Réforme du collège : les vraies propositions soumises à concertation
Le collège devra mieux enseigner les savoirs fondamentaux, former à d’autres compétences et avoir un fonctionnement quotidien assoupli pour s’adapter à la diversité des besoins des élèves. C’est l’enjeu de la réforme du collège qui concerne simultanément les programmes, les pratiques d’enseignement et l’organisation pédagogique.
Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Education nationale, souhaite « partir de ce qui marche déjà sur le terrain, libérer les capacités d’initiatives des enseignants et leur traduire cette confiance et ce soutien dans une nouvelle organisation plus responsabilisante et collective« . La ministre a présenté en mars les évolutions du collège afin qu’il permette à tous les élèves de mieux apprendre pour mieux réussir. Ces évolutions font l’objet de concertation avec les acteurs éducatifs, à commencer par les enseignants.
Les objectifs sont de :
- Renforcer l’acquisition des savoirs fondamentaux en combinant des apprentissages théoriques et pratiques
- Tenir compte des spécificités de chaque élève pour permettre la réussite de tous
- Donner aux collégiens de nouvelles compétences adaptées aux monde actuel
- Faire du collège un lieu d’épanouissement et de construction de la citoyenneté, une communauté où l’expérience individuelle et l’activité collective sont privilégiées
Voir dossier ci-dessous.
Depuis les annonces ministérielles, des contre vérités ont été lancées notamment par l’opposition. Retour ce qui est vrai ou faux :
1. La réforme du collège supprime le latin et le grec
Dans le nouveau collège, comme actuellement, les élèves qui en font le choix pourront apprendre le latin, de la 5e à la 3e, et le grec en 3e, avec le même nombre d’heures qu’aujourd’hui. Ils apprendront le latin et le grec dans le cadre du nouvel enseignement pratique interdisciplinaire Langues et cultures de l’Antiquité et d’un enseignement de complément de langues anciennes.
2. La réforme du collège va faire disparaître l’apprentissage de l’allemand
Avec la réforme, le nombre de germanistes va augmenter au collège et c’est pour cela que le ministère de l’Éducation nationale double le nombre de postes mis au concours pour recruter des professeurs d’allemand. La mise en place d’une « carte des langues vivantes », dès la rentrée 2016, assurera un enseignement de l’allemand dans toutes les académies, du cours préparatoire jusqu’à la terminale. Le développement des jumelages et des échanges entre écoles françaises et allemandes encouragera les jeunes élèves à choisir l’apprentissage de la langue allemande. En savoir plus
3. Tous les élèves vont désormais apprendre deux langues vivantes en 5e
Avec la réforme du collège, tous les élèves commenceront désormais leur deuxième langue vivante en classe de 5e (au lieu de la classe de 4e). Le nombre d’heures de cours en deuxième langue vivante est augmenté de 25%.
4. Avec la réforme du collège, il y aura moins d’heures de cours en français, en mathématiques et en histoire-géographie
Toutes les matières conservent le même nombre d’heures de cours qu’aujourd’hui. Les temps dédiés à l’enseignement de ces disciplines incluront, à partir de la rentrée 2016, de nouvelles modalités d’enseignement (accompagnement personnalisé – cf. point 7 – et enseignements pratiques interdisciplinaires).
5. Il n’y aura plus de sections européennes à la rentrée 2016
Les sections européennes, dans le cadre desquelles 11% des élèves de 4e et de 3e bénéficiaient de quelques heures de plus de cours de langues vivantes étrangères, n’ont plus lieu d’être avec la réforme du collège. Avec la réforme, 100% des élèves bénéficieront en effet de 54 heures de langues vivantes étrangères en plus sur l’ensemble de leur scolarité au collège.
6. Il n’y aura plus de classes bilangues à la rentrée 2016
Si les sections européennes, qui n’ont plus lieu d’être avec la réforme, sont supprimées (cf. point 5), toutes les classes bilangues qui permettent de commencer l’anglais dès la 6e tout en poursuivant l’apprentissage d’une autre langue vivante commencée à l’école élémentaire continuent d’exister. Elles bénéficient désormais d’une assise réglementaire qui leur faisait défaut jusque-là. Ainsi, les élèves qui auront appris une autre langue que l’anglais à l’école élémentaire – l’allemand, l’espagnol, l’italien, le portugais, etc. – pourront continuer cette langue et commencer à apprendre l’anglais dès la classe de 6e, à partir de la rentrée 2016, avec la réforme du collège.
7. Tous les élèves bénéficieront d’un accompagnement personnalisé
Avec la réforme du collège, tous les élèves de 6e auront 3 heures hebdomadaires d’accompagnement personnalisé, et tous les élèves de 5e, 4e et 3e au moins une heure hebdomadaire d’accompagnement personnalisé. Les temps d’accompagnement personnalisé permettront de s’assurer que chaque élève maîtrise les savoirs fondamentaux. Ils permettront de soutenir la capacité d’apprendre, de progresser et d’améliorer les compétences de chaque élève. Ils lui serviront aussi à apprendre les méthodes de travail.
8. Les nouveaux projets de programmes d’histoire valorisent l’apprentissage de l’histoire d’une religion par rapport à une autre
Les projets de programmes présentés par le Conseil supérieur des programmes (instance indépendante) ne sélectionnent pas et ne hiérarchisent pas l’apprentissage de l’histoire d’une religion ou d’une autre. L’histoire des trois religions monothéistes (le christianisme, le judaïsme, l’islam) sera étudiée, comme actuellement, durant les années du collège. Une place plus importante qu’aujourd’hui sera faite dans les nouveaux programmes à l’enseignement laïque du fait religieux parce que la connaissance des différentes religions fait partie de la culture commune et parce qu’elle est nécessaire à la bonne compréhension du principe de laïcité.
Dans le projet de programmes du cycle 3 (CM1-CM2-6e), pour l’année de 6e, le thème obligatoire consacré à « L’Empire romain dans le monde antique » prévoit l’étude des débuts du christianisme.
Dans le projet de programmes du cycle 4 (5e-4e-3e), l’histoire du fait religieux complète et approfondit ce qui a été fait en classe de 6e, avec notamment le thème obligatoire en 5e intitulé « Société, Église et pouvoir politique dans l’Occident chrétien : XIe -XVe siècles ».
Par ailleurs, le projet de programmes de 4e prévoit l’étude de la Révolution française comme celle de l’époque des Lumières au sein du thème obligatoire consacré à l’Europe et au Monde XVIIe – XIXe siècles, qui inclut les « Sociétés et cultures au temps des Lumières ».
L’étude de l’islam, de l’esclavage, des génocides, de la colonisation et de la décolonisation sont au programme d’histoire au collège aujourd’hui et le resteront demain. Ainsi, l’actuel programme de 5e s’ouvre « par la découverte de la naissance de l’islam (fait religieux) et de l’islam médiéval (civilisation) » ; l’étude des traites négrières et de l’esclavage, celle des conquêtes coloniales, sont au programme d’histoire de 4e. Le génocide des Juifs et des Tziganes et l’indépendance des colonies sont au programme d’histoire de 3e.
9. La réforme du collège vise à faire des économies
4 000 emplois sont créés pour la réforme du collège. Grâce à ces emplois, il y aura davantage de cours en groupes à effectifs réduits.
10. La réforme du collège met fin à l’égalité de tous les élèves sur tout le territoire national
La réforme du collège donne plus d’autonomie pédagogique aux établissements : c’est une marque de confiance envers les équipes éducatives, confiance nécessaire à la réussite de tous les élèves. Mais cette autonomie est fortement encadrée au niveau national avec des horaires et des programmes nationaux identiques pour tous les élèves.
11. La nouvelle organisation du collège est particulièrement attentive au temps du collégien
Une pause méridienne d’au moins 1h30 sera désormais assurée à chaque élève. En 6e, les élèves n’auront pas plus de six heures d’enseignement par jour.