L’habitat groupé à l’honneur à Courdimanche

Lors de la réunion « habiter autrement » organisée le 6 juin par la Ville de Courdimanche et le groupe de projet D’Atonix, un public d’une quarantaine de personnes a pu entendre la spécialiste américaine Diana Leafe CHRISTIAN préciser la différence entre un éco-village et un habitat groupé même s’il se situe dans un éco-quartier comme celui projeté au Bois d’Aton. Les habitants d’un éco-village visent à vivre et à travailler sur site, ceux d’un habitant groupé pensé avec les mêmes préoccupations d’écologie et de bonne « voisinance » ne se proposent pas cet objectif.

Selon elle et comme l’a confirmé Michèle Drevet, adjointe à Jouy-le-Moutier, qui témoignait de la pérennité de son immeuble construit il y a une trentaine d’années, les modalités de constitution et de réussite d’un groupe restent cependant les mêmes: se réunir autour d’un projet et non par affinités personnelles, se donner le temps et les outils relationnels pour l’affiner, ne pas viser un habitat 100 % personnalisé mais penser plusieurs types de logements répondant aux besoins en laissant à chacun le choix des personnalisations ultérieures… Elle soulignait enfin que ces opérations n’aboutissaient pas réellement un logement moins cher, mais bien à un logement et à des espaces communs mieux conçus, facilitant un meilleur mode d’habitat et respectant les intimités tout en facilitant la vie sociale, à l’intérieur comme à l’extérieur du site.

Mme le maire de Courdimanche, Elvira Jouaen, a fait part en ouvrant la réunion de sa conviction que ces projets d’habitat groupé, pensés avec et par les futurs habitants dès la conception, faisaient partie des réponses aux problèmes de logement actuel au-delà d’une amélioration de l’adaptation architecturale et des relations de voisinage. Bénédicte Ariès , conseillère municipale minoritaire à Pontoise a souligné la chance des porteurs du projet d’éco-hameau d’Atonix d’avoir le soutien de la municipalité, soutien qu’un petit groupe de Pontoise n’arrivait pas encore à obtenir pour un petit projet d’immeuble sur une parcelle du centre ville en friche depuis plus de vingt-cinq ans.

Plusieurs interventions du public ont souligné des points intéressants dont l’effet pénalisant sur le coût d’une opération de moins de douze logements, l’intérêt pour une collectivité de penser à réserver des espaces pour pouvoir accueillir d’autres projets du même type… La réunion s’est terminée par l’annonce d’une réunion spécifique au projet D’Atonix pour septembre prochain.

pour en savoir plus sur :
- les outils relationnels pour l’élaboration d’un projet : le livre et le site de Diana Leafe Christian
- sur les réalisations d’habitat groupé existantes : le site d’une association créée dans les années 70 : eco-habitat groupé
- d’Atonix, le projet d’éco-hameau groupé accueilli dans l’éco quartier de Courdimanche : sylvie.kruissel@laposte.net
-le projet de petit éco-habitat groupé collectif (immeuble) en autopromotion à Pontoise : jean.colomier@orange.fr

Une conférence sur l’habitat groupé à ne pas manquer le 6 juin à Courdimanche

Le logement est une problématique qui intéresse les écologistes depuis longtemps… et ils y travaillent encore ! La preuve par cette réunion d’information sur l’habitat groupé organisée le mercredi 6 juin par et à la mairie de Courdimanche, une petit ville-village entre la lisière d’agglomération de Cergy-Pontoise et ledébut de la campagne vexinoise qui projette un éco quartier.

Nombreux sont les EELV qui y participeront activement :

- Sylvette Amestoy, adjointe à Courdimanche et candidate suppléante aux législatives sur la 10ème circonscription, pour l’éco-quartier du Bois d’Aton projeté dans sa commune,

- Amandine Dewaele, candidate aux cantonales de l’an passé sur le canton du Sausseron, pour le groupe de projet Atonix (le hameau de cohabitat en projet dans l’éco-quartier)

- Michèle Drevet, adjointe à Jouy le moutier, témoin du fonctionnement longue durée d’un immeuble autopromu avec belles parties communes (co-habitat mais on ne disait pas encore comme ça à la fin des années 80) où elle réside encore,

- Bénédicte Ariès , témoin d’un projet d’immeuble auto-promu sur une friche urbaine du centre de Pontoise (900m2, 6 à 8 logements) projet qui butte actuellement sur le peu d’enthousiasme de la Ville propriétaire de la parcelle,

avec en invitée d’honneur
Diana Leafe Christian , une américaine qui a pu suivre l’ évolution de nombreuses communautés aux Etats-Unis et les observer pour écrire des ouvrages utiles à la construction de projets communautaire. Elle a notamment écrit un ouvrage, traduit en Français, Vivre autrement – Ecovillages, communautés et cohabitats . Elle rédactrice en chef de la revue « Ecovillages », une lettre d’informations gratuite sur les écovillages du monde entier.Elle participe également aux formations proposées par Gaia Education.

Des pistes pour répondre la crise du logement

Saluons le lien fait par la nouvelle dénomination du ministère du Logement, qualifié de ministère ’’de l’Égalité des territoires et du Logement ». Depuis trop longtemps les réponses à la crise du logement sont des aides à la pierre, incitant les particuliers à devenir bailleurs pour bénéficier des dispositifs de défiscalisation et non pour répondre aux vrais besoins. L’échec est patent. C’est que la crise du logement n’est pas seulement celle de la construction.

Un manque de fluidité

Une personne sur trois vit seule dans son logement en France (9,1 million en 2008 selon l’INSEE) .La crise du logement est  aussi liée au manque de fluidité dans le parcours résidentiel. Permettre d’habiter à chaque moment de sa vie un logement adapté à ses besoins et à ses moyens est  un vrai devoir de l’Etat.  Les vieux parents, n’ayant pas de facilité pour réduire la taille du  logement devenu grand en restant dans le même quartier, sous-occupent un habitat qui serait plus utile à de jeunes familles… Et trop de personnes âgées en campagne restent dans un domicile trop lourd à entretenir car il n’y a pas encore  d’offre adaptée à leurs besoins à proximité… Il faut y ajouter les besoins de logement particulier des familles divorcées, demandeuses de deux logements au lieu d’un, l’explosion des familles monoparentales…

Un  secteur HLM aux ressources pillées

En ville comme en campagne la crise c ’est aussi celle du manque de logements locatifs accessibles aux périodes spécifique de début de vie active et en fin de vie : manque de foyers de jeunes travailleurs et d’étudiants, manque de foyer résidence de personnes âgées. Il s’est bien ouvert de coûteuses maisons de retraites privées pour personnes dépendantes mais il n’y a qu’une seule AREPA sur Cergy-Pontoise (ouverte dans les années 70 alors que l’agglomération a doublé et que sa population a muri) et elle n’est pas ouverte aux personnes handicapées qui ont pourtant besoin de la même organisation d’aide ménagère avant d’être retraitées.
Ce manque de logement locatif accessible est une des lointaines conséquences de la Loi Barre de 1977 qui a abandonné l’aide à la pierre au profit de l’aide à la personne. L’aide à la pierre ancienne manière,  qui n’est pas la défiscalisation à l’honneur ces dernières années,  facilitait la construction de logements locatifs HLM, tout  comme le 1% patronal et les fonds du livret A,  ( fonds que l’Etat Sarkozy confisquait de plus en plus ).
Pour en savoir plus voir cette analyse de l’association de professionnels « construire »

Un manque de régulation des prix locatifs

La crise du logement c’est celle du coût des loyers privés, indexés sur le cout de la construction quel que soit leur niveau d’entretien, et totalement libre à la relocation. Certains restent vides par peur du propriétaire d’être piégé. D’autres sont loués avec une densité d’occupation digne de marchand de sommeil.
Un chantier législatif est à ouvrir  à l’exemple sans doute de ce qui se fait en Allemagne.

L’habitat groupé : le renouveau

Dans les années 70 et 80 en parallèle au marché immobilier classique de multiples initiatives de prise en charge de projet par de futures habitants ont abouti à des habitats conviviaux, évolutifs. Ce mouvement dit d’eco- habitat ou habitat groupé redémarre aujourd’hui .
L’égalité des territoires commence bien là au coeur de la vie de chacun, au coeur de chaque ville, de chaque région. Elle ne sera pas solutionnée en axant tous les efforts sur la promotion immobilière privée, mais en élaborant des instruments d’une politique publique volontariste, encourageant les initiatives venant des habitants et non la spéculation.
pour plus d’info : http://www.habitatgroupe.fr/