Semaine des écolodéputés : Intervention pour demander la libération des militants de Greenpeace
Retrouvez chaque semaine l’actualité des députés écologistes à l’Assemblée nationale : Projets et propositions de loi, questions au gouvernement, initiatives, communiqués de presse.
La semaine des écolodéputés
Cette semaine, cris d’oiseaux, manifestation inédite des femmes dans l’hémicycle… Le sexisme pitoyable d’un député de droite envers Véronique Massonneau a été enfin sanctionné par l’Assemblée. Pas de quoi troubler les écolodeputés au travail : emploi, retraite, Russie et préparation du budget. Toute l’actualité du groupe :
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Le soutien aux militants de Greenpeace
Parmi les interventions de la semaine, celle de Noël Mamère qui a interrogé le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur la situation des trente militants de Greenpeace appréhendés en Arctique par la Russie. Cette ONG agit de façon pacifique et l’action de ses militants en Arctique ne constitue évidemment en aucun cas un acte de piraterie.
Engagée dans un juste combat contre l’exploitation de ressources naturelles dans l’Arctique, une poignée d’entre eux est actuellement détenue par les autorités de Moscou, et leur sort judiciaire inquiète la communauté internationale des défenseurs de l’environnement.
Le Giec vient de rappeler que le réchauffement climatique s’accélère, et le Russie comptera parmi les pays les plus touchés. L’action de Greenpeace est à ce titre plus que pertinente.
Alors que le régime russe utilise de plus en plus la Justice comme une arme de contrôle politique, et que les conditions faites aux militants des droits de l’Homme sont de plus en plus  inquiétantes, les députés s’inquiètent de cette arrestation.
C’est pourquoi Europe Ecologie – Les Verts et ses élus invitent l’Etat français à mettre en œuvre tout ce qui sera possible pour permettre que ces militants de la cause environnementale soient libérés dans les meilleurs délais.
Eric Alauzet s’est joint à ses collègues pour exprimer son soutien.
Je tiens à témoigner ma solidarité envers les 30 membres de l’équipage du bateau de Greenpeace (28 militants et deux photojournalistes freelance) qui ont été placés en détention sans jugement en Russie, à la suite d’une action pacifique contre les dangereux projets pétroliers de la compagnie Gazprom en Arctique.
Alors que la glace de l’Arctique, sous l’effet des changements climatiques, fond à un rythme sans précédent, les compagnies pétrolières s’aventurent toujours plus au Nord pour exploiter les combustibles fossiles qui, justement, sont responsables du recul de la banquise. Cette région fragile abrite de nombreuses espèces rares, et ses ressources sont essentielles aux peuples autochtones qui y vivent depuis des milliers d’années. Les conséquences d’une marée noire dans cette région seraient catastrophiques. Face aux menaces qui planent sur l’Arctique, il est indispensable de prendre de toute urgence des mesures de protection.
Je demande la libération immédiate de tous les détenus, la mainlevée du bateau de Greenpeace International l’Arctic Sunrise, ainsi que l’interdiction des forages pétroliers offshore en Arctique.
Eric ALAUZET
Demandez au gouvernement russe de libérer ces militants en signant la pétition : http://www.greenpeace.org/france/fr/getinvolved/free-our-activists/
La question de Noël Mamère – La réponse du député
M. Noël Mamère.
Monsieur le ministre des affaires étrangères, ma question concerne les trente militants de Greenpeace qui sont aujourd’hui détenus dans les prisons du grand Nord de la Russie, dans des conditions qui ne sont pas dignes d’un État de droit. Ces militants ont été arrêtés dans des conditions qui ressemblent à une guerre menée contre les écologistes, tout simplement parce qu’ils veulent alerter le monde, l’opinion internationale, quant aux dangers de l’exploitation des hydrocarbures et du gaz dans l’Arctique, qui est une des dernières réserves de biodiversité dans le monde.
Une telle exploitation est également l’expression de l’avidité d’un monde qui, pourtant, s’est engagé à diviser par quatre son niveau de production de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Elle porte en outre atteinte au mode de vie, à la culture des peuples du grand Nord, notamment les Inuits.
Cet événement intervient après la publication du dernier rapport du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui nous alerte quant aux dangers du réchauffement climatique dû aux gaz à effet de serre. Il intervient aussi dans un contexte marqué par le recul des libertés en Russie. À l’heure actuelle, la justice y est considérée comme une arme politique au service d’un régime militaro-sécuritaire qui l’emploie contre les démocrates, les écologistes, et les femmes – je pense aux Pussy Riot.
Monsieur le ministre des affaires étrangères, que compte faire la France pour s’associer aux Pays-Bas et à leur intervention auprès du tribunal international du droit de la mer ? À quelques mois des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, que peut-on faire pour sauver ces gens ?
M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères. Monsieur le député, en effet, trente membres de l’équipage d’un navire de Greenpeace, dont un Français, M. Pisanu, ont été inculpés d’actes de piraterie et placés en détention provisoire à la suite de l’arraisonnement de leur bateau, le 24 septembre.
Nous sommes bien sûrs préoccupés par cette situation, et tout particulièrement de celle de notre compatriote. Comme tout Français à l’étranger, il bénéficie de la protection consulaire. Nous avons veillé à ce que deux agents du consulat se rendent dès le 25 septembre auprès de lui et je me suis assuré que notre consul général puisse lui rendre à nouveau visite sur son lieu de détention, hier. Nos services sont également en contact avec les responsables de Greenpeace, que je recevrai personnellement.
Deuxièmement, vous avez mentionné la procédure juridique engagée par les Pays-Bas. Il s’agit d’un navire battant pavillon néerlandais. C’est à ce titre que les Pays-Bas ont déposé une demande d’arbitrage, qui concerne seulement la levée de l’immobilisation du navire. Nous sommes en contact, bien sûr, avec eux.
Troisièmement, il est nécessaire d’avoir un contact avec les autorités russes. C’est le sens de votre question. On m’a indiqué – mais je ne l’ai pas vérifié – que le président russe aurait dit que la qualification de piraterie, retenue à l’encontre des militants, ne lui paraît pas être la bonne. Nous allons vérifier cela. Quoi qu’il en soit, la France surveille avec beaucoup d’attention l’évolution de ce dossier, en contact avec ses partenaires. Nous continuerons à assurer la protection consulaire de notre compatriote. Nous intervenons auprès de la Russie pour qu’une solution rapide soit trouvée dans cette affaire, qu’il s’agisse du militant français ou des autres militants.