Saluons le lien fait par la nouvelle dénomination du ministère du Logement, qualifié de ministère ’’de l’Égalité des territoires et du Logement ». Depuis trop longtemps les réponses à la crise du logement sont des aides à la pierre, incitant les particuliers à devenir bailleurs pour bénéficier des dispositifs de défiscalisation et non pour répondre aux vrais besoins. L’échec est patent. C’est que la crise du logement n’est pas seulement celle de la construction.
Un manque de fluidité
Une personne sur trois vit seule dans son logement en France (9,1 million en 2008 selon l’INSEE) .La crise du logement est aussi liée au manque de fluidité dans le parcours résidentiel. Permettre d’habiter à chaque moment de sa vie un logement adapté à ses besoins et à ses moyens est un vrai devoir de l’Etat. Les vieux parents, n’ayant pas de facilité pour réduire la taille du logement devenu grand en restant dans le même quartier, sous-occupent un habitat qui serait plus utile à de jeunes familles… Et trop de personnes âgées en campagne restent dans un domicile trop lourd à entretenir car il n’y a pas encore d’offre adaptée à leurs besoins à proximité… Il faut y ajouter les besoins de logement particulier des familles divorcées, demandeuses de deux logements au lieu d’un, l’explosion des familles monoparentales…
Un secteur HLM aux ressources pillées
En ville comme en campagne la crise c ’est aussi celle du manque de logements locatifs accessibles aux périodes spécifique de début de vie active et en fin de vie : manque de foyers de jeunes travailleurs et d’étudiants, manque de foyer résidence de personnes âgées. Il s’est bien ouvert de coûteuses maisons de retraites privées pour personnes dépendantes mais il n’y a qu’une seule AREPA sur Cergy-Pontoise (ouverte dans les années 70 alors que l’agglomération a doublé et que sa population a muri) et elle n’est pas ouverte aux personnes handicapées qui ont pourtant besoin de la même organisation d’aide ménagère avant d’être retraitées.
Ce manque de logement locatif accessible est une des lointaines conséquences de la Loi Barre de 1977 qui a abandonné l’aide à la pierre au profit de l’aide à la personne. L’aide à la pierre ancienne manière, qui n’est pas la défiscalisation à l’honneur ces dernières années, facilitait la construction de logements locatifs HLM, tout comme le 1% patronal et les fonds du livret A, ( fonds que l’Etat Sarkozy confisquait de plus en plus ).
Pour en savoir plus voir cette analyse de l’association de professionnels « construire »
Un manque de régulation des prix locatifs
La crise du logement c’est celle du coût des loyers privés, indexés sur le cout de la construction quel que soit leur niveau d’entretien, et totalement libre à la relocation. Certains restent vides par peur du propriétaire d’être piégé. D’autres sont loués avec une densité d’occupation digne de marchand de sommeil.
Un chantier législatif est à ouvrir à l’exemple sans doute de ce qui se fait en Allemagne.
L’habitat groupé : le renouveau
Dans les années 70 et 80 en parallèle au marché immobilier classique de multiples initiatives de prise en charge de projet par de futures habitants ont abouti à des habitats conviviaux, évolutifs. Ce mouvement dit d’eco- habitat ou habitat groupé redémarre aujourd’hui .
L’égalité des territoires commence bien là au coeur de la vie de chacun, au coeur de chaque ville, de chaque région. Elle ne sera pas solutionnée en axant tous les efforts sur la promotion immobilière privée, mais en élaborant des instruments d’une politique publique volontariste, encourageant les initiatives venant des habitants et non la spéculation.
pour plus d’info : http://www.habitatgroupe.fr/