[Conseil municipal 4 mai 2016] Interventions d’Odile Vignal

Vente de logement sociaux

Bien entendu, les objectifs politiques de la majorité sont cohérents. Nous souhaitons garantir un parcours résidentiel à chacun.

Toutefois, la question ne se pose pas qu’à l’échelle de Clermont-Ferrand et c’est là-dessus que je voudrais attirer votre attention, notamment la vôtre, chers collègues du groupe communiste.

Si votre analyse est pertinente, elle est d’ailleurs basée sur les données de l’observatoire du logement du Grand Clermont – observatoire qui nous permet d’anticiper les besoins en logement à l’échelle d’un territoire qui est un peu plus vaste que la seule échelle de Clermont.

Aujourd’hui, la commune de Clermont grâce à cet observatoire, vous le savez, concentre énormément de logements sociaux à l’échelle de notre agglomération, ce qui est parfaitement injuste, injuste parce que cela oblige notre commune à assumer des charges de centralité, d’accompagnement, que les autres communes aujourd’hui ne partagent pas, à la hauteur qui devrait être la leur.

Et puis le logement social, il est inégalement réparti sur cette ville elle-même. Donc quand nous proposons de vendre des logements sociaux, c’est déjà dans les quartiers où nous avons une forte concentration, ce n’est pas n’importe où. Cette observation d’un déséquilibre à l’échelle de Clermont est relativement récente. C’est pourquoi maintenant que nous avons affiné nos instruments d’observation, nous pouvons prendre des décisions bien plus étayées qu’auparavant.

Nous ne travaillons pas à l’aveugle et nous sommes vigilants aux conditions, comme l’a rappelé M. Bernard, de vente de ces logements.

Ce n’est pas bien entendu le seul outil pour garantir la fameuse mixité sociale ou l’équilibre de peuplement que nous appelons, dans la majorité en tout cas, de nos voeux. Ce n’est pas le seul outil mais c’en est un, un qui ne fonctionnerait pas s’il était seul. Mais vous le savez puisque vous travaillez à mes côtés à l’agglomération, nous avons et nous sommes en train de développer d’autres outils. Et c’est ce travail-là qui nous permettra de rééquilibrer l’offre de logement social aussi bien dans sa localisation que dans sa typologie, en fonction des besoins.

Il nous manque un troisième outil, la maîtrise foncière intercommunale. Et enfin un quatrième outil, qui sera indispensable pour que le PLH (Plan Local de l’Habitat) soit pleinement opérationnel, pour que la conférence intercommunale du logement puisse mettre en oeuvre les objectifs qu’elle va se fixer partout de façon partenariale avec tous les acteurs de la production du logement, c’est un plan local intercommunal d’urbanisme qui nous permettra de localiser pour l’ensemble des communes de l’agglomération les secteurs de production du logement, de contrôler ainsi les conditions de mixité sociale, de cette dynamique urbaine qui est lente et qui ne se décrète pas, contre les habitants en particulier. Ce qui nous permettra aussi d’associer des acteurs privés à cet objectif de mixité sociale. Et là-dessus j’insiste parce que vous avez aussi noté que vendre des logements sociaux c’était peut-être aussi affaiblir la production de logements sociaux. Le logement social ne se limite au logement public; il peut aussi y avoir du logement privé qui est conventionné et dont les loyers sont équivalents à ceux du logement social. Et c’est ce travail-là que nous sommes en train de mettre en oeuvre à l’échelle de l’ensemble de l’agglomération de façon à ce que, dans un contexte national de raréfaction de l’argent public sur la politique du logement – aujourd’hui l’État ne finance que les PLUS(logements sociaux intermédiaires) et à une hauteur très faible et dans ce contexte nous continuons à produire du logement social tous les ans, nous allons intensifier nos efforts de rénovation du parc privé, de sortie de la vacance avec des loyers conventionnés et nous allons continuer à développer l’accessibilité de l’ensemble du parcours résidentiel pour tous les habitants de l’agglomération, y compris les gens qui aujourd’hui n’ont pas accès au logement, et il y en a.

Et cet effort doit être mené par l’ensemble de l’agglomération, tous les maires doivent y participer. Et c’est ça le véritable enjeu, tous les maires et tous les acteurs, y compris privés. C’est ce travail de mobilisation que nous vous invitons à partager avec nous puisque nos objectifs dans cette majorité sont les mêmes, me semble-t-il.

Politique de la Ville

La politique de la ville est menée à l’agglomération sous la responsabilité de Louis Giscard d’Estaing, et aujourd’hui la ville de Clermont-Ferrand se doit d’être en pointe sur ces questions et sur les méthodes nouvelles à mettre en place et si nous n’avons pas eu le temps, cela ne veut pas dire que nous renonçons. Au contraire, c’est une occasion et cette occasion nous allons la saisir. Pas seulement pour les quartiers Politique de la Ville, M. Brenas. L’observatoire de la précarité, dont vous vous félicitez qu’il existe, et bien il existe parce que nous souhaitons évaluer les politiques que nous menons, évaluer les déséquilibres et y remédier. Nous souhaitons sortir de ces politiques de réparation qui sont sans fin. Nous souhaitons agir en amont pour qu’enfin l’emploi et les activités économiques soient dans les quartiers prioritaires au titre de la Politique de la Ville et qu’ils ne doivent plus être différents des autres si tout se passe bien. Ils doivent être comme les autres, des quartiers de la ville, où l’on peut et où l’on doit être des citoyens comme les autres. Voilà.

C’est pourquoi, bien entendu, il reste beaucoup à faire, y compris sur le quartier de Saint-Jacques. Nous n’allons pas tout faire en quelques mois, la durée du Contrat de Ville est très longue, nous aurons bien évidemment à rendre des comptes – puisque nous passons un contrat avec l’État, il va de soi que nous serons évalués. Et ces bilans, ces évaluations, je pense que c’est au travers de nos politiques de démocratie de proximité que nous les mènerons et que nous mettrons en place des outils innovants. En tout cas, c’est ce que le groupe écologiste est prêt à faire.

Je vous remercie.

Remonter