Vœux d’Eric Alauzet : « Plus de liberté au plan local.Et plus de fraternité au plan global. »

Éric Alauzet a présenté ses vœux à la circonscription. Retrouvez son discours et celui de sa suppléante, Michèle De Wilde.

 

Tarcenay, le 23 janvier 2016

Mesdames et Messieurs les élus et chers collègues,

Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués,

Mesdames et Messieurs les représentants institutionnels, associatifs, religieux,

Mesdames, Messieurs,

Chers-es amis-es,

Merci de votre présence.

Merci à M. le Maire de nous accueillir, après Saône en 2013, Novillars en 2014 et Nancray en 2015, nous voici en 2016 à Tarcenay dans le Pays d’Ornans et de la Loue.

Mesdames et Messieurs,

Je veux d’abord former pour chacun d’entre vous des vœux de réalisation de vos projets et surtout, le plus précieux, une bonne santé.

Pour notre pays, pour la communauté universelle, je souhaite avant tout des vœux de paix et donc de fraternité et de liberté.

L’an dernier, j’avais pris parti de vous parler d’emploi, d’écologie et de République. Je pourrais y revenir, tant ces trois sujets majeurs ont été déclinés par les vœux du Président de la République et sont plus encore aujourd’hui d’actualité.

Mais ce sont mes vœux de paix, de fraternité et de liberté qui m’amènent en tout premier à revenir sur l’horreur qui a frappé notre pays à deux reprises en 2015.

D’abord Charlie le 7 janvier 2015, où c’est la liberté d’expression et la liberté d’exercer sa foi qui ont été attaqués.

Puis au Bataclan et sur les terrasses de café.

C’est véritablement notre modèle de société, notre mode de vie qu’on a voulu abattre.

Aussi je veux d’abord avoir une pensée pour l’ensemble des victimes et notamment des blessés qui resteront à jamais marqués dans leur chair ou psychologiquement ainsi qu’à leurs familles pour qui les fêtes de fin d’année ont été douloureuses.

Ainsi que notre reconnaissance à l’ensemble des forces de police, de gendarmerie, aux pompiers, aux professionnels du monde sanitaire et aux associations qui se sont mobilisés pour protéger, soigner, accompagner les victimes et leurs familles et continuent à agir pour notre sécurité.

Cop 21 : une lueur d’espoir

Mais, avant de revenir sur les conséquences de ces actes terribles, je veux revenir sur la petite lueur d’espoir qui s’est allumée fin 2015.

En effet, 195 pays, la presque totalité de la communauté internationale, s’est mise d’accord pour sauver le climat en affichant un objectif pour limiter l’augmentation de la température planétaire à 2°C voire 1,5 °C.

Que 195 pays parviennent à définir un chemin commun constitue un fait très encourageant. Cet accord universel conclu lors de la COP 21 était certes indispensable et devra être concrétisé mais, au-delà du défi climatique, il laisse espérer la possibilité pour la diplomatie mondiale de relever l’ensemble des défis du XXIème siècle, y compris celui du terrorisme.

Ces deux dangers, le terrorisme et le changement climatique, constituent deux graves menaces pour l’équilibre voire la survie de nos sociétés. Le premier est immédiat, le second est un peu plus lointain mais tout aussi grave. Il peut d’ailleurs générer des désordres géopolitiques, y compris le terrorisme en se nourrissant des conséquences sociales  liées à l’épuisement et au dérèglement de la nature.

Et ces deux évènements sonnent aussi la fin d’une certaine insouciance qui s’est progressivement installée dans la seconde partie du XXème siècle. L’illusion que la paix était acquise pour l’éternité et que l’homme avait définitivement dominé la nature se sont évanouis.

Terrorisme, République et Nation

Je vais donc prendre le temps de vous parler de cette question du terrorisme, du vivre ensemble, de la République et de la Nation. A la mesure des « tortures » que cela m’a infligé depuis des mois et en particulier ces dernières semaines pour tenter de faire le bon choix.

Si nous sommes en guerre,… si nous sommes en guerre, alors il nous faut nous défendre. Nous défendre ici, en France et là-bas, là où naît le terrorisme.

Face aux actes de guerre, je pense aussi aux attentats au Mali, en Egypte, en Tunisie, en Turquie, au Burkina Faso récemment, qui secouent le monde, notre nation et notre République, la Communauté internationale, a le devoir d’agir.

Je me souviens des doutes qui avaient traversés la communauté nationale au moment où le Président de la République a engagé les troupes françaises au Mali. C’était il y a juste trois ans, début 2013. Il s’agissait déjà de juguler la naissance d’un nid de djihadisme susceptible de projeter des terroristes en Europe et en France, et pas seulement de protéger nos intérêts économiques dans la région. Ces interventions sont nécessaires comme est incontournable l’accueil des réfugiés politiques.

En France, des moyens supplémentaires de protection de la population ont été mis en place en faveur de l’armée, de la gendarmerie et de la police. Là encore, il faut saluer l’union nationale qui s’est exprimée pour faciliter leur action.

Mais il faut aussi légiférer et le Parlement a pris ses responsabilités tout au long de cette année passée. On a entendu nombre de critiques, sur le fait que l’action de l’Etat était bien tardive.

Pourtant, il y a eu de nombreuses lois ces dernières années, trop même pour certains, au point de considérer que les Gouvernements légifèrent trop dans l’émotion et par à-coups, en fonction de l’actualité.

Le précédent Gouvernement a adopté pas moins de 3 lois contre le terrorisme entre 2008 et 2012. En tout 18 lois concernant la lutte contre le terrorisme ont été votées entre 1986 et 2012.

Ce Gouvernement a légiféré à deux reprises. D’abord, une loi en novembre 2014 a permis de renforcer les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme. Cette loi a permis de fermer 115 sites internet susceptibles de radicaliser des jeunes et de prononcer environ 200 interdictions de sortie du territoire pour des individus soupçonnés de vouloir rejoindre les groupes terroristes en Syrie et en Irak. Plus de 50 étrangers se sont vu interdire le territoire. Alors que l’Etat d’urgence a permis de fermer des mosquées salafistes, à Gennevilliers et Arbresle (Rhône) et de plusieurs salles de prière de Nice, là où s’organise la radicalisation. Ces établissements ont été fermés sur arrêté préfectoral, en raison, je cite, de « risques sérieux d’atteinte à la sécurité », dans le cadre de l’article 8 de la loi relative à l’état d’urgence, le dernier outil de cet arsenal de lutte contre le terrorisme.

En juillet 2015, c’est la loi sur le renseignement  qui venait apporter à la police et à la gendarmerie des moyens d’investigation supplémentaires pour permettre de débusquer celles et ceux qui fomentent des actions terroristes à notre encontre.

Les réactions étaient alors très vives dans une partie de l’opinion politique. A droite, on a fustigé des mesures trop tardives et pas assez ambitieuses ; à gauche, on s’est ému de la stigmatisation des musulmans et du risque trop grand d’actes précipités conduisant à des bavures et des privations de libertés.

Cette question a été pour moi une des plus difficiles depuis le début de mon mandat. Mon soutien à cette loi m’a valu nombre de critiques dans mon camp au motif qu’elle aurait été liberticide.

J’ai regretté un débat caricatural qui opposait sécurité à liberté. D’un côté les uns affirmaient que la première des libertés est la sécurité et que les mesures de la loi relatives au renseignement apportaient des moyens supplémentaires notamment en lien avec les évolutions technologiques telles que la téléphonie mobile, et les autres assurant qu’il ne fallait à aucun moment lâcher un pouce de nos libertés en expliquant que l’arsenal en place existait et qu’il convenait avant tout de se donner les moyens de l’activer efficacement.

Mais je veux donner deux raisons qui m’ont fait basculer vers un vote favorable.

La première est liée à la primauté, pour moi, de la transparence. Vous le savez, la transparence fiscale constitue ma  bataille principale depuis le début de ce mandat. Pour réduire l’évasion fiscale qui fait perdre des milliards aux Etats et fait peser sur les ménages et les PME le poids parfois excessif des impôts. Et à la fin c’est la démocratie même qui est menacée par les populismes. Et cette bataille repose sur un élément déterminant : la transparence.

C’était encore le sujet de mon récent amendement en loi de finances rectificative en décembre dernier et dont la presse s’est fait l’écho concernant la communication publique, donc transparente, par les grandes entreprises multinationales, des informations financières concernant leurs filiales implantées dans les paradis fiscaux.

Là, on se heurte à la résistance de ceux qui peuvent frauder parce que ces informations restent confidentielles, parce que le secret  demeure.

C’est bien l’opacité et le secret qui permettent aux fraudes financières comme aux criminalités de toute nature, notamment à la criminalité terroriste de prospérer et de perdurer dans l’ombre.

C’est la transparence, permise par le renforcement des moyens d’investigation, qui peut neutraliser ces actes criminels.

Aussi, le renseignement constitue une arme maîtresse pour assurer cette transparence et lutter contre les crimes.

Seconde raison, celle de la préservation des libertés collectives.

Je me souviens de mes premiers frémissements politiques, j’avais 16 ans et je préparais le bac de français. La lecture des philosophes des Lumières fût pour moi extrêmement fécond, en particulier le Contrat Social de Jean-Jacques Rousseau. J’y ai appris que la société conduisait à l’avènement de l’animal politique – tel que le définissait Aristote – et donc d’un dépassement de l’état de nature où les libertés individuelles sont totales. Ou quand le contrat social résulte du renoncement à des libertés individuelles au profit de libertés collectives. J’ajoute que le renoncement à ces libertés individuelles doit être consenti mais qu’il arrive – et c’est un risque à prendre dans certaines situations – que des erreurs préjudiciables soient commises au nom de cette liberté collective et/ou de la sécurité. C’est alors à la justice de les réparer.

Bref, j’appelle à des débats plus sereins et plus respectueux sur ces sujets difficiles pour ne pas en rester au débat caricatural entre responsabilité et morale.

Bien des mesures de protection, de sécurisation, d’enquête, de renseignements doivent être prises et nous aurons à l’Assemblée nationale puis au Congrès, dans les prochaines semaines, un débat tout aussi difficile sur la constitutionnalisation de l’état d’urgence.

Déchéance de nationalité

S’est posée également la question de la place des symboles à propos de la déchéance de nationalité. Est-ce que les symboles ont leur place dans cette recherche d’efficience, c’est pour moi une certitude. Nos valeurs sont déclinées à travers de nombreux  symboles, notre République, notre histoire, notre société en sont remplies. Et ces symboles nous honorent quand ils sont reconnus.

Ainsi, si des individus, des terroristes, veulent nous détruire, détruire nos valeurs, la République, l’idée même de nation, ne sont mus que par la détestation de notre civilisation et l’instauration d’un Califat, alors ils s’excluent d’eux-mêmes et peuvent, doivent, être écartés de la communauté nationale.

Aussi je considère que les terroristes condamnés pour terrorisme et atteinte grave à la nation doivent être condamnés par une peine de déchéance nationale telle que l’indignité nationale alors que la déchéance de nationalité ne toucherait pas par exemple ni les frères Kouachi, ni Coulibaly qui n’ont qu’une nationalité et que les règles internationales sur l’apatridie empêchent de déchoir.

Je veux dire toutefois que j’ai trouvé totalement inadmissible et odieux les procès en déshonneur qui ont été fait à l’adresse de celles et ceux qui défendaient la déchéance de nationalité alors même que la loi la prévoit déjà pour les binationaux et ceci depuis 1998 et réserve déjà un sort particulier aux terroristes binationaux qui peuvent perdre leur nationalité s’ils sont naturalisés depuis moins de 15 ans et ceci, fait du hasard, depuis le 1er janvier 2016.

Enfin, je veux dire que nous parlons ici de criminels et rien d’autre. Des criminels dont la plupart n’ont même jamais ouvert le Coran et n’y entendent rien.

Libertés, dialogues, communauté nationale

Une fois dit tout cela je veux clore ce sujet par trois points de vigilance.

Le premier porte sur nos libertés. En insistant sur le fait que les décisions et les actions que nous menons doivent l’être dans le cadre strict de nos lois, de la Constitution et de nos valeurs. La liberté parce que c’est précisément cette valeur que les terroristes veulent abattre. Alors ne leur donnons surtout pas raison en transigeant sur nos libertés. Je suis convaincu que notre société est asses solide et nos valeurs suffisamment ancrées pour, à la fois assurer la protection de nos concitoyens et préserver nos libertés fondamentales. Il ne faut pas avoir peur.

L’action doit donc être résolue, ferme, ajustée, efficace et donc efficiente. Cela signifie que les gains – en sécurité et en libertés collectives – doivent être mis en relations avec les coûts pour la liberté individuelle.

Si la République est notre histoire elle est également notre avenir.

La seconde recommandation porte sur la nécessité de maintenir coûte que coûte le dialogue entre toutes les communautés et entre toutes les religions. L’Archevêque a particulièrement insisté dans ses vœux sur ce dialogue interreligieux, c’était une de ses trois priorités avec celles concernant  l’accueil des réfugiés et la COP 21.

Il y a quelques jours, les mosquées ont ouvert leurs portes. A la mosquée Souna dans le quartier de Saint-Claude, nous nous sommes tous retrouvés, le Préfet et les autorités politiques, les représentants des différents cultes – l’Archevêque était présent. Le représentant dans le Grand Est de la grande Mosquée de Paris a dit son horreur suite aux actes terroristes et avec lui toutes et tous ont insisté sur la primauté de la République. Il a aussi voulu dire que liIslam était une religion de paix d’amour et que ces terroristes n’avaient rien à voir avec le Coran. Le message a été on ne peut plus clair.
La troisième recommandation représente aussi un immense défi, qui consiste – et il faut reconnaître que nous avons échoué jusque là – à remettre chaque citoyen français et chaque jeune dans la Communauté nationale. Il faut donc traiter toutes les situations de relégation qu’elles soient liées au chômage, au mal logement, à l’absence de service public, à l’impossibilité de pratiquer son culte, d’accéder à la culture, et de parer à l’échec scolaire bref à l’abandon ou à la sensation d’abandon qui met les jeunes à la merci des marchands d’obscurantisme, de haine, de violence et de djihadisme.

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Emploi, urgence économique et sociale

C’est l’occasion pour moi de dire une fois encore que notre obsession commune, la mienne, celle du Gouvernement et du Président de la République est toujours et encore celle de l’emploi pour toutes et tous.

François Hollande a déclaré l’urgence économique et sociale dans ses vœux aux Français  en annonçant un plan massif de formation pour 500 000 chômeurs de longue durée en même temps que le renforcement de l’apprentissage, de nouvelles aides pour l’embauche dans les PME.

Mais également un programme de grands travaux en faveur de nos bâtiments publics et du logement social dans la suite de la COP 21 et de l’ambition de la transition énergétique inscrite dans la loi du même nom et dont la rebaptisée Caisse des Dépôts et du Développement Durable deviendra le bras armé. Le tout appuyé sur une taxe carbone qui monte en puissance depuis 2014. Elle sera à 22 € la tonne en 2016 puis 30 € la tonne en 2017 ce qui mettra la France dans le peloton de tête des pays européens les plus peuplés.

Parallèlement, il faut encore améliorer le dialogue social, simplifier la vie des entreprises pour les rendre plus dynamiques. On doit aussi saisir les nouvelles opportunités économiques, notamment dans le secteur numérique et simplifier le fait d’entreprendre pour répondre à la grande aspiration de liberté plébiscitée par les français.

La liberté est la valeur qui monte, en particulier dans les quartiers où le chômage est élevé, et qui traduit la volonté de sortir des carcans, de se prendre en main, de créer, d’inventer, de tenter et de retrouver l’espoir. C’est la responsabilité des élus qui ont la foi dans cette valeur et de ne pas l’abandonner aux ultralibéraux qui en feraient un mauvais usage.

Le choix a été fait de soutenir financièrement les entreprises françaises, ce qu’on appelle la politique de l’offre. Ce choix date de décembre 2012 dans la suite du Rapport Gallois qui montrait l’effondrement de nos entreprises et de leurs marges financières pour investir et préparer l’avenir. Mais ces aides, sous forme de crédit d’impôt, n’ont été versées aux entreprises qu’à partir du printemps 2014.

Les aides se sont montées à 1 milliard d’Euros en 2013 sous forme d’avance pour gérer les urgences puis de 6 milliards d’Euros en 2014. C’est seulement depuis cette année 2015 que ces aides ont représenté des montants importants à hauteur de 26 Milliards d’Euros et ce sera 33 milliards en 2016.

Au vu de cette progressivité, chacun comprendra qu’il n’était pas possible de tirer un bilan alors que les aides n’arrivaient que très progressivement dans les entreprises. Il y a eu d’ailleurs une sorte de malentendu entre des annonces précoces fin 2012 et un décalage important d’un an et demi du fait même du crédit d’impôt. C’est parce qu’il n’y avait pas d’argent et que les déficits publics étaient à leur comble que ce choix a été fait.

Les débats sont vifs autour de cette question tant sur le sujet du montant que du ciblage ou encore du financement et j’ai pris toute ma part dans ce débat après un travail approfondi pour mieux comprendre ce qui était en jeu et éviter les analyses tronquées ; je n’ai pas le temps d’entrer dans le détail mais c’est aussi un sujet où s’affrontent des chapelles idéologiques que l’on pourrait ranger au rayon des produits périmés tant la réussite des unes que des autres, de l’une et de l’autre devrais-je dire – puisqu’il s’agit de l’offre et de la demande -, ne peut se réaliser qu’en présence d’une croissance élevée qu’on ne verra plus,  de l’avis de l’ensemble des experts d’où qu’ils parlent.

Ces aides ne peuvent produire des effets immédiats c’est la raison pour laquelle il est important de vérifier l’usage qu’en font les entreprises sachant que le texte de loi prévoit qu’elles ne soient pas utilisées à rémunérer mieux ni les actionnaires ni les dirigeants. En réalité ces aides vont soit vers la baisse des prix des produits et services, la formation et la rémunération des salariés, ou encore l’investissement ce qui profite donc pour une bonne partie à l’économie locale et aux ménages.

La question qui se posera pour 2017 sera de savoir si nous allons au bout du pacte de responsabilité et notamment de la suppression de la C3S pour les plus grosses entreprises (les deux premiers milliards, un en 2014, puis un autre en 2015, ont bénéficié aux petites et moyennes entreprises) ou s’il faut revenir sur la parole présidentielle pour affecter les 5 milliards restant plutôt vers l’investissement des collectivités et le pouvoir d’achat des ménages.

Mais les ménages sont également aidés.

En 2016, ils bénéficieront d’une aide sous forme d’une baisse d’impôts de 5 milliards  d’Euros après les 3 milliards de 2015 anticipés fin 2014. Concrètement, c’est un gain de pouvoir d’achat pour les ménages qui se situe entre 350 €/an pour un célibataire et 700 €/an pour une famille. Et cela concerne environ 12 millions de ménages jusqu’à un revenu net de 2 500 à 3 000 €/mois.

Et je vous le rappelle – parce que je l’ai dit dans mes vœux l’an passé -, cela a été rendu possible par une action résolue en direction de celles et ceux qui avaient été tentés d’éluder l’impôt sur le revenu en plaçant leurs avoirs à l’étranger, notamment en Suisse. Ce sont donc 45 000 ménages concernés  et environ 2,5 milliards qui entrent ainsi dans les caisses de l’Etat depuis 2015 et pour plusieurs années. S’il y a bien une mesure emblématique de gauche – si je fais un instant de la politique -, c’est bien celle qui consiste à solliciter les plus favorisés, qui plus est des tricheurs, pour aider les plus modestes. Une belle mesure de redistribution à laquelle je suis fier d’avoir participé.

Parallèlement, la loi relative au dialogue social et à l’emploi adopté en juillet dernier a fusionné la prime pour l’emploi et le RSA activité depuis le 1er janvier 2016, ce qui aura pour conséquence de mieux valoriser l’activité et le travail, et notamment celui des jeunes et des jeunes célibataires qui sont parfois à la peine. Concrètement, cela représente une aide financière de 97 €/mois non fiscalisée pour un célibataire avec un revenu net de 1300 €/mois et 245 €/mois non fiscalisée pour un couple avec deux SMIC.

Enfin, de manière involontaire du fait de la baisse du prix des énergies fossiles – ce qui est une mauvaise nouvelle pour la transition énergétique – cette baisse équivaut à une injection de 10 milliards en faveur du pouvoir d’achat des ménages.

Voilà donc un certain nombre d’éléments favorables aux entreprises et aux ménages que l’objectivité devrait conduire à relever  dans un contexte ou la critique et le découragement alimentent le cercle vicieux de la défiance.

Car rien de significatif ne se fera sans que l’on ait restauré la confiance. Et là, la responsabilité de chacun, et notamment celle des corps intermédiaires, dont les partis politiques, est cruciale. Je vous le dis tranquillement mais avec gravité, les divisions sont tragiques pour la confiance.

Nous savons tous, plus ou moins consciemment que notre modèle économique est épuisé mais nous avons de la peine à construire celui qui le remplacera. Il faut reconnaître avec humilité que nous, en France et ailleurs, ne disposons que de quelques pièces du puzzle que les inventeurs sociaux, les cercles de réflexions ou les partis politiques tentent de dessiner.  Et pas plus les tenants de la demande que ceux de l’offre n’ont la réponse, s’il faut être encore plus clair.

Défis global et local

Dans cette situation, nous avons deux défis à relever. Le premier est global, le second est local.

Les grands défis auxquels nous sommes confrontés sont pour la plupart d’entre eux de nature globale et planétaire ; je veux parler de la mondialisation et des affres de la compétition économique qui met en concurrence les travailleurs du monde entier, de la finance et de ses trous noirs, des trafics et de la délinquance internationale (armes, drogues, migrants), du terrorisme, du climat. Tout et mondial.

La pire des solutions serait le repli. Le nationalisme est non seulement impossible, il constitue une folie absolue et il n’est pas très compliqué de comprendre qu’il n’est évidemment pas la réponse aux problèmes que je viens d’évoquer.

C’est donc bien à la Communauté internationale de relever ces défis, d’où l’urgence d’accélérer la construction politique de l’Europe pour assurer les régulations économiques et sociales nécessaire avec une mention particulière au traité de libre-échange transatlantique dit TAFTA qui pourrait nous imposer des régressions en matière de santé, d’agriculture, d’environnement, etc. Pire une juridiction privée pour la résolution des conflits si on n’y prend garde.

C’est donc bien plus de solidarité et de fraternité dont nous avons besoin au niveau international et mondial pour contenir le libéralisme débridé. Encore une fois, ce qu’a fait la COP 21 sur le climat ou ce que fait l’OCDE sur l’évasion fiscale montre que si le chemin est difficile, il reste praticable.

Le défi local, lui,  se joue ici, à Tarcenay, sur la communauté de commune du Pays d’Ornans, demain Loue Lison, le bassin de vie, le canton, la région.

Je l’indiquais précédemment, il faut s’appuyer sur la grande aspiration de liberté qui existe dans notre pays pour faire émerger toutes les initiatives économiques, sociales, financières, technologiques, culturelles. L’objectif est évident : faire jouer toutes les potentialités du territoire, humaines, naturelles, culturelles pour regagner des parts d’autonomie, pour reprendre notre destin en main et se dégager le plus possible des marchés mondiaux notamment pour ce qui concerne l’approvisionnement en matières premières dans le domaine de la construction, de l’énergie et de la production alimentaire mais aussi dans l’ingénierie financière.

Tous les jours ou presque, toutes les semaines en tous cas, j’observe les initiatives, les progrès qui sont à l’œuvre.

Hier c’était un chef d’entreprise qui venait me présenter – plus exactement nous présenter à Françoise Presse, Anne Vignot et Catherine Thiebaut, un produit composite innovant, fait de bois local et de plastique recyclé local pour fabriquer un produit destiné au mobilier urbain, aux, barrières palissades, bacs à fleur, terrasses, composteurs… imputrescible, recyclable, sans entretien, donc circulaire, court, économie circulaire.

Le matin, je rencontrai le représentant de l’association ZEBULON où des chefs d’entreprise ou anciens actifs se proposent d’accompagner des jeunes en perte de repères pour leur permettre de vivre des expériences concrètes en entreprise ou en association, en France ou à l’étranger pour se remotiver et trouver leur voie, en imaginant également des formes d’entreprenariat nouvelles.

La semaine dernière c’était Gérard Magnin avec qui j’échangeai sur le projet de monnaie locale la PIVE, portée par l’association l’Affranchie. La PIVE est le nom du fruit de l’épicéa et du sapin. En payant avec des PIVE, consommateurs, commerçants, entreprises, agriculteurs, chacun pourra orienter ses consommations et ses dépenses vers l’économie locale. C’est une petite révolution à laquelle je vous invite à participer. Je crois que la PIVE sera portée sur les fonds baptismaux dans le courant de cette année.

Dans l’Est Républicain d’hier étaient évoqué la naissance de deux écoles de la seconde une à Besançon pour la cuisine avec Thierry Marx une autre dans le secteur du numérique.

Quand je vous vois en face de moi, je pense aussi à toutes les actions et initiatives que vous portez.

Bref, ça bouillonne, à nous de soutenir, d’encourager, de valoriser cet esprit créateur qui nous permettra d’apporter des solutions concrètes et de construire progressivement ce nouveau modèle, en marchant. Il faut faire souffler ce vent de liberté qui redonnera de l’espoir.

Plus de liberté au plan local.

Et plus de fraternité au plan global.

 

Des lois importantes ont marqué l’année 2015

Je n’ai pas le temps de m’étendre plus sur les différentes lois importantes qui ont marqué l’année comme :

* la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques,

* les lois relatives au droit d’asile, les droits à la famille,

* la loi d’adaptation au vieillissement à la société et celle de modernisation de notre système de santé

*ou encore la loi ratifiant l’ordonnance relative à la mise en accessibilité pour les personnes handicapées,

* la loi sur la propriété littéraire et artistique et du patrimoine culturel,

* les lois portées par les écologistes : la loi visant à la prise en compte des nouveaux indicateurs de richesses la loi contre le gaspillage alimentaire, la loi pour la transition énergétique et la croissance verte,

Ou encore les textes de la réforme territoriale modifiant notre territoire régional mais aussi les limites intercommunales. Je ne peux pas non plus m’étendre sur ce sujet ce matin mais, à l’adresse des élus, je reviendrai dans une lettre spécifique sur mon action parlementaire en faveur des communes et de l’investissement public à travers un certain nombre d’amendements.

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Enseignements des dernières élections régionales

Je veux terminer ce long – trop long – discours (je le sais, mais j’avais tellement à cœur de vous dire un certain nombre de choses et l’occasion ne m’est pas donnée si souvent de le faire) en attirant également votre attention sur un dernier point.

Le monde a changé, il a changé très profondément et il a réduit la place des Etats dans la résolution des problèmes comme je l’indiquais précédemment.

Là, cette situation est propice à tous les replis et à tous les excès.

Repli individuel et égoïste, repli familial, repli communautaire, replis territorial et national. Les extrêmes font leur miel de cette situation et les derniers résultats électoraux ont créé une situation inédite où les républicains ont l’immense responsabilité à la fois de se rassembler sur l’essentiel et de faire vivre le débat dans le respect mutuel et la mesure. Il n’y a plus de place pour les outrances, pour les arguties.

Je tire de la dernière élection régionale deux enseignements principaux.

Le premier est sans surprise. Les français ont, comme à l’habitude, manifesté leur rejet du pouvoir en place. Il faut d’ailleurs sur ce point faire la part des choses entre le mécontentement légitime de celles et ceux qui ne trouvent plus leur place dans la société, ne sont pas épargnés par les difficultés dans une économie impitoyable et l’expression des « jamais contents », des électeurs qui ne cherchent que leur intérêt personnel et immédiat ou encore de ceux qui ne font aucun effort pour s’informer et s’abritent derrière le « tous pourris » ou « tous les mêmes » pour dissimuler leur a-citoyenneté.

Et cette attitude se traduit par une formule simple et un sport devenu national : « sortir les sortants ». Et si les citoyens ont parfois raison de critiquer leurs élus, les élus ont également le droit et le devoir de critiquer les citoyens quand ils le méritent.

Le second enseignement constitue en revanche une nouveauté. C’est le score très moyen voir mauvais réalisé par la droite républicaine et par les mouvements alternatif au PS à gauche.

Jusque-là, et depuis quarante ans, la meilleure stratégie pour l’opposition républicaine consistait à attendre bien sagement l’alternance en tapant suffisamment régulièrement sur le pouvoir en place pour assurer sa chute et prendre la relève. Mais là, ça ne fonctionne plus, la droite réalise un score très médiocre. Idem pour les partis écologistes ou à la gauche du PS qui, si on les additionne, sont plus faibles que jamais. Donc ni la droite ni la gauche du PS ou les écologistes ne font profit du rejet du Gouvernement.

Ces deux enseignements recouvrent deux sociologies différentes.

La première catégorie est celle qui rejette le pouvoir en place et ceux des partis qui l’ont exercé à un moment ou à un autre  et/ou qui s’inscrivent dans l’arc républicain. Cela signifie à la fois que les électeurs ont de la mémoire et qu’ils veulent renverser la table.

La seconde catégorie est plus nouvelle et correspond sans doute à une partie de l’électorat plus modérée, certes peu enthousiaste vis-à-vis du pouvoir en place mais qui supporte mal les excès et les outrances de l’opposition républicaine qu’elle soit le fait du camp adverse mais aussi de son propre camp. D’où la sanction infligée par les électeurs à la droite républicaine, aux écologistes et au front de gauche.

Donc, non seulement la division, notamment à gauche désespère les français mais elle n’a en plus aucune efficacité électorale.

Bien entendu les résultats électoraux aussi forts de l’extrême droite génèrent ce qu’il est convenu d’appeler le vote utile en faveur du parti politique le plus fort de la gauche ou de la droite mais cette explication ne doit pas servir de cache misère à la remise en cause des partis alternatifs. Déjà parce qu’à circonstance identique, ce phénomène se reproduira dans la mesure où l’extrême droite est implantée durablement dans notre pays. Et pas seulement dans notre pays mais dans l’ensemble des pays européens, notamment ceux qui réussissent au plan économique avec des taux faibles de chômage, notamment au nord de l’Europe. C’est le cas pour l’Autriche, la Pologne, la Suisse et même l’Angleterre ou l’Allemagne.

Je veux bien que le Président Hollande soit responsable de tous nos maux en France mais on ne lui mettra pas sur le dos le mécontentement dans l’ensemble des pays européens.

 

« Espoir, vaillance et énergie »

Pour conclure définitivement et pour nous donner de l’élan pour 2016, je veux reprendre à mon compte les deux mots utilisés par le Président de la République lors de ses vœux.

D’abord l’espérance car c’est l’espoir qui nous donne l’envie d’entreprendre. Ensuite la vaillance. Pour mener à bien nos projets, quels qu’ils soient, il faut de l’énergie, de la volonté, de la ténacité, de la constance.

Voilà pourquoi, je vous souhaitais la réalisation de vos projets dans mes vœux inauguraux.

Je tiens à remercier une nouvelle fois pour notre rencontre de ce matin les amis qui ont préparé ce rendez-vous et vous inviter à découvrir ou redécouvrir car déjà présentes depuis deux ans les saveurs salées et sucrées de l’association des Femmes des 408 de Besançon (1), association généreuse et positive, exemple bisontin du partage et du vivre ensemble et de l’économie collaborative que j’appelle de mes vœux.

Des saveurs que nous allons partager maintenant ensemble.

Bonne année à toutes et tous. Belle année 2016 à vous toutes et à vous tous.

Éric Alauzet

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L’assemblée venue nombreuse a été accueillie par M. le Maire de Tarcenay qui a remis en fin de discours des produits locaux à M. le député. Éric Alauzet a remercié la commune pour son accueil pour l’organisation de cette présentation des vœux.

Mme Michèle De Wilde, Député suppléante, avait tenu également à dire quelques mots avant qu’Éric Alauzet ne prononce son discours.

Mesdames, Messieurs,

Monsieur le Maire merci pour votre accueil.

Je prends juste un instant la parole, au nom de toute l’équipe qui entoure au quotidien Eric dans ses fonctions, et notamment ses collaborateurs, Hervé et Guillaume et Raphaëlle qui ont succédé, à Lucie et Cyrielle en 2015, pour lui dire combien nous avons été et nous sommes fiers d’être à ses côtés.

L’observatoire citoyen internet nosdeputes.fr a relevé que tu étais un des députés le plus présent à  l’Assemblée nationale et un de ceux qui intervenaient le plus.

La politique souvent décriée et mise à mal, notamment par de mauvais exemples de comportements d’élus sans scrupule, reprend avec justesse, ténacité et efficacité, ses lettres de noblesse.

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Ton souci constant de dialogue, d’écoute, d’analyse avant des décisions difficiles ou des prises de positions engagées t’honorent chaque jour. Et l’actualité de ces dernières années et ces derniers mois sont loin de ce que nous aurions pu imaginer au début du mandat.

Oh il y a des jours avec et des jours sans, il y a des regrets, des incertitudes mais aussi des satisfactions et des victoires, mais savoir que ce que nous réalisons chaque jour n’est pas inutile, contribuent à des échanges, participent à des avancées, te permettent d’assurer pleinement ton mandat, nous satisfait pleinement et nous redonne de l’énergie pour essayer de répondre aux attentes des citoyennes et citoyens et pour mener à bien des politiques de progrès pour notre territoire et notre pays.

Et nous avons une pensée pour ton épouse Dominique car si ta présence est si importante à l’Assemblée comme ici en circonscription, c’est aussi grâce à sa patience.

Alors bonne année Eric, bonne santé surtout, sois toujours toi-même et nos meilleurs vœux à tous les élus, les autorités, les représentants des associations, les habitants de notre circonscription avec qui nous faisons bien souvent l’interface.

Bonne année à vous toutes et tous.

 

Michèle De Wilde

 

(1) Association des Femmes des 408 – 17 rue Brûlard 25000 Besançon – 06.36.81.08.70. – fatima.khaoua@hotmail.fr

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