[Conseil municipal 23 juin 2016] Interventions de Dominique Rogue-Sallard

1 – 8 /Débat sur l’intercommunalité – Passage en Communauté Urbaine

Monsieur le maire, mes cher(e) s collègues,

Comme à Clermont Communauté le 27 mai dernier, le groupe écologiste soutient la perspective de transformation en CU, parce qu’il nous semble que cette structure doit nous permettre de répondre à une série de défis majeurs auxquels nous sommes confrontés.

Premier défi, le défi politique : avec la perte du rang de capitale régionale, Clermont-Ferrand gagne l’opportunité de se réinventer un rôle, une autonomie nouvelle pour elle, pour son agglomération voire plus largement, à l’échelle de la métropole.

Deuxième défi, c’est le défi territorial : nos échelles politiques ne correspondent plus aux territoires vécus, encore moins à nos besoins. Ce qui engendre inefficience et injustices, ce fameux « égoïsme territorial » assumé par la droite qui revendique une politique de peuplement à ‘haute valeur ajoutée’.

Pour nous, l’intégration des compétences à la bonne échelle – et la CU participe de ce mouvement – doit être un remède, si ce n’est un bouclier contre ces égoïsmes et ce creusement des inégalités.

Le troisième défi est le défi écologique et énergétique notamment. La montée en compétence et la prise de nouvelles compétences doivent nous permettre de faire levier en faveur d’une transition écologique accélérée de nos territoires. Qu’il s’agisse d’économie, d’alimentation, de mobilités, de déchets ou de numérique, nous avons l’opportunité de hâter l’émergence d’une nouvelle économie de territoire.

Enfin, quatrième défi, celui du sens, à la fois culturel, sociétal et citoyen. La montée en compétences de l’agglomération doit nous permettre d’inventer et de vivre un territoire qui fasse sens, de poser un horizon collectif, urbain et local. A terme, cela peut être à terme le défi métropolitain, si bien sûr il prend en compte les trois autres défis.

Par ailleurs, pour donner du sens à notre action, il faudra à la fois fixer un horizon, mais aussi, et c’est capital, nourrir une véritable exigence de proximité dans les décisions comme dans la vie de tous les jours.

Alors, non, la CU n’est pas la réponse absolue à ces quatre défis : elle n’est qu’un premier pas et doit nous donner des outils pour y répondre. Mais nous ne serons jugés – et la CU avec – qu’à l’aune du projet politique de territoire qu’elle rendra et que nous rendrons possible.

Je vous remercie.

19/ Projet culturel de la Ville de Clermont-Ferrand

Monsieur le maire,

Pour les écologistes, projet urbain et projet culturel se recoupent fondamentalement à la fois sur les objectifs et sur les moyens.

Afficher une véritable ambition urbaine, c’est aussi nécessairement afficher une ambition culturelle et vice-versa.

Il serait absurde de penser l’un sans l’autre : penser la culture dans la ville sans penser à la façon de ré-habiter et reconstruire la ville est impossible. Penser la ville et toute la mixité et la diversité qu’elle engendre, sans perspective expressive et culturelle serait particulièrement vain.

Aussi nous nous retrouvons pleinement dans les grands principes de ce projet culturel pour Clermont-Ferrand : ce sont d’ailleurs, en plus de la nécessité de rendre le territoire attractif via des événements importants, les fondamentaux d’un triptyque écologiste construit autour de

– L’innovation / création

– La solidarité / le partage / la transmission et l’éducation

– La valorisation des ressources (locales, patrimoniales…)

Les ambitions affichées sont grandes. Nous devrons évaluer l’atteinte des objectifs, même à long terme.

Parmi les indicateurs de cette évaluation, le groupe écologiste portera plus particulièrement son attention sur notre capacité à amener à la culture une population qui n’y vient pas spontanément : c’est un défi difficile à relever,

qui mobilisera des ressources et des questions transversales comme la politique des mobilités / transports ;

la place de la culture dans la ville, l’espace public

la décentralisation des événements culturels

et bien sûr le succès de l’effort culturel majeur consacré à la jeunesse dans ce mandat.

Pour conclure, une recommandation peut-être concernant nos prochaines politiques culturelles : il pourrait enfin être pertinent de donner, dans ce cadre, un nouvel éclairage à une expression aujourd’hui vieillie, celle d’éducation populaire. Il nous semble que dans une ville aussi jeune et universitaire que Clermont-Ferrand, nous pourrions nourrir une politique de soutien et d’incitation à toutes les structures, notamment associatives, qui contribuent à l’éducation populaire, au partage et à la transmission de savoirs et d’idées. C’est une partie de la politique culturelle, qui, nous semble-t-il, peut répondre à la crise actuelle du civisme et de l’engagement citoyen.

Je vous remercie de votre attention.

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