Élargissement de l’A75 : un grand projet inutile au sud de Clermont-Ferrand (1)

En tant qu’élu(e)s EELV de Clermont-Ferrand et Clermont Communauté, nous avons pris part à la concertation publique concernant l’élargissement à 2×3 voies de l’A75 au sud de Clermont-Ferrand. Opposés à la réalisation de ces travaux, nous nous en sommes expliqués dans une présentation détaillée de nos arguments, présentation que nous publions ci-dessous en plusieurs volets.

La définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose, et d’attendre des résultats différents.Albert Einstein

En août 2015, au vu des 8 kilomètres de bouchon sur la toute nouvelle 2×3 voies ayant coûté la bagatelle de 78 millions d’euros, nous proposions – pour rire – de passer à une 2×5 voies pour 150 millions. Nous ne pensions pas être pris aux mots ; au mois de septembre suivant, l’État annonçait pourtant dans son plan de relance autoroutier 2015-2020, 170 millions d’euros d’investissements pour un nouvel élargissement à 2X3 voies, sur les 15 kilomètres au sud de Clermont.

Nos sociétés dites de l’automobile font en effet face à un défi colossal : la hausse constante des trafics, des congestions et de leurs coûts induits.

La facture annuelle des embouteillages en France s’élevait à 17 milliards d’euros en 2013, elle passera à 22 milliards en 2030, soit une hausse de 31 %.

La saturation des axes routiers devient un enjeu politique majeur, aussi bien au niveau local qu’à l’échelle nationale. Toute la question est de savoir comment y faire face : s’attaquer aux tuyaux ou aux flux ?

Aujourd’hui, le recours universel est le premier : multiplier et/ou améliorer la taille des tuyaux, c’est-à-dire des routes. Avec cette illusion persistante que le tuyau est la solution, alors que du fait de ses coûts d’investissement et de fonctionnement, il fait partie des problèmes. Ils sont au nombre de quatre :

  • défi climatique
  • défi routier
  • défi financier
  • défi métropolitain.

Sur chacun de ces plans, la fuite en avant consiste à répondre aux problèmes de la route par toujours plus de routes. Elle se fonde sur l’illusion d’une efficacité facilement acquise à court terme mais contre-productive à moyen et long termes.

Pour chacune de ces illusions, il existe pourtant des solutions durables et efficaces pour notre territoire. Et fort heureusement, il n’est pas trop tard pour faire cesser cette gabegie.

[A suivre]

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