Voeux d’Eric Alauzet : « Faire la preuve en acte d’une réelle ambition pour l’écologie, moteur de développement et d’évolution »

Eric Alauzet, député du Doubs, a présenté ses voeux à la circonscription.

Après l’accueil républicain de Philippe Belluche, Maire de Novillars, Conseiller général du canton, ce dernier a invité l’assistance à observer le symbole de la fumée blanche en arrivant dans la commune, signe de la reprise de la Papeterie de Novillars il y a quelques mois, soutenue par les collectivités locales et l’action du député.

Michèle De Wilde, députée suppléante, présentait en son nom et celui de l’équipe parlementaire les voeux à Eric Alauzet. Elle a rappelé que l’année 2013 avait vu l’Assemblée nationale étudier 57 textes de projets et propositions de loi et combien la présence du député du Doubs était exemplaire : 115 fois présent en commission, 256 interventions en commission et 343 fois dans l’hémicycle, 1778 amendements signés et 75 questions écrites au gouvernement posées.

« Une présence que l’on aperçoit parfois à travers le petit écran, qui va de pair avec celle que tu conserves dans les communes de la circonscription où tu rencontres chaque semaine des élus, des associations, des entreprises, des institutions,… » « Au moment où l’on fustige la politique et ses représentants, l’exercice parlementaire que tu pratiques nous rend fiers de notre député« .

Puis Eric Alauzet s’est adressé à l’assemblée et à tous les habitants de la circonscription.

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Novillars, samedi 25 janvier 2014.

 

Madame, Monsieur, le Maire

Mesdames et Messieurs les élus et chers collègues,

Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués,

Mesdames et Messieurs les représentants institutionnels, associatifs, religieux,

Mesdames, Messieurs,

Chers-es amis-es,

 

Je vous adresse à toutes et à tous mes vœux les plus chaleureux pour 2014.

Des vœux très sincères de joie et de bonheur. De santé surtout.

Si, si. Avec plein de petites maladies pendant de très longues années !!!

Je souhaite également à chacune et à chacun d’entre vous, les plus belles satisfactions au cours des relations humaines que vous pourrez enrichir dans votre vie personnelle, sociale et professionnelle.

J’ai une pensée pour les personnes absentes ce matin et notamment à celles et ceux qui sont confrontés à la maladie ou à la dépression.

 

Certains m’auront sans doute déjà entendu aux quatre coins de la circonscription au cours des présentations de vœux dans les villages et communes depuis le début du mois,

Constant dans mes idées, vous aurez droit ce matin pour les uns à une séance de rattrapage pour les autres à un approfondissement

 

2013 aura vu le pire comme le meilleur.

 

Au plan international, le pire avec les conflits armés au Mali, en Syrie ou encore en Centrafrique.

Le meilleur avec la paix retrouvée au Mali et l’émergence, qui se confirmera on l’espère, d’une force militaire panafricaine de pacification qui se déploie également en Centrafrique avec l’aide de la France qui aura été, est, une fois encore à la hauteur de son histoire et de ses valeurs.

Dans les bonnes nouvelles, je pense également à l’Iran, désormais engagé dans la voie de la dénucléarisation militaire.

Mais si je ne devais retenir d’une chose : Ce serait le magnifique symbole laissé il y a quelques semaines par Nelson Mandela au moment de nous quitter.

Il restera dans l’histoire et à travers le monde un symbole de paix, de tolérance, de réconciliation, un symbole d’humanité.

Lui qui voyait : « Une nation arc-en-ciel, en paix avec elle-même et avec le monde ».

 

Ne nous laissons pas abuser, ces conflits sont d’abord marqués par des rivalités de pouvoir qui prospèrent sur des inégalités de richesses insupportables, sur l’injustice et la pauvreté.

Et que le changement climatique aggrave là se développent les logiques d’intolérance et de haine pires ingrédients du racisme, du communautarisme et de l’extrémisme alors que se développent les mafias et la corruption.

Il nous faut du courage et jamais de l’indifférence face aux scènes de guerres et de misère. La présence et l’intervention de la France et de la communauté internationale sont indispensables.

 

Pour exemple, le projet de loi d’aide au développement du Ministre Pascal Canfin, bientôt en débat dans l’hémicycle, première loi de toute l’histoire de la Vème République sur ce sujet.

Il s’agit d’inventer – la France ne le fera pas seule – un nouveau modèle de développement capable de sortir 1,3 milliards d’êtres humains de la pauvreté tout en faisant en sorte que l’humanité puisse vivre à 9 milliards dans les limites de notre planète.

Là est la seule solution pour maîtriser l’immigration, la misère et l’oppression.

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En France,comme dans l’ensemble des pays occidentaux, c’est la crise économique qui nous préoccupe au plus haut point ; avec ses conséquences sur le chômage, la pauvreté, l’exclusion et je veux alerter, de tensions dans la société.

C’est pourquoi il est important de ne pas céder à la tentation de désigner des boucs émissaires, de nous laisser entraîner à la stigmatisation et au rejet de telle personne ou de telle communauté.

Que chacun conserve son sang-froid et sa lucidité.

D’abord exercer sa raison sans se laisser déborder par la passion là encore, ne pas fuir en cédant à l’indifférence, ne pas nous laisser enfermer dans le pessimisme, le découragement en regardant la réalité en face, en affrontant courageusement les problèmes

 

Avec Barbara Romagnan et Karima Delli, députée européenne qui a défendu en 2013 la poursuite de l’aide aux démunis au niveau de l’Union Européenne, nous étions il y a quelques jours auprès des associations et acteurs de l’aide alimentaire.

On dit parfois que l’on mesure l’avancement d’une société à l’aune de l’attention qu’elle porte aux plus fragiles, malades, handicapés, personnes âgées dépendantes, enfants, exclus,…

Ce qui me permet au passage de féliciter les nombreux bénévoles engagés dans des actions associatives, qu’elles soient de solidarité ou dans les domaines sportifs, environnemental, culturels et autres.

Près de 9 millions vivent dans la pauvreté, en France, et 140 000 d’entre eux n’ont pas de domicile ; et, dernièrement, les Restos du cœur ont dépassé le million de bénéficiaires.

Surtout, solidarité ne veut pas dire assistanat mais en temps de crise… surtout en temps de crise, la solidarité nationale reste le filet de sécurité indispensable pour nombre de nos concitoyens permettant à chacun de vivre dignement.

Nous devons assumer collectivement cette solidarité et nous détourner des discours de rejet des autres au motif qu’une minorité abuse du système.

Cela existe mais ce n’est pas le cas de la majorité d’entre eux.

 

La fraude sociale est devenue un sujet très politique souvent brandie comme la cause de tous nos problèmes financiers mais savez-vous que la fraude détectée en 2010 représente 185 millions d’Euros. Soit un millième (1/1000) du budget de l’assurance maladie. Et sur ces 185 millions, « seulement » 12% provient des  ménages. Soit un dix millième (1/10 000) du budget de l’assurance maladie. Ça fait réfléchir.

 

Vous le savez, je suis totalement investi au sein de la commission des finances et du budget à l’Assemblée nationale.

Dans la droite ligne des déclarations du fameux discours du Bourget, prononcé par le candidat Hollande, réguler la finance pour redresser le pays dans la justice, retrouver une fiscalité juste pour redresser les comptes et rembourser la dette.

Réguler la finance pour retrouver des moyens pour financer la transition écologique de l’économie pour créer de l’emploi.

C’est en particulier agir contre l’évasion fiscale qui constitue un véritable fléau.

 

Depuis Novillars, le Doubs et la Franche-Comté, cela peut paraître lointain. Mais c’est notamment dans le cadre de la loi de Finances dont nous venons d’achever l’étude que se prennent les grandes décisions qui vont modifier la vie des ménages, des entreprises, des associations ou encore des administrations.

Vous n’avez pas fini de commenter les débats sur la dépense publique, les impôts, la dette, la compétitivité, la transition écologique de l’économie, autant de sujets qui vont nourrir la remise à plat fiscale annoncée par le premier ministre et le pacte de responsabilité porté par le Président de la République lui-même

Au service d’un seul objectif, le redressement de notre pays dans la justice et la création d’emploi.

Je veux prendre quelques minutes pour partager avec vous un certain nombre de réflexions et dire brièvement ma conviction.

 

Il est impératif de réduire la dette.

Du point de vue des écologistes, ce doit être une évidence, au nom de leurs valeurs.

Valeur d’autonomie, qui exige de rester maître de son destin pour retrouver notre souveraineté et se dégager des fonds de pension étrangers.

Notre dette est détenue au deux tiers à l’étranger.

Valeur de responsabilité, qui impose de laisser des marges de manœuvre aux générations futures.

Valeur de solidarité, qui conduit à maintenir des taux d’intérêt bas pour les ménages modestes et aussi pour les entreprises qui doivent investir.

 

La voie principale choisie pour y remédier, au début de ce mandat a été la hausse des impôts, 53 milliards en 3 ans.

Ciblés principalement sur la taxation du capital en alignant la fiscalité du patrimoine sur celle du travail mais la classe moyenne n’a pas été épargnée.

Alors que de nombreuses entreprises n’ont plus de marges de manœuvre pour innover, investir et créer de l’emploi

 

Aujourd’hui, la baisse des impôts raisonne comme un leitmotiv, tant le consentement à l’impôt est aujourd’hui abîmé.

Un grand chantier s’ouvrira dès cette semaine ; j’y participerai activement, notamment sur la partie qui concerne les entreprises et les contreparties à l’allègement du coût du travail, dans le cadre de la remise à plat fiscale.

Je défendrai notamment l’idée que la remise à plat fiscale et le pacte de responsabilité devront prendre en compte l’évasion fiscale et le paiement des impôts en France.

 

Est-ce pour autant que le levier fiscal ne doit plus être activé ?

La réponse est non !

D’une part il s’agit d’aller vers un impôt plus efficace, plus juste, plus compréhensible, plus progressif, avec la mise en place d’une fiscalité écologique qui viendra réduire la fiscalité du travail.

Il s’agit aussi d’aller récupérer les 50 milliards d’évasion fiscale où s’évanouissent une grande partie du transfert de bénéfice du travail vers le capital, permise par la faiblesse des régulations.

Plus d’évasion fiscale, plus de dette !

 

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Mais je veux insister sur le travail déjà accompli pour le contrôle de la finance par la création de la banque publique d’investissement qui va redonner de l’air frais aux entreprises ; par la loi de séparation bancaire, certes incomplète, mais la première en Europe.

Ni Volker aux USA, ni Vickers en Angleterre n’ont vu le jour alors que la Communauté européenne a adopté un dispositif qui assure la protection du contribuable et de l’Etat en cas de faillite bancaire.

Cette loi a vu l’adoption d’amendements qui obligent les banques dès 2014, puis les entreprises en 2015 à déclarer les bénéfices de leurs filiales dans le monde, qui contraint les banques étrangères à déclarer les avoirs de leurs clients étrangers dans leur pays d’origine. C’est le dispositif FATCA mis en place aux Etats Unis par Obama en 2010 et opérationnel cette année

 

A quoi s’est ajoutée la loi contre la fraude et la grande délinquance financière qui a vu le retour de 11700 évadés fiscaux pour plus d’un milliards d’Euros.

C’est plus compliqué pour l’optimisation fiscale des grandes entreprises, alors que le conseil constitutionnel a récemment censuré un amendement qui devait imposer aux entreprises de transmettre leurs schémas d’optimisation fiscale à l’administration.

Un rapport de l’OCDE donne les clés à la Communauté européenne. Le Gouvernement français est en pointe.

 

Bref, je conteste vigoureusement les déclarations de celles et ceux qui travestissent la vérité pour critiquer le Gouvernement et le Président de la République.

Cette bataille sera longue et difficile et ne pourra atténuer que partiellement l’objectif de réduction de la dépense publique à court terme pour rembourser la dette, même si on ne doit pas abandonner l’idée d’un moratoire ou encore l’abandon des intérêts de cette dette.

Mais si cette réduction des dépenses publiques apparaît comme une nécessité, il ne faut pas se raconter d’histoires en imaginant que la traque des gaspillages y suffira.

Il faut donc avancer avec prudence, ne pas aller trop loin ni trop vite pour ne pas échouer sur les récifs de l’austérité comme ce fut le cas pour la Grèce, l’Espagne ou le Portugal. C’est le risque. Et ce sont souvent les plus modestes qui sont touchés

Là, il ne faut pas oublier que le Gouvernement a repoussé de deux années l’objectif des 3% de déficit que la dépense publique a encore augmenté de 0,2% en 2012 et de 0,5% en 2013.

 

Il n’y a pas d’austérité en France, même si des personnes sont en difficulté.

L’an dernier je vous détaillais l’ensemble des mesures destinées à l’emploi, des mesures qualifiées de gauche (emplois d’avenir, contrats de génération,…) d’autres réputées de droite (sécurisation de l’emploi, CICE,…). Cette distinction est discutable.

Cela reste l’obsession de ce Gouvernement, de cette majorité, tout ce que j’ai expliqué précédemment y concourt y compris la toute prochaine loi sur la formation professionnelle dont Claude Jeannerot est le rapporteur au Sénat.

Ne nous trompons pas, l’enjeu c’est la mobilisation pour l’emploi.

L’emploi de la population active d’aujourd’hui et de nos jeunes.

La « bataille pour l’emploi » demeure ma priorité absolue comme celle du Gouvernement.

 

Elle doit se déployer sur fond de transition énergétique, alors que la contribution climat énergie démarre en 2014, en allégeant d’autant les coûts sur le travail.

J’ai coutume de dire qu’il faut plus taxer l’énergie fossile pour moins taxer l’énergie humaine, à savoir le travail.

Le débat national viendra éclairer cette évolution pour développer les énergies renouvelables, diminuer notre consommation énergétique en cohérence avec les objectifs européens, en matière de lutte contre le changement climatique.

Nous devons, en 2014, passer à la vitesse supérieure.

 

En effet, il s’agit maintenant de faire la preuve en acte d’une réelle ambition pour l’écologie, moteur de développement et d’évolution.

Les sujets ne manquent pas : l’avenir de l’agriculture, la préservation de la biodiversité, la diminution de notre production nucléaire, la gestion des déchets et leur recyclage, la politique de l’eau ou encore des transports en mettant la priorité sur les transports du quotidien.

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Parmi toutes les lois votées en 2013 il convient de dire un mot de la loi sur la refondation de l’école et l’urgence de réformer notre système éducatif au regard de la dégradation croissante des résultats de l’école comme l’atteste l’étude PISA qui déclasse encore la France et dont la semaine de 4 jours a été un accélérateur.

Je dis cela pour les maires et les élus locaux.

Je sais qu’ils sont confrontés aux difficultés de mise en place au plan technique, organisationnel, financier alors il faut toujours revenir à l’intérêt des enfants.

Une loi parmi beaucoup d’autres, qui ont porté sur la transparence de la vie publique, le non cumul des mandats, la séparation des activités bancaires, la lutte contre la fraude et la grande délinquance financière, l’accord interprofessionnel pour l’emploi, l’équilibre du régime de retraite, l’égalité de tous devant le mariage, l’audiovisuel, la consommation, la création d’une banque d’investissement, les élections locales,… et bien d’autres.

 

2014 annonce des lois sur l’agriculture, l’égalité hommes-femmes, le commerce et l’artisanat, les compétences des régions, le logement, la réforme ferroviaire, l’économie sociale et solidaire, l’autonomie des personnes âgées, l’aide au développement, la transition énergétique,… et la liste est encore longue.

 

Je poursuivrai notamment mon travail sur la question de la fin de vie.

 

2014 est aussi une année avec des rendez-vous électoraux où les français seront invités à se prononcer d’abord pour désigner les nouveaux conseillers municipaux … et de nouvelles conseillères, la parité étant de mise pour toutes les communes de plus de mille habitants.

Puis ce sera l’élection des députés européens.

Si l’intérêt de nos concitoyens pour l’élection municipale ne se démentira pas, je me fais plus de soucis pour l’élection européenne. Il faut appeler chacun de nos concitoyens à ne surtout pas abandonner le champ de la citoyenneté européenne.

L’Europe, notre bien commun, qui garantit la paix sur notre continent, on l’oublie trop souvent, au moment où l’on va commémorer le centenaire de la 1ère guerre mondiale.

Et seule l’Europe, même si elle peine à le faire, même si elle a déçu, peut nous permettre de conserver ce bien précieux face au défi de la mondialisation qu’elle doit relever ; et du contrôle des flux de toute nature qu’il s’agisse des flux financiers – j’évoquai précédemment l’évasion fiscale -, des flux migratoires que seul le développement des pays pauvres permettra de maîtriser, des flux de produits illicites et des trafics de toute nature (drogues, armes…), des flux de pollution : soyez en convaincus, seule l’Europe peut agir.

 

Pour finir, je veux m’inspirer des vœux d’Ariane Mnouchkine pour vous souhaiter, pour nous souhaiter, deux choses :

« Fuir la dépression et un immense chantier ».

C’est fuir la tristesse, la mélancolie, la violence, la rage, le mensonge et la manipulation, les hostilités.

Et engager le grand chantier du changement, contrairement aux chantiers que vous connaissez, celui-ci n’est pas interdit au public, il invite à passer à l’action chacun, là où il est en mettant en valeur toutes nos réussites, toutes nos satisfactions, nos succès, en acceptant le doute et les échecs comme pour apprendre et non pour sanctionner.

Le faire dans le respect mutuel et la tolérance, sans acrimonie, sans invective, dans le respect mutuel. Tranquillement.

C’est le message que nous devons envoyer à nos jeunes.

Un message d’espoir et de confiance.

Car c’est par eux et pour eux qu’un nouveau monde est possible qu’il doit se construire.

C’est une œuvre difficile, longue qui requiert patience et imagination, mais une œuvre palpitante d’où émergera un monde plus humain.

C’est aussi le sens de mon engagement.

Bonne année à toutes et tous.

 

Eric ALAUZET

Député du Doubs

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