Rencontres parlementaires : « L’agriculture chimique, en poussant à l’excès la production, appauvrit la terre et nos aliments »
Eric Alauzet a participé récemment à une rencontre parlementaire sur le thème de l’agriculture durable. Alors que la durabilité du modèle agricole actuel est aujourd’hui questionnée, cette rencontre a permis d’aborder certaines questions sans détour : Comment assurer une meilleure traçabilité des produits ? Comment favoriser les filières courtes ? Quelles formations et quelles solutions pour la sécurité des professionnels de l’agriculture ?
Le député du Doubs, rapporteur du volet “Sécurité́ alimentaire” dans le projet de loi de finances, est intervenu tout particulièrement sur « L’agriculture face au défi de la santé et de la sécurité ».
A l’occasion des débats, Eric Alauzet a eu l’occasion de mettre en avant le décalage entre le renforcement des mesures de protection – qui font de la France un des pays les plus avancés en terme de protection sanitaire des aliments – et l’accroissement des maladies liées à l’environnement, qui met notamment en cause notre alimentation.
Il a ainsi abondé les propos de Patrick Dehaumont, Directeur général à la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL), administration qui travaille sous l’égide du Ministère de l’agriculture, qui a expliqué que si le risque microbiologique était assez bien connu et maîtrisé, il n’en allait pas de même pour le risque chimique.
Outre la question des nitrates et autres pesticides, il a insisté sur la forte présence des médicaments dans notre environnement, et des antibiotiques en particulier (un sujet de tension dans le débat autour de la prochaine loi agricole qui sera débattue dans l’hémicycle à la rentrée de janvier) qui sont bien trop utilisés à l’heure actuelle, aussi bien chez les humains que chez les animaux, au risque de générer des « antibio-résistances », et alors que la recherche ne pourra pas toujours produire de nouvelles molécules pour nous soigner en cas d’infection.
Alimentation et agriculture étant intimement liées, Eric Alauzet a souhaité souligner en quoi l’agriculture chimique, en poussant à l’excès la production, appauvrit la terre et nos aliments en antioxydants (vitamines A, C, E, sélénium…), qui contribuent pourtant à renforcer nos défenses immunitaires. L’étude SUVIMAX (réalisée sur un échantillon de 100 000 personnes pendant 10 ans) a montré l’incidence croissante des maladies dégénératives (cancers, maladies cardio-vasculaires…) liées à leur carence.
Lors de cette intervention, le député a mis en valeur un sondage concernant les attentes des Français en termes de qualité alimentaire, réalisé au début de l’été 2013, qui montre que 83 % d’entre eux ont compris les risques liés aux intrants chimiques utilisés en agriculture et portent une attention particulière au caractère naturel de l’alimentation, et à la production locale. 50 % d’entre eux se méfient des produits transformés, 71 % attendent beaucoup du bio, et deux tiers en consomment. Enfin, les trois quarts d’entre eux ont une attente particulière en ce qui concerne l’information donnée au consommateur et en particulier sur l’étiquetage des aliments, pour connaître leur provenance ou encore de la présence d’additifs dans les produits de consommation.