais voyons Aigues-Mortes : la rue des Aigrettes par exemple, c’est vers les Boudres. Ou la rue Jean Monnet (en face du collège) et la sciure fraîche pendant les fêtes de Noël.

    rue des Aigrettes (A-M)

     

    rue Jean Monnet (A-M)

    La manière dont on traite les arbres est révélatrice d’un mode de gestion : quand on multiplie les pots décoratifs, les palissages trop rigoureux, les tailles brutales, les pieds enserrés dans le bitume, les arrachages de convenance, on peut à coup sûr en déduire que l’on à affaire à une municipalité peu respectueuse de ses administrés et peu regardante sur les principes de la citoyenneté. C’est une des leçons de l’écologie.

    Tous les élus bien sûr vont se récrier : «Mais pas du tout, on adore les arbres, ils apportent de l’agrément, de l’ombre, de la fraîcheur, ils purifient l’air. On les coupe parfois parce que l’on ne peut pas faire autrement!» (?)

    En fait les arbres ont trois exigences : de l’espace, du temps et de l’attention. Et ce sont les trois choses qui manquent le plus à ces élus : la place coûte cher, et puis il y a des bagnoles; le temps c’est celui qui nous sépare de la prochaine élection; quant à comprendre on veut bien mais les arbres on n’y connaît rien.

    Alors les rues de tous les nouveaux quartiers, de ce point de vue, sont sinistrées et les espaces verts réduits à néant. Comme dans ce square (sic), à Aigues-Mortes. 

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    Pollution du Vidourle, huit mois plus tard…

    23 décembre 2011

    Exerçons un petit «droit de suite» sur une actualité déjà ancienne : on se rappelle en avril dernier, une des plus graves pollutions que le Vidourle ait connue : rivière morte sur 12 km, des tonnes de poissons flottant à la surface, les arrêtés municipaux d’interdiction de pêche et baignade de toutes les communes depuis Sommières à la mer. L’eau du robinet sera même coupée à Marsillargues par crainte de pollution de la nappe. Certains arrêtés n’étaient pas levés à la mi-juillet.

    Que sait-on huit mois plus tard? Rien, sinon le nom du produit : oxyfluorfène, un composé de désherbant. Pour le reste l’enquête se poursuit comme on dit.

    Le syndicat du Vidourle a pour mission principale d’»Améliorer la qualité de la rivière et préserver la qualité naturelle du Vidourle», dont la priorité est la «lutte contre la pollution». Il s’est réuni le 21 juin 2011 au Cailar en présence de tous les élus des communes riveraines : pas un mot, pas une action ni une décision à l’ordre du jour sur ce sujet.

    Les administrations, Agence de l’Eau, ONEMA, ne commentent pas.

    Heureusement une association suit l’affaire : les pêcheurs bénévoles du Brochet Vidourlais qui accomplissent un travail précieux d’évaluation de la ressource piscicole et de suivi de la qualité de la rivière.

    A suivre donc…

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