Vers une Europe efficace en énergie ?

par Yannick Jadot, député européen

 

Le 28 février, la Commission ITRE (Industrie, Recherche, Energie) du Parlement européen votera sur un texte de loi très important: la Directive Efficacité Energétique (DEE). Petite explication de dossier…

Depuis 2007, les Etats membres de l’Union européenne sont engagés à réduire leur consommation d’énergie primaire de 20 % d’ici 2020. Sur les trois objectifs « 20% » du paquet énergie climat, seul l’objectif d’efficacité énergétique n’était pas contraignant. Résultat: si l’Union européenne est en bonne voie pour respecter les deux premiers objectifs (20% d’énergie renouvelable et 20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre), elle est très loin de respecter son objectif d’efficacité énergétique.

Pourtant, réduire sa consommation de 20% permettrait à l’Union européenne d’économiser 200 milliards d’euros par an et créer 2 millions d’emplois. De leur côté, les ménages allègeraient leur facture énergétique de 1000 euros par an.

Lire la suite sur le blog de Yannick Jadot

 

Et lire aussi sur le même sujet le communiqué de presse du groupe Verts/Alliance Libre Européenne au Parlement européen

 

Efficacité énergétique – Les députés donnent un coup de pouce aux objectifs économiques et énergétiques de l’UE

La commission énergie (ITRE) du Parlement européen vient d’adopter un nouveau projet de Directive européenne sur l’efficacité énergétique et les économies d’énergie (1). Les propositions du rapporteur, Claude Turmes (Verts/ALE) de renforcer le projet de loi avec, entre autres, des objectifs et des mesures contraignants, ont été approuvées par la commission parlementaire. Ces objectifs permettront à l’Union européenne de réaliser son objectif de réduction de la consommation d’énergie de 20% d’ici à 2020. Après le vote, Claude Turmes a déclaré:

« Le résultat du vote d’aujourd’hui, après 5 mois de longues négociations, fait de moi un homme heureux. Les députés européens de la commission ITRE ont voté en faveur de règles plus strictes sur l’efficacité énergétique, pour des mesures et des objectifs plus contraignants. Ceux-ci permettront à l’UE de donner suite à sa promesse de réduire la consommation d’énergie de 20% d’ici 2020. La réalisation pour l’UE de son objectif en matière d’économie d’énergie lui permettra non seulement d’atteindre ses objectifs en termes de sécurité énergétique et de changement climatique, mais aura également un impact économique remarquable, en stimulant l’activité économique et la création de millions d’emplois, tout en réduisant les coûts énergétiques pour les entreprises et les ménages.

Les prix de l’énergie n’évoluent que dans un sens et la dépendance de l’UE face à ses importations montrent que le seul moyen de faire face aux coûts croissants de l’énergie passera par des mesures ambitieuses en termes d’efficacité énergétique. Cela aura également pour effet de maintenir des investissements dans l’économie européenne plutôt que de poursuivre la situation actuelle qui implique le transfert d’énormes sommes vers des pays tiers pour les importations d’énergie.

5 ans après leur engagement en faveur de l’objectif volontaire de réduction de la consommation d’énergie de 20% d’ici à 2020, les Etats membres en sont loin. Pour y remédier, les députés européens ont voté aujourd’hui pour que l’objectif de 20% soit obligatoire, avec des objectifs et trajectoires nationaux pour chaque Etat membre (2). C’est la seule façon de garantir la réalisation de l’objectif de 20% et de pouvoir profiter des nombreux avantages qui en découleront.

Les députés ont également voté pour un certain nombre de mesures contraignantes qui permettront de réaliser l’objectif global. Les Etats membres devront donc établir une feuille de route pour réaliser des économies d’énergie de 80% dans le secteur du bâtiment d’ici à 2050, avec un taux obligatoire de rénovation en profondeur de 2,5% par an pour les bâtiments publics. En outre, les compagnies d’énergie seront chargées de fournir des économies annuelles de 1,5% dans tous les secteurs d’utilisation finale. Le projet de loi prévoit aussi, entre autres, l’introduction d’instruments financiers contraignants et une meilleure information fournie aux consommateurs (par exemple avec l’introduction de compteurs intelligents)  – pour plus de détails.

Le vote d’aujourd’hui donne un mandat fort au Parlement européen pour ses négociations avec le Conseil sur la législation finale. Nous avons assez perdu de temps: il est temps pour les gouvernements européens de mettre en place les structures nécessaires pour la réalisation d’économies d’énergie. Une directive solide sur l’efficacité énergétique sera cruciale à cette fin« .

(1) La commission ITRE a adopté le rapport du rapporteur Vert/ALE Claude Turmes sur la révision de la directive sur l’efficacité énergétique dans le cadre du processus législatif de co-décision.

 

Rapport de Claude Turmes sur la Directive efficacité énergétique

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