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    Non à la thalasso de luxe dans les Salins

    26 mars 2012

    Le nom d’halothérapie pourrait induire en erreur : il ne s’agit pas ici d’un centre de soin et d’enjeux de santé publique. Mais de bien-être ou relaxation, de «zénitude»(!) nous dit-on, et d’investissements privés sur le créneau du tourisme de luxe. Aucun intérêt général ici sinon l’habituel chantage à l’emploi; par contre des intérêts politiques et privés très évidents.

    Tout ce qu’on devait craindre de la désindustrialisation progressive des Salins du Midi est ici à l’oeuvre : de grands espaces devenus soi-disant «inutiles», l’appétit des promoteurs, l’alibi touristique et le chantage à l’emploi. Dans un contexte politique sans âme et sans projet, tout devient possible.

    Le groupe Salins va-t-il arriver à faire à Aigues-Mortes, avec la complicité des élus locaux, ce qu’il n’est pas parvenu à faire dans le Var ou à Salin-de-Giraud : un grand complexe hôtelier, première étape, la plus difficile, avant d’autres à venir, parce qu’un tabou sera tombé.

    Pour des raisons d’opportunité Salins vient de racheter 13 (treize) hectares aux domaines du Bosquet-Listel, 13 hectares de vignes productives, c’est à peu près la surface d’Aigues-Mortes intramuros : ça fait rêver…

    Est-ce cela que nous voulons? La Camargue du luxe et des riches oisifs à la place des vignes, des étangs et des salins? Pour des intérêts privés nous sacrifierions nos paysages, notre identité? On peut donc tout acheter avec un peu de poudre aux yeux? Et passez pour cela sur les petits et gros arrangements des élus, architecte et patrons?

    Qui est à la manoeuvre? Georges Frêche d’abord en 2008 qui dans une déclaration provocatrice annonce que «le sel c’est fini», puis son appareil politique qui suit, Bourquin (CR-LR) et Alary (CG30) qui accompagnent l’électoralisme de Bonato, qui en a fait son cheval de bataille. Puis nous avons les Salins qui n’y croyaient même pas mais qui finissent par se dire que ça va peut-être être possible! Et l’architecte François Fontès (celui de Port du Roy) est au coeur de ce jeu d’intérêts croisés : il rachète d’une main la moitié du Lairan, fournit de l’autre les plans du centre de bien-être et érige en toute illégalité des tentes luxueuses dans les dunes littorales de Brasinvert.

    Nous disons qu’il faut arrêter, que ce petit monde déraille et déraisonne. Ce projet ne se fera pas parce que la loi ne le permet pas et que ces terrains sont et resteront inconstructibles. Mais comment, par quelle dérive, l’équipe municipale actuelle qui s’est présenté aux électeurs comme la plus hostile à l’urbanisation est-elle devenu une municipalité bétonneuse?

     

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