Rassemblement des salariés : « Ouvrir un réel débat sur la politique énergétique dans le prolongement des engagements de la COP 21 »
Suite à un appel national, plus d’une centaine de salariés d’EDF, ERDF, GRDF et ENGIE se sont rassemblés devant la permanence du député Éric Alauzet.
En Franche-Comté comme en France, ils ont manifesté devant les délégations de parlementaires, à l’appel d’une inter-syndicale CGT, CFDT, FO et CFE-CGC, pour « demander à l’Etat d’ouvrir un réel débat sur la politique énergétique dans le prolongement des engagements de la COP 21 » et refuser « la suppression de 4 500 emplois d’ici 2018 en France ainsi que la déréglementation du secteur de l’énergie ».
« La déréglementation du secteur de l’énergie en France depuis 15 ans demandée par l’Europe et appliquée avec zèle par nos gouvernements successifs a eu des conséquences multiples » a déclaré Jean-Christophe Jacottot, secrétaire général CGT Energie Franche-Comté devant Éric Alauzet.
Les salariés dénoncent notamment : « l’augmentation importante des tarifs de l’énergie (+60% pour le gaz et environ +40% pour l’électricité) nuisant gravement à la trésorerie des entreprises, notamment les TPE, PME-PMI, leur capacité d’investissement et création d’emploi pour lutter contre le chômage » ; « la suppression de la totalité des accueils physiques d’ENGIE (ex GDF Suez) et baisse drastique du nombre d’accueil physique pour EDF » ; « la baisse des investissements sur le réseau et amoindrissement du service rendu aux usagers » ; « la ponction de plus 20 milliards de dividendes sur les comptes d’EDF et ENGIE en moins de 10 ans »
« Une aberration totale » chez les salariés vient également de l’ouverture à la concurrence dans les concessions hydrauliques. « La France est un des seuls pays à suivre cette directive européenne et EDF ne pourrait pas participer à cette mise en concurrence ». Une mise en demeure de l’Europe interdirait à EDF de reprendre les concessions des barrages hydrauliques selon une information datant d’octobre 2015.
Eric Alauzet au côté des salariés
Le député du Doubs a pris la parole également devant les salariés, leur indiquant qu’il est, comme toujours, disposé à échanger et à faire relayer les craintes et problèmes soulevés à l’Assemblée nationale et auprès du gouvernement.
Il a rappelé le contexte à la fois des méfaits du libéralisme sans règles face à la concurrence internationale et notamment « à travers la libéralisation en Europe du marché énergétique alors que l’énergie est la base essentielle de notre économie » et de pointer tout particulièrement la « ponction de l’Etat comme actionnaire sur les entreprises » qu’il faut revoir alors que EDF a devant elle des enjeux considérables (avenir du nucléaire, diversité énergétique,…).
Éric Alauzet a rappelé que depuis 20 ans en tant qu’écologiste, il ne cesse de prévenir que « les énergies seront un enjeu majeur devant les problèmes climatiques et géo-politiques » et qu’en conséquence le prix de l’énergie va augmenter : « il ne faut rester fataliste et agir au mieux, tous à sa place : agir sur les bons leviers ensemble ! ».
Un rendez-vous sera organisé en mars entre le député et une délégation.
Manifestation des salariés de l’énergie du secteur publique à Besançon
Image France tv